L’année 2020 a été fortement marquée par la pandémie provoquée par le virus SARS-CoV-2. Afin de faire face à cette crise, le CHUV a dû entièrement repenser son organisation et son fonctionnement. La rétrospective ci-dessous revient sur les mesures mises en place par l’institution, ainsi que sur les faits qui ont marqué cette année sur le plan cantonal, national et international.
Après avoir séjourné en Lombardie, un homme d’une septantaine d’années, domicilié au Tessin, est testé positif au COVID-19. Il s’agit du premier cas connu en Suisse. Les premières personnes atteintes du nouveau virus SARS-CoV-2 dans le pays auront toutes un lien avec le développement de l’épidémie en Italie.
Le Conseil fédéral déclare que le pays se trouve dans une «situation particulière», telle que la définit la loi fédérale sur les épidémies. En conséquence, le gouvernement interdit toute manifestation de plus de 1000 personnes dans tout le pays. La première grande manifestation touchée est le Salon de l’automobile de Genève, qui devait se tenir du 5 au 15 mars. La foire horlogère Baselworld est également annulée, ainsi que plusieurs autres grandes manifestations sportives et culturelles.
Afin de lutter contre la propagation du virus, le Conseil fédéral durcit les mesures sanitaires. Les manifestations de plus de 100 personnes sont interdites et les écoles fermées. Lorsque c’est possible, les cours doivent être donnés à distance. Un plan d’urgence de 10 milliards de francs sera mis en œuvre. La Suisse compte six personnes décédées des suites du COVID-19.
Au cours d’une séance extraordinaire, le Conseil fédéral annonce qu’il renforce les mesures de protection de la population. Il qualifie la situation en Suisse de «situation extraordinaire», selon les termes de la loi fédérale sur les épidémies. Tous les magasins, restaurants, bars et établissements de divertissement et de loisirs doivent fermer jusqu’au 19 avril 2020. Les magasins d’alimentation et les établissements de santé font exception. Des contrôles aux frontières sont rétablis.
Afin de coordonner au mieux l’approvisionnement en biens médicaux importants pour la lutte contre le COVID-19, le Conseil fédéral transfère davantage de compétences à la Confédération. Les cantons sont dans l’obligation de communiquer l’état de leurs stocks. Dans la liste des biens médicaux importants, on trouve notamment des appareils respiratoires, des tests de diagnostic, des masques chirurgicaux, des vêtements de protection ou des médicaments contenant certaines substances actives.
Le Conseil fédéral annonce que les mesures prises pour lutter contre la propagation du SARS-CoV-2 seront prolongées jusqu’au 26 avril. Il prévoit de les assouplir ensuite progressivement.
Grâce à une baisse nette du nombre de cas positifs en Suisse (583 cas le 16 avril 2020), le système hospitalier n’apparaît plus menacé de saturation. En conséquence, le Conseil fédéral présente sa stratégie de levée partielle des restrictions mises en place pour lutter contre la pandémie. Il planifie un déconfinement progressif en trois étapes avec des mesures coordonnées au niveau national. Dans un premier temps, les salons de coiffure, les physiothérapeutes, les jardineries et les médecins seront autorisé·e·s à reprendre leur activité.
La Suisse entre dans sa première phase de déconfinement. Les salons de coiffure, les magasins de jardinage et de bricolage ainsi que les cabinets médicaux rouvrent leurs portes. Les hôpitaux peuvent à nouveau pratiquer toutes les interventions, y compris les opérations non urgentes.
Le Conseil fédéral assouplit de nouveau les mesures de protection contre le SARS-CoV-2. Les magasins, restaurants, marchés, musées et bibliothèques peuvent de nouveau accueillir des clientes et clients et du public. Les écoles primaires et secondaires rouvrent leurs portes. Les entraînements sportifs amateurs ou professionnels peuvent reprendre. Certaines mesures de protection sanitaires sont néanmoins maintenues.
Les mesures prises pour endiguer la propagation du virus en Suisse ont eu de lourdes conséquences sur l’économie du pays. Alors qu’il avait augmenté de 0,3% lors du trimestre précédent, le produit intérieur brut helvétique (PIB) a reculé de 2,6% sur trois mois. Les branches les plus touchées sont l’hôtellerie-restauration, le commerce, les transports et la communication, mais aussi le secteur de la santé.
Le Conseil fédéral autorise les manifestations privées et publiques jusqu’à 300 personnes. Depuis le 6 juin, les cinémas, théâtres, zoos, remontées mécaniques, campings, piscines et écoles postobligatoires sont rouverts. Les restaurants peuvent également accueillir plus de quatre personnes par table. Pour la deuxième journée consécutive, la Suisse n’enregistre que 15 cas supplémentaires de COVID-19.
La plupart des mesures de lutte contre le coronavirus sont levées. Les rassemblements jusqu’à 1000 personnes sont toutefois autorisés à condition d’assurer le traçage des contacts. Seules les grandes manifestations restent interdites jusqu’à la fin du mois d’août. Alors que la Suisse sort de l’état de «situation extraordinaire», une loi COVID-19 est mise en consultation. Le texte doit donner une base légale au Conseil fédéral, afin qu’il puisse reconduire et adapter les mesures nécessaires.
C’est le constat que font les cinq hôpitaux universitaires de Suisse. La perte de recettes s’élève à 290 millions de francs et les coûts directs engendrés par la pandémie à 66 millions. Le système de santé suisse a néanmoins su faire face à cette situation extraordinaire. Le pays est passé d’un contingent de 240 lits de soins intensifs à 395. En cas de nécessité, il aurait été possible d’augmenter les capacités jusqu’à 550 places.
Dans un communiqué, la task force scientifique nationale COVID-19 signale que le nombre d’infections par le SARS-CoV-2 augmente en Suisse à un rythme alarmant. Elle préconise aux autorités de prendre des mesures immédiates à l’intention de la population et des organisations. Selon la task force, une prise de conscience immédiate est nécessaire afin de prévenir des dommages majeurs aussi bien à la santé des personnes qu’à l’économie et à la société dans son ensemble.
En raison d’une nouvelle augmentation du nombre de cas d’infection au COVID-19, le Conseil fédéral décide, à titre préventif, de rendre obligatoire le port du masque dans les transports publics. Certains cantons, comme Vaud, rendent le port du masque également obligatoire dans les magasins qui peuvent accueillir plus de 10 personnes.
Soulagement dans les milieux du football, du hockey et du spectacle: le Conseil fédéral autorisera les manifestations de plus de 1000 personnes dès le 1er octobre. Les organisateurs devront toutefois obtenir une autorisation du canton. Ils devront aussi mettre en œuvre des mesures de protection strictes et garantir le traçage des personnes.
Il faut une meilleure coordination entre la Confédération et les cantons: c’est ce que demande la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga aux représentantes et représentants des Etats suisses qu’elle a invité·e·s à échanger sur les mesures à venir. La discussion porte également sur la levée de l’interdiction des rassemblements de plus de 1000 personnes. Le Conseil fédéral juge le rôle des cantons primordial dans la gestion de la crise du COVID-19.
L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) annonce que la Suisse compte 1077 cas supplémentaires de COVID-19 en 24 heures. Ce chiffre n’avait plus été atteint depuis fin mars, au plus fort de la pandémie. Le taux d’incidence atteint 74,1 cas confirmés pour 100’000 habitants. Pour imposer une quarantaine aux personnes arrivant d’autres régions ou pays, la Suisse avait fixé la limite supérieure à 60.
Si la première vague de COVID-19 avait principalement touché la Suisse romande et le Tessin, la deuxième vague s’étend sur tout le pays. De manière générale, la Suisse alémanique constate plus de cas qu’au printemps. Durement touché lors de la première vague, le Tessin est en revanche l’un des cantons les plus épargnés. La Suisse romande aura été fortement touchée lors des deux vagues.
Le Conseil fédéral décide de nouvelles mesures de restriction des contacts sociaux. Il interdit les événements de plus de 50 personnes, avec quelques exceptions. Les réunions dans le cercle privé sont limitées à 10 personnes, les boîtes de nuit sont fermées dans tout le pays, et les bars et restaurants doivent fermer entre 23 heures et 6 heures. Le port du masque est étendu à l’extérieur. Il est obligatoire dans les commerces, les restaurants, les lieux culturels et les zones très fréquentées, de même que partout, y compris les lieux de travail, où la concentration de personnes ne permet pas de respecter la distance physique nécessaire.
Dans toute la Suisse romande, la tension augmente dans les soins intensifs et les projections sont préoccupantes. En une semaine, les soins intensifs du canton de Berne sont passés de 6 à 20 patientes et patients. Ceux du CHUV comptent 22 patientes et patients intubé·e·s et 14 non intubé·e·s. Il faut préparer des transferts vers les hôpitaux alémaniques. Neuf patientes et patients sont identifié·e·s comme transférables.
La deuxième vague touche sévèrement la Suisse, qui dénombre plus de 10’000 nouveaux cas en une seule journée. Depuis le début de la pandémie, le pays a enregistré près de 200’000 cas confirmés.
Un nombre important de jeunes vivent mal les contraintes liées à la pandémie. A l’Inselspital de Berne et au CHUV, les consultations en pédopsychiatrie ont augmenté de 40%. Les professionnelles et professionnels constatent une recrudescence des idées suicidaires et des crises d’angoisse. Comme au printemps, le CHUV active un centre de crise ambulatoire.
Des tests de détection rapide du SARS-CoV-2 sont maintenant disponibles dans certaines pharmacies et certains cabinets médicaux du canton de Vaud. Dans un premier temps, quelque 4000 tests par jour sont mis à disposition de la population.
Une étude montre que les décès dus au COVID-19 ne concernent pas seulement des personnes en fin de vie, contrairement à une idée répandue. Les données par tranche d’âge montrent une nette hausse de la mortalité dès 70 ans, soit un âge où l’espérance de vie en Suisse est encore de 17 ans. De manière générale, les nombreux décès prématurés engendrent une baisse de l’espérance de vie en Suisse. Bien que modeste, cette évolution est inédite.
La vaccination se prépare en Suisse. L’OFSP publie sa stratégie de vaccination contre le COVID-19. Treize millions de doses ont d’ores et déjà été réservées. La vaccination se fera en plusieurs étapes: dans un premier temps, les personnes les plus vulnérables et le personnel de santé pourront se faire vacciner. Dans un deuxième temps, la vaccination s’adressera aux personnes qui vivent en ménage avec des personnes vulnérables, de même qu’aux personnes qui travaillent dans une institution communautaire. Dans un troisième temps, la vaccination sera ouverte à toute la population adulte.
La Suisse compte 4478 cas supplémentaires de COVID-19 en 24 heures. Dès lors, le Conseil fédéral décide de durcir les mesures sanitaires. Il ferme les restaurants, les centres de loisirs et les espaces culturels jusqu’au 22 janvier 2021. Certaines dérogations sont accordées aux cantons les moins touchés. C’est le cas de Vaud, Genève, Neuchâtel, Fribourg et du Valais.
Le 19 décembre, Swissmedic a autorisé le vaccin Pfizer/BioNTech. Trois jours plus tard, la première livraison de 107’000 doses de ce vaccin arrive en Suisse. Des contrôles qualité et sécurité seront ensuite effectués, puis les doses distribuées aux cantons. De nouvelles livraisons sont prévues en janvier. La vaccination débutera dans tout le pays le 4 janvier.
«Le Matin dimanche» titre: «Les infirmières sont les Suissesses de l’année 2020». L’hebdomadaire dominical romand met en avant le travail éreintant fourni sans relâche par les soignantes depuis presque une année. Elles ont non seulement dû adapter leur travail à des organisations en perpétuel changement, mais ont également dû supporter une charge mentale importante. Même si elles sont formées aux afflux plus importants de patientes et patients en cas de catastrophe, tenir en continu pendant plusieurs mois est très éprouvant, surtout face à une maladie qui entraîne des symptômes très imprévisibles et un grand nombre de décès.