Titre de la recherche:
Personalized Cytokine-Directed Therapy With Tocilizumab for Refractory Immune Checkpoint Inhibitor-Related Cholangiohepatitis
Auteurs:
Laura Moi, MD; Hasna Bouchaab, MD; Nuria Mederos, MD; Tu Nguyen-Ngoc, MD, PhD; Matthieu Perreau, PhD; Craig Fenwick, PhD; Julien Vaucher, MD; Christine Sempoux, MD; Solange Peters, MD-PhD; Michel Obeid, MD-PhD
Publication:
Journal of Thoracic Oncology, septembre 2020
Les cholangio-hépatites (irCH) représentent une complication grave qui peut survenir lors de traitements du cancer par immunothérapie. Associée à une forte mortalité, cette complication ne bénéficie encore d’aucun consensus thérapeutique et représente un défi clinique et thérapeutique considérable.
Le docteur Michel Obeid, médecin associé au Service d’immunologie et allergie, la professeure Solange Peters, cheffe du Service d’oncologie médicale, et les docteures Laura Moi et Hasna Bouchaab, en étroite collaboration avec les Services de pathologie clinique et de médecine interne, ont effectué une étude sur une série de patientes et patients développant cette complication. Le résultat a été publié dans la prestigieuse revue Journal of Thoracic Oncology.
Par rapport aux hépatites auto-immunes classiques, les auteures et auteurs distinguent pour la première fois les grands mécanismes cellulaires et inflammatoires impliqués dans les irCH. Au niveau cellulaire, ils rapportent un infiltrat immun au niveau hépatique majoritairement composé par des lymphocytes T CD8+ et CD4+, qui provoquent une hépatite lymphocytaire avec une destruction des canaux biliaires.
Au niveau immunologique, l’étude observe une signature spécifique des médiateurs inflammatoires cytokiniques. Ils montrent pour la première fois une dérégulation pathogénique de l’axe Th1/IFN-γ/IL-6 avec une suractivation des lymphocytes T, qui contribue au développement des irCH réfractaires aux stéroïdes.
Cette complication est cependant associée à une excellente réponse oncologique des personnes soignées. Un des objectifs des auteures et auteurs était donc de trouver la meilleure stratégie d’immunosuppression personnalisée, afin de ne pas compromettre la bonne réponse oncologique. Afin de relever ce défi considérable, les chercheuses et chercheurs ont opté pour une approche personnalisée selon le profil inflammatoire de chaque patiente ou patient. Elles et ils ont utilisé une thérapie anti-cytokine qui offre plusieurs avantages stratégiques par rapport aux autres médicaments immunosuppresseurs. Leur méthode a conduit à la résolution durable des cholangio-hépatites et permis de réduire de façon significative la durée totale de l’immunosuppression, tout en préservant l’excellente réponse oncologique. Ce résultat montre l’énorme potentiel de cette approche.