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Les délais de prise en charge aux urgences

Covid-19

Le Service des urgences a fait preuve d’adaptabilité et d’anticipation

Face à la pandémie de SARS-CoV-2, le Service des urgences était en première ligne hospitalière. Afin de garantir l’accueil de toutes les patientes et tous les patients COVID-19 et non COVID-19 dans des conditions de sécurité et de soins optimales, ses collaboratrices et collaborateurs ont fait preuve de flexibilité et d’anticipation durant toute la crise. Plusieurs mesures ont été au cœur de la stratégie: le service a réorganisé ses équipes, anticipé et adapté son fonctionnement, de même que les flux de patientes et de patients. Des structures de dépistage dédiées ont également été mises en place.

Le Service a par ailleurs doublé sa capacité d’accueil grâce à une infrastructure innovante, située dans le garage des ambulances et sur son parvis. Ces locaux étaient équipés pour la prise en charge complète de 18 patientes ou patients supplémentaires.

La mise en œuvre de ces mesures a été possible grâce au soutien sans faille de la Direction générale et des services cliniques, logistiques et techniques. Le Service des urgences a enfin bénéficié du soutien de plusieurs médecins qui se sont mis·es spontanément à disposition afin de renforcer les équipes, en particulier durant la première vague du printemps 2020.



Consultez le détail des mesures mises en place au CHUV dans la Rétrospective COVID-19.

L’enjeu des délais au Service des urgences

Le premier défi du Service des urgences est de déterminer correctement les priorités de prise en charge des patientes et patients à leur arrivée, en fonction de la sévérité de leur état (urgence vitale immédiate, urgence vitale potentielle, sans urgence vitale). En 2020, l’afflux de patientes et patients infecté·e·s par le SARS-CoV-2 a démontré que ce service était capable de relever ce défi même dans des conditions extrêmes.

Selon l’Echelle suisse de tri des urgences (EST) appliquée en Suisse romande, les degrés de priorité sont les suivants:

Degré 1: urgence vitale, nécessitant une prise en charge médicale immédiate

Degré 2: urgence vitale potentielle, nécessitant une prise en charge médicale dans les 20 minutes après l’arrivée de la personne

Degré 3: urgence modérée, nécessitant une prise en charge dans les 2 heures

Degré 4: pas d’urgence, prise en charge dès que possible (mais en moins de 5 heures)

Au cours de l’année 2020, la pandémie de SARS-CoV-2 a profondément modifié le fonctionnement du Service des urgences. Dès la mise en place des mesures de confinement décrétées par le Conseil fédéral, l’activité habituelle a nettement diminué. Elle s’est ensuite stabilisée à des niveaux inférieurs à ceux des années précédentes. Sur l’ensemble de l’année, le Service des urgences du CHUV a ainsi accueilli quelque 59’900 personnes, soit près de 7800 de moins qu’en 2019 (-11%). De ce fait, le Service a retrouvé un volume proche de celui de 2014. Par ailleurs, alors que le nombre de patientes et patients de degrés 1 et 2 est superposable à celui de 2019, la diminution d’activité a été particulièrement notable dans le domaine ambulatoire. Elle a été compensée par la nécessité d’accueillir un grand nombre de personnes en détresse respiratoire et qui nécessitaient une hospitalisation (plus de 20% d’augmentation en 2020).

L’ensemble des secteurs des urgences a été réaménagé de façon à pouvoir installer immédiatement les patientes et patients.

Sur le plan de l’organisation, la nécessité d’identifier de façon rapide les patientes et patients COVID-19 s’est ajoutée aux stratégies usuelles, qui permettent d’évaluer la sévérité des cas et de hiérarchiser la priorité des prises en charge. De manière à isoler les personnes suspectes d’infection, les flux COVID-19 et non COVID-19 ont été séparés. Des filières de dépistage ont été créées hors des urgences, afin de protéger l’hôpital. Témoin indirect de la pandémie, mais également indicateur des contraintes induites par cette situation, le nombre de patientes et patients en isolement respiratoire est passé de 1570 en 2019 à 6641 en 2020 (+300%!). Le faible taux de contamination du personnel a cependant démontré que le Services des urgences était en mesure d’accueillir des personnes dont l’état infectieux était inconnu, tout en protégeant efficacement les collaboratrices et collaborateurs.

L’ensemble des secteurs des urgences a été réaménagé de façon à pouvoir installer immédiatement les patientes et patients. De plus, l’ensemble des boxes – secteur ambulatoire (URGA), secteur couché (URGC), secteur d’observation (URGO) – ont été utilisés pour y admettre des personnes avec de potentielles infections. En contrepartie, la capacité d’accueil du service a été doublée. Une structure de 18 lits a été créée dans un bâtiment externe et 13 lits ont été ouverts dans un couloir aménagé à cet effet. La nécessité de se réinventer sans cesse, d’anticiper et d’adapter les fonctionnements du service, que ce soit en milieu intrahospitalier ou préhospitalier, a inlassablement occupé les cadres intermédiaires.

Délais de prise en charge aux urgences


L’indicateur suivi mensuellement concerne la proportion de patientes et patients en situation de degré 2, et qui sont pris·es en charge dans les délais.

Nombre de patientes et patients accueilli·e·s au tri

Objectif

Proportion de patientes et patients de degré 2 installé·e·s dans un délai en dessous de l'objectif

Commentaire du graphique

Les délais de prise en charge, de même que les durées de séjour aux urgences, ont été globalement meilleurs qu’en 2019. La réorganisation complète des flux, l’utilisation de l’ensemble des secteurs des urgences pour accueillir des patientes et patients ainsi qu’une très grande disponibilité en lits d’hospitalisation limitent néanmoins l’interprétation des indicateurs usuels. C’est le cas en particulier pour le chiffre qui montre la proportion de patientes et patients en situation de degré 2, et qui sont pris·es en charge dans les délais.

Objectif 2021

Le Service des urgences espère réduire les durées de prise en charge pour les patientes et patients victimes de traumatismes modérés, identifié·e·s dans la filière de traumatologie «verte» du déchocage. De plus, un nouvel indicateur sera mis en place afin de mesurer les temps de prise en charge des personnes hospitalisées, depuis leur arrivée jusqu’à la demande d’un lit d’hospitalisation.