Développer une nouvelle culture du management

Une politique des ressources humaines ne peut se penser que dans une vision durable, dynamique et vertueuse. Ce qui fait la performance et la qualité des prestations délivrées par nos collaboratrices et collaborateurs auprès de nos patientes et patients, ce sont les compétences qu’il détient et qu’il peut mobiliser. Le facteur humain reste donc le facteur central de la réussite ou de l’échec d’une entreprise, qu’elle soit publique ou privée.

Dans un monde de la santé en constante évolution – que ce soit sur le plan de la technologie médicale, au niveau sociétal ou démographique –, où l’on sait pertinemment que le niveau d’engagement des collaboratrices et collaborateurs est proportionnel à la considération qui leur est apportée et à la qualité des conditions de travail qui leur sont offertes, et enfin dans un marché du travail où les compétences que nous recherchons deviennent rares et volatiles, notre ambition d’instituer une approche bienveillante dans la manière de conduire et de développer notre personnel est plus que jamais justifiée. Nos collaboratrices et collaborateurs font la valeur de notre hôpital et nous avons en tant qu’employeur une responsabilité morale, sociale et légale de leur mettre à disposition des conditions optimales pour exercer leur métier. Toutes les actions développées ces dernières années par la Direction des ressources humaines convergent vers cet objectif.

Cela dit, notre prétention au CHUV n’est pas de dispenser, ni de prescrire de manière absolue et un peu naïve, du bonheur à tout prix, comme le clament les médias et comme cela semble être la mode. Notre ambition est de mettre en place, de manière cohérente et intégrée, les conditions pour que chaque collaboratrice et collaborateur puisse effectuer son travail pleinement, en conscience, en santé, de manière performante et durable, dans le respect de sa personne et de sa personnalité.

Pour nous, l’engagement, la performance et la santé de nos collaboratrices et collaborateurs sont liés et ne peuvent s’obtenir que par un concours d’actions. Des actions qui agissent principalement sur deux champs: celui du sens au travail véhiculé par la culture du management, et celui de l’organisation du travail. Ce que l’on sait, c’est que pour obtenir un haut degré d’engagement, il ne s’agit pas seulement de soigner la relation avec le personnel et de mettre en place une culture de management dit bienveillant, mais il faut surtout garantir un management «bien traitant et respectueux» dont les conditions sont les suivantes:

• La clarté dans la définition des rôles et des responsabilités de chacune et chacun
• La connaissance par tout le personnel de la vision et de la mission à laquelle chacune et chacun participe; c’est le sens donné à ce qui est accompli
• Les moyens mis à disposition, les outils et l’information utiles pour accomplir les tâches
• Les conditions de travail, l’organisation de celui-ci et l’environnement dans lequel ce dernier se déroule (espaces de travail, équipements, bâtiments)
• La planification des tâches tenant compte de la charge de travail à assumer qui garantisse l’équilibre nécessaire et absolu entre productivité et préservation de la santé des collaboratrices et des collaborateurs
• La valorisation de ce qui est fait et de son utilité dans la chaîne de création de valeur de l’ensemble de l’organisation
• L’assurance que chacune et chacun connaisse la manière juste et équitable avec laquelle elle ou il sera pris en considération dans l’évolution de sa vie professionnelle au sein de l’institution et en particulier dans son développement
  

A la Direction des ressources humaines du CHUV, nous sommes profondément convaincus qu’il faut impérativement travailler sur le sens et sur une nouvelle culture de management, mais également agir sur l’environnement professionnel et l’organisation du travail, et que ces champs doivent être impérativement travaillés et développés en cohérence. C’est notre priorité présente et future.

Enfin et en guise de synthèse, si favoriser l’engagement de nos collaboratrices et collaborateurs permet de renforcer la performance de notre institution, cela implique bien sûr de mettre au centre de nos préoccupations le facteur humain et les relations humaines, de les considérer comme un capital précieux et non comme une ressource interchangeable à l’envi, de considérer notre institution comme un espace de relations humaines et sociales, où les devoirs et les droits légaux et moraux de chacune et chacun s’expriment de manière équilibrée.