Par ses écoles (médecine, biologie, sciences infirmières, doctorale et postgraduée médicale), la Faculté de biologie et de médecine mène une activité de formation interdisciplinaire, voire interprofessionnelle. Le corps enseignant de ses deux sections (sciences cliniques et sciences fondamentales) contribue à tous les niveaux de formation.
Professeur Gian Domenico Borasio, chef du Service des soins palliatifs et de support
Avec la création d’une chaire en psychologie palliative, le CHUV et l’UNIL disposeront désormais d’un réseau académique interprofessionnel en soins palliatifs unique au monde.
Ce réseau comprend:
La nécessité d’un réseau interprofessionnel
Pourquoi était-il si important de développer un tel réseau? Le travail des soins palliatifs est basé sur le concept de «souffrance totale» (total pain) développé par la fondatrice des soins palliatifs, la formidable médecin, infirmière et assistante sociale anglaise Dame Cicely Saunders (1918-2005). Ce concept a été repris tel quel dans la définition des soins palliatifs par l’OMS, qui formule comme cible de la discipline l’amélioration de «la qualité de vie des patients et de leur famille face aux conséquences d’une maladie potentiellement mortelle, par [...] le traitement de la douleur et des autres problèmes physiques, psycho-sociaux et spirituels».
Or il est évident qu’aucune profession, parmi celles qui agissent dans le système de santé, n’est à même de couvrir en même temps ces trois champs d’action très larges. Pour réussir, le travail en soins palliatifs doit obligatoirement être interdisciplinaire. Dans une équipe de soins palliatifs, les disciplines clés sont non seulement la médecine et les soins, mais aussi la psychologie, l’accompagnement spirituel et l’assistance sociale. Cette nécessité est appuyée par des recherches menées au sein du Service des soins palliatifs et de support du CHUV, dans le cadre du Programme national de recherche «Fin de vie». Les résultats ont démontré que, dans la dernière phase de l’existence, la qualité de vie dépend au moins autant des facteurs psychologiques, sociaux et existentiels que des symptômes physiques. Avec ce nouveau réseau (voir graphique), le CHUV est le seul hôpital universitaire du monde à couvrir tous les domaines de la souffrance en fin de vie avec des chaires ou plateformes académiques dédiées.
Domaines d’activité du nouveau réseau
Au niveau clinique, cet effort multiprofessionnel s’incarne par la présence des disciplines précitées dans toutes les équipes de soins palliatifs du CHUV. Ces dernières comprennent l’unité de lits de médecine palliative de l’Hôpital de Beaumont, l’équipe mobile de consultance intrahospitalière, et l’équipe mobile de soins palliatifs extrahospitalière du Réseau Santé Région Lausanne, basée dans le Service des soins palliatifs et de support. En partenariat avec les Eglises protestante et catholique du canton, cette équipe mobile a mené un projet novateur, qui consistait à y intégrer une accompagnante spirituelle sur le terrain pour les patientes et patients à domicile, dans les EMS et les établissements socio-éducatifs (ESE). L’expérience a donné des résultats excellents, récompensés par un Prix «Interprofessionnalité» de l’Académie suisse des sciences médicales. Ce succès a d’ailleurs motivé les Eglises à pérenniser le projet et à l’élargir aux autres équipes mobiles de soins palliatifs du canton de Vaud.
Au niveau de l’enseignement, le CHUV et l’UNIL ont créé plusieurs offres de formation interprofessionnelle. On y trouve entre autres le cours à option «Vivre face à la mort», dont le responsable est le docteur Emmanuel Tamchès. Cet enseignement, dans lequel toutes les professions et chaires précitées sont impliquées, a reçu un Prix d’enseignement de la Faculté de biologie et de médecine. Par ailleurs, sur mandat du canton et en collaboration avec la Croix-Rouge vaudoise, la Chaire de soins palliatifs gériatriques a mis en place une formation interprofessionnelle sur le projet de soins anticipés.
Au niveau de la recherche, nombreuses sont les thématiques abordées de façon interdisciplinaire dans des études scientifiques qui profitent de l’existence de ce réseau. Parmi elles, on peut citer les thèmes de l’identification précoce des patientes et patients nécessitant des soins palliatifs, du projet de soins anticipés en EMS, de la qualité de vie, du sens de la vie, du désir de vie, de la spiritualité, de la compassion ou de la gratitude. Abordée pour la première fois dans un contexte de soins palliatifs par le professeur Mathieu Bernard, cette dernière thématique fait actuellement l’objet d’une étude interventionnelle auprès de patientes et de patients en situation palliative et de leurs proches.
Pour l’avenir, les efforts de recherche se focaliseront sur le nouveau paradigme de resource-oriented palliative care, soit les soins palliatifs basés sur l’identification et l’activation des ressources internes, externes et sociétales disponibles pour les patientes, les patients et leurs familles. Dans ce contexte, par le biais de plusieurs études scientifiques coordonnées, le réseau va aborder la question de l’altruisme en fin de vie. La volonté est d’exploiter au mieux les synergies résultant des compétences et cultures professionnelles complémentaires, tout en gardant au cœur des études scientifiques l’amélioration de la prise en charge et de la qualité de vie des patientes et patients en situation palliative et de leurs familles.
Dès le mois de mars, le Décanat a mis sur pied une cellule de suivi pour coordonner les mesures sur le plan institutionnel. L’un des objectifs de cette cellule était d’assurer la communication et la coordination des informations aux différentes unités d’enseignement et de recherche réparties entre le CHUV, l’UNIL, Unisanté et l’Hôpital Jules-Gonin.
Enseignement et formation
Nouveau vice-doyen à la direction du Dicastère enseignement et formation, le professeur Patrick Bodenmann a pris ses fonctions en août, assisté d’une nouvelle adjointe, Ariane Bouillet. Afin d’apporter un soutien concret aux écoles de la Faculté, notamment pour les outils pédagogiques et les instruments d’évaluation dans le cadre du contexte sanitaire, la collaboration avec les écoles et les partenaires institutionnels s’est rapidement établie. La nouvelle équipe a été immédiatement sollicitée pour organiser la rentrée et participer à l’élaboration d’un plan d’organisation de l’enseignement en période COVID-19.
Destiné à la Haute Ecole de santé Vaud (HESAV), à l’Institut et Haute Ecole de la santé La Source, à la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne et au CHUV, le Centre coordonné de compétences cliniques (C4) mettra à disposition des infrastructures réunies sur un site unique, afin d’y enseigner les pratiques cliniques par le biais de la simulation.
En automne 2020, les travaux des groupes de travail du C4 ont repris. Le projet avait été mis en pause durant plusieurs mois, en raison de procédures en cours entre la commune de Chavannes et le canton.
Nouvelles technologies d’enseignement
L’Ecole de médecine a poursuivi le développement du portfolio électronique PULS (portfolio de l’Université de Lausanne pour les skills). Celui-ci fait désormais partie intégrante d’un dispositif pédagogique de soutien à l’implémentation de PROFILES tout au long du cursus des étudiantes et étudiants de médecine.
En parallèle à la promotion de l’utilisation d’outils de vote pour rendre l’enseignement à grands effectifs plus interactif, l’Ecole a introduit un outil de microscopie virtuelle pour enrichir l’enseignement d’histologie.
La crise sanitaire en 2020 a fortement accéléré l’intégration du numérique dans l’enseignement et l’évaluation des apprentissages par la mise en place d’un enseignement comodal et/ou entièrement à distance ainsi que des examens en ligne et à distance.
Pérenniser des locaux pour l’examen fédéral
En 2019, l’examen fédéral «Clinical skills» a eu lieu avec succès dans les locaux du bâtiment Géopolis, ainsi que dans le bâtiment qui héberge l’Institut de hautes études en administration publique sur le site de Dorigny. L’examen 2020 a dû être annulé en raison de la pandémie, mais l’UNIL devrait continuer à mettre les locaux à disposition jusqu’à l’ouverture du C4.
Les activités préparatoires et de substitution imposées par l’examen fédéral ne peuvent malheureusement pas se dérouler dans ces mêmes locaux faute de disponibilité. Ces activités comprennent un entraînement à l’examen fédéral «Clinical skills» proposé aux candidates et candidats quelques semaines avant qu’il ait lieu. Demandée par l’OFSP, l’organisation d’une journée d’examen supplémentaire à distance des dates officielles est prévue, pour le cas où un incident technique (feu, inondation, etc.) compromettrait le bon déroulement des épreuves.
2018 | 2019 | 2020 | |
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1ère année bachelor | 605 | 691 | 822 |
2ème année bachelor | 261 | 254 | 278 |
3ème année bachelor | 242 | 235 | 236 |
Total | 1'108 | 1'180 | 1'336 |
1ère année master | 229 | 236 | 224 |
2ème année master | 208 | 221 | 233 |
3ème année master | 194 | 215 | 222 |
Total | 631 | 672 | 679 |
Total général | 1'739 | 1'852 | 2'015 |
La pandémie de COVID-19 a contraint la nouvelle direction de l’Ecole de biologie, nommée en août 2019, à revoir le calendrier prévu pour son plan stratégique.
L’essentiel des forces s’est concentré sur la pédagogie dans les cursus, ainsi que le virage du numérique tant pour les enseignements que pour les évaluations.
La réflexion pour améliorer la sélection des étudiantes et étudiants de première année du bachelor en biologie s’est néanmoins poursuivie. De nouvelles conditions de réussite de la première année du bachelor en biologie ont été validées par le Conseil de l’Ecole. Le règlement d’études du bachelor en biologie a été mis à jour en conséquence pour une entrée en vigueur à la rentrée 2021-2022.
Du point de vue administratif et pédagogique, l’Ecole a accompagné le projet de création d’une Maîtrise universitaire ès Sciences en taphonomie humaine (120 ECTS) initié par la direction du Centre universitaire romand de médecine légale et qui sera présenté au Décanat au début de l’année 2021.
Afin de répondre à l’augmentation des effectifs, une réflexion a été lancée pour mettre en place un groupe supplémentaire de travaux pratiques de biologie moléculaire pour les étudiantes et étudiants de troisième année.
De nouveaux enseignements optionnels sur des thématiques innovantes sont venus enrichir l’offre pour le bachelor en biologie.
Avec la finalisation du plan stratégique, des activités initialement prévues vont reprendre. Il s’agit notamment de l’étude de la faisabilité d’une transition des masters de 90 à 120 ECTS et de la réactivation des filières thématiques du bachelor en biologie.
L’édition 2020 du Life Science Career Day (LSCD) s’est déroulée en format hybride au SwissTech Convention Center avec de nombreux streamings, chats et vidéos. L’enquête de satisfaction révèle un niveau de satisfaction de plus de 90%.
Le BioScience Network Lausanne (BSNL), partenaire du LSCD, a continué de développer le carnet d’adresses des entreprises. L’Association des doctorants et assistants (ADAS) de la FBM a organisé une nouvelle formation sur l’intégration des doctorantes, doctorants, postdoctorantes et postdoctorants dans le canton de Vaud.
Activités de l’Ecole doctorale en 2020
Une enquête a été lancée pour évaluer la qualité des formations et des examens à distance.
Selon les périodes, les formations ont été maintenues en ligne ou en mode présentiel. L’offre a été complétée avec certaines formations de la plateforme e-learning Coursera.
Les examens de thèse se sont déroulés entièrement à distance ou en mode hybride. Diverses procédures ont été créées afin de garantir des interactions de qualité.
Une optimisation de l’articulation entre le master en médecine et la filière MD a été entreprise avec un projet de capsule vidéo promotionnelle.
La plateforme de gestion administrative du doctorat en médecine (MD) a été lancée et le Manuel du doctorat MD achevé.
Les documents en lien avec la procédure de thèse pour les doctorantes et doctorants en sciences de la vie ont été numérisés.
Le concours Fellowships in Life Sciences, la MD-PhD Retreat ainsi que la plupart des soutenances publiques ont été annulés. Seules 23 soutenances publiques ont pu être organisées, au lieu de la centaine habituelle.
En 2020, les services du CHUV ont accueilli:
Ces personnes suivent également un programme doctoral à la carte afin de valoriser leur travail de recherche et de se préparer à leur future carrière.