A l’instar de l’année précédente, 2021 a été fortement marquée par la pandémie provoquée par le virus SARS-CoV-2. Afin de gérer cette crise, le CHUV a consolidé certaines mesures mises en place en 2020 et a régulièrement repensé son organisation de manière à faire face aux différentes vagues. La rétrospective ci-dessous revient sur certaines actions menées par l’institution, ainsi que sur les faits qui ont marqué cette année sur le plan cantonal, national et international.
Afin de récompenser le travail phénoménal accompli par les équipes sur le terrain durant la première vague, le Conseil d’Etat prend la décision d’accorder deux jours de congé supplémentaires au personnel du CHUV impliqué dans la lutte contre le COVID-19.
Le CHUV ouvre son Centre de vaccination. Trois autres centres ouvrent également leurs portes dans le canton de Vaud, à Morges à l’Ensemble hospitalier de La Côte, à Yverdon aux Etablissements hospitaliers du Nord vaudois et à Gland à la Clinique La Lignière. Cinq mille injections par jour sont prévues dans l’ensemble du canton.
Dans un contexte où le nombre de contaminations stagne à un niveau élevé et où la contagion par les nouveaux variants du virus risque fortement d’être plus rapide, le Conseil fédéral décide de prendre des mesures supplémentaires en vue de lutter contre la propagation du SARS-CoV-2. Au CHUV, le télétravail est étendu à toute personne dont l’activité le permet et pour autant que la bonne marche de l’hôpital ne soit pas affectée. La cité hospitalière doit disposer des ressources nécessaires pour prendre en charge les patientes et patients et faire face à la pandémie.
Afin de mettre en œuvre son plan de vaccination, le canton de Vaud recrute du personnel. Il faut pouvoir faire tourner des équipes mobiles et donner les moyens nécessaires aux six centres de vaccination répartis dans tout le canton. Le CHUV complète les équipes en place, qui préparent les doses de vaccin et pratiquent les piqûres.
Les cours de formation continue essentiels à l’activité professionnelle reprennent au sein du CHUV, de même que les cours postgradués. En plus de permettre l’acquisition de compétences nouvelles, les formations continue et postgraduée participent à l’épanouissement professionnel des collaboratrices et collaborateurs de l’hôpital.
Elles et ils seront plus de 200 à être plongé·e·s en immersion au cœur d’une crise sanitaire sans précédent. De par leur flexibilité et leur savoir-faire, les personnes astreintes à la protection civile se verront rapidement confier des tâches diverses, mais essentielles au sein du CHUV, telles que l’organisation de la logistique ou les décubitus ventraux aux soins intensifs adultes. Certaines se retrouveront même dans ce lieu très particulier qu’est la morgue de l’hôpital.
Afin d’exprimer sa reconnaissance au personnel des institutions socio-sanitaires publiques, parapubliques et privées, qui fait preuve d’une mobilisation hors norme sur le front de la pandémie, le Conseil d’Etat octroie à chacune et chacun une prime de 900 francs (ajustée au taux d’activité). Sur l’ensemble du canton et des institutions vaudoises, cette mesure concernera 14’000 personnes exposées au virus par un contact direct avec les malades.
Essentielle au développement de la prise en charge des patientes et patients, et donc indispensable, la recherche implique un grand nombre de professionnelles et professionnels du CHUV. Après une période d’arrêt, les activités de recherche «non COVID-19» deviennent de nouveau possibles sous certaines conditions. Toute la recherche et les protocoles d’étude axés sur le COVID-19 se poursuivent en revanche sans restriction.
Un an après le premier décès dû au COVID-19, le «19h30» de la RTS revient sur les changements que le CHUV a mis en place au niveau de son organisation et de son fonctionnement pour affronter la pandémie. Il montre les chamboulements constants qui ont bouleversé le travail des collaboratrices et collaborateurs.
La situation au sein du CHUV reste tendue. Les patientes et patients vulnérables doivent être protégé·e·s, afin que les soins qui leur sont prodigués se déroulent dans les meilleures conditions. Chef du Service de médecine interne, le professeur Peter Vollenweider nous en dit plus dans cette vidéo.
La durée de la crise pèse physiquement et moralement sur les collaboratrices et collaborateurs. Les cheffes et chefs de service attirent l’attention sur une augmentation de la fatigue, voire des situations d’épuisement, et soulignent l’humeur morose qui affecte leurs équipes. Un décalage apparaît entre la perception de la population, qui voit arriver la fin de cette vague, et la situation hospitalière, qui demeure tendue.
Afin de limiter les risques de transmission du virus COVID-19 au sein de l’institution (infections nosocomiales), le CHUV prend plusieurs mesures. Les chambres à cinq lits seront supprimées. Toutes les personnes devant être hospitalisées seront systématiquement testées lors de leur admission, puis trois jours après leur arrivée. Le personnel des services concernés sera également testé une fois par semaine.
Depuis le 29 octobre 2020, les visites aux patientes et patients sont interdites au CHUV. Toutefois, pendant les fêtes de Pâques, les services peuvent accorder des droits de visite les 2, 3, 4 et 5 avril 2021 pour toutes les personnes hospitalisées. Des règles particulières sont posées: une visite par jour et par personne, et une heure de présence au maximum entre 13h et 18h.
Dans le cadre de l’étude ImmunoVax, qui observe la réponse immunitaire vaccinale contre le SARS-CoV-2 chez les patientes et patients immunodéprimé·e·s, le Service d’immunologie et allergie recrute des collaboratrices et collaborateurs du CHUV en bonne santé, qui constitueront un groupe de contrôle. Pour cette étude, plusieurs services collaborent: le Service d’oncologie médicale, le Service d’immunologie et allergie, le Service d’hématologie et le Centre de transplantation d’organes.
Depuis le début du mois d’avril, la surcharge aux soins intensifs et en médecine interne diminue progressivement. Le Service des urgences constate également un retour à une charge de travail habituelle. La protection civile se désengage des soins intensifs adultes et le nombre de lits de médecine en cliniques privées diminue. La situation permet donc de rouvrir partiellement les visites. Dès le 19 avril, chaque patiente ou patient a droit à une visite par jour durant 15 minutes. De même, sous conditions, les formations et réunions professionnelles sont de nouveau autorisées au sein du CHUV.
Au CHUV, le nombre d’hospitalisations pour cause de COVID-19 augmente. Cette évolution est due à de nouvelles contaminations au sein du personnel du CHUV, mais également à une recrudescence dans différents secteurs des cas nosocomiaux, dont une majorité est due au variant qu’on appelle encore «britannique». Ces cas sont une source de préoccupation pour toute la communauté de l’hôpital. Des mesures supplémentaires de prévention sont mises en place. La docteure Laurence Senn répond aux principales questions sur les infections nosocomiales.
En raison du déclin généralisé de la pandémie dans le canton, le CHUV décide de mettre fin au bureau de gestion de crise COVID-19. Ses membres se sont réunis 135 fois. Le suivi de la situation se poursuivra au sein du Comité de direction. L’hôpital ne compte ce jour-là «plus que» 69 patientes ou patients COVID-19, dont 7 aux soins intensifs. Toutefois, pour les opérations, la collaboration avec les cliniques privées et MV Santé se poursuit. Toutes les activités de recherche peuvent reprendre dans les conditions habituelles.
Depuis le 1er juin 2021, les visites sont possibles dans l’ensemble des sites du CHUV et pour toutes les personnes hospitalisées, qu’elles soient affectées ou non par le COVID-19. Toutefois, afin d’éviter un afflux de visiteuses et visiteurs, les chefferies de service sont appelées à les accorder en respectant certaines règles: deux visites par jour au maximum, un temps de présence limité, etc.
Le CHUV et l’EPFL ont uni
leurs forces pour mettre au point un nouveau test sérologique particulièrement
sensible, qui permet de quantifier les anticorps neutralisants contre le
SARS-CoV-2. Publiés dans la prestigieuse revue scientifique Science
Translational Medicine, les résultats de ces recherches offrent des
perspectives réjouissantes pour le suivi de l’immunité protectrice conférée par
l’infection ou par les vaccins au sein de la population. Ce test permet de
mesurer l’efficacité de la protection contre les différents variants du virus
et de suivre sa persistance au cours du temps.
Le 3 août déjà, 12 patientes ou patients COVID-19 avaient été hospitalisé·e·s, dont trois aux soins intensifs. La quatrième vague arrive. Afin que le CHUV puisse maintenir ses activités et avant de devoir ouvrir des lits supplémentaires, les personnes qui ont besoin d’une prise en charge aux soins intensifs seront d’abord transférées vers d’autres hôpitaux. La collaboration avec les cliniques privées et MV Santé se poursuit. De premières réflexions sont engagées concernant le contrôle du pass COVID-19 à l’entrée de l’hôpital.
Afin de réduire encore les risques de transmission du SARS-CoV-2, le Conseil d’Etat a adopté le 25 août un arrêté qui instaure des mesures de protection des personnes prises en charge dans les institutions de santé. Au CHUV, cet arrêté oblige toute personne qui travaille en contact étroit avec des patientes et patients à apporter la preuve de sa vaccination complète ou de sa guérison, ou à se soumettre à un test tous les sept jours. Pour accéder à un espace de travail qui implique un contact étroit avec les patientes et patients, il est impératif de remplir l’une de ces trois conditions.
Dès ce jour, l’accès au CHUV est réglementé par la directive du Conseil d’Etat concernant les institutions sanitaires et socio-sanitaires. Un certificat COVID-19 est demandé aux entrées de l’hôpital. Le document n’est cependant pas requis aux urgences et aux soins ambulatoires, ni pour les personnes qui accompagnent une patiente ou un patient à une consultation ambulatoire, ni pour les prestataires externes et bénévoles sans contact avec les patientes ou patients. Ces mesures ne dispensent pas du port du masque ni des autres mesures barrières.
Le CHUV et l’EPFL ont découvert un anticorps monoclonal très puissant qui paralyse la protéine Spike du SARS-CoV-2. Ce lymphocyte neutralise largement tous les variants du virus, y compris Delta. Publiés dans la prestigieuse revue Cell Reports, ces travaux scientifiques ouvrent la voie à de nouvelles applications thérapeutiques prometteuses. Un médicament pourra protéger les personnes à risque, de même que les patientes et patients immunodéprimé·e·s. Le nouvel anticorps pourrait également être utilisé dans le cadre d’une thérapie combinée afin de réduire la sévérité de la maladie chez les personnes infectées par le SARS-CoV-2.
Que se passe-t-il dans le placenta humain après une infection au SARS-CoV-2? Les équipes de recherche du docteur Marco Alves (Institut de virologie et d’immunologie, Berne) et du professeur David Baud (CHUV) ont observé que les cellules du placenta humain pouvaient être infectées par le SARS-CoV-2. Le virus peut y proliférer et infecter les cellules placentaires avoisinantes. Les résultats de cette recherche sont publiés dans le magazine scientifique Cell Reports Medicine (Fahmi et al., 2021).
A ce jour, près des trois quarts des collaboratrices et collaborateurs en contact étroit avec les patientes et patients sont vacciné·e·s contre le COVID-19. Le personnel non vacciné ou non guéri est tenu à un dépistage régulier.
Obligatoire pour les
adultes dans les écoles et les structures préscolaires, le port du masque a
soulevé des craintes concernant le développement des enfants, en particulier pour
la reconnaissance des émotions. Une équipe de chercheuses du CHUV a mené une
recherche pour comprendre comment les enfants font face à cette situation. Leur
étude montre que les enfants savent s’adapter et reconnaissent la colère, la joie
et la tristesse.
Suite aux dernières annonces du Conseil fédéral et dans le but de réduire le nombre de contacts, le télétravail est fortement encouragé au CHUV pour toute personne dont l’activité le permet. L’institution demande également à ses collaboratrices et collaborateurs de renoncer aux colloques, aux formations et aux voyages professionnels à l’étranger.
