3.2

Nouveaux antirétroviraux à longue durée d’action: suivi des patientes et patients inclus·es dans la Swiss HIV Cohort Study

Montant:

643’365 francs (2020-2023)

Titre de la recherche:

Novel long acting injectable antiretrovirals: real-Life monitoring in the Swiss HIV Cohort Study

Requérant principal:

Professeur Laurent Decosterd, Laboratoire de pharmacologie clinique, Département de médecine de laboratoire et de pathologie

Programme FNS:

Encouragement de projets (spécial)

Les nouvelles formulations injectables des antirétroviraux à longue durée d’action (LA-ART) représentent une révolution dans la prise en charge de l’infection au VIH. Ces produits sont injectés par voie intramusculaire tous les deux mois et permettent de s’affranchir du problème de l’adhérence au traitement par voie orale de l’infection au VIH. Toutefois, jusqu’à présent, ces nouvelles approches n’ont été évaluées que dans des essais cliniques, incluant des patientes et patients souvent peu représentatives et représentatifs des personnes appelées à les recevoir dans la «vie réelle». Les personnes vivant avec le VIH sont en effet susceptibles d’être également traitées pour d’autres pathologies chroniques (hypertension, problèmes cardiovasculaires, diabète, affections hépatiques ou rénales, etc.) ou des maladies coïncidentes (tuberculose, cancer, etc.), avec un risque important d’interactions médicamenteuses.

Ce projet de recherche sera mené sous la forme d’une étude longitudinale observationnelle des traitements LA-ART, dans le cadre de la Swiss HIV Cohort Study (SHCS). Il impliquera la récolte d’échantillons sanguins des patientes et patients recevant ces nouveaux traitements lors des visites médicales de routine, en cas d’interactions médicamenteuses ou d’affections intercurrentes ou, le cas échéant, d’une éventuelle grossesse. Les concentrations plasmatiques des LA-ART seront mesurées par spectrométrie de masse. L’évolution des concentrations sanguines au cours du temps sera analysée par des approches de pharmacocinétique de population. Ces dernières seront complétées par des travaux de modélisation et de simulation, qui étudieront notamment l’impact des comédications.

Finalement, les modèles de prédictions pharmacocinétiques élaborés seront comparés aux concentrations réelles de LA-ART mesurées chez les patientes et patients de la cohorte SHCS. Cette validation clinique démontrera si une intervention basée sur un monitoring des thérapies médicamenteuses (therapeutic drug monitoring, TDM) pourrait améliorer l’exposition plasmatique aux antiviraux chez les personnes recevant des LA-ART. Ces résultats vont permettre d’évaluer s’il serait possible de raccourcir ou d’étendre le temps entre deux injections pour les personnes qui présentent des concentrations plasmatiques minimales trop faibles ou très élevées.

Dans le cadre du développement de la médecine de précision, ces efforts de recherche devraient permettre d’individualiser la prescription des antirétroviraux, afin d’améliorer leur efficacité, leur tolérance et leur sécurité à long terme.

Ce projet s’inscrit dans le cadre de la thèse de doctorat de Paul Thoueille, pharmacien, et bénéficie de la précieuse collaboration des docteures et docteurs Eva Choong et Vincent Desfontaine (Laboratoire de pharmacologie clinique), Monia Guidi (Unité de pharmacométrie), Pascal André (Unité de suivi thérapeutique des médicaments du Service de pharmacologie clinique) ainsi que du professeur Matthias Cavassini (Service des maladies infectieuses) et de la professeure Chantal Csajka (CRISP).