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Évolution de l’activité ambulatoire

Un Centre SportAdo pour prévenir et traiter les blessures des jeunes sportives et sportifs

Personne de référence

Docteur Stéphane Tercier, médecin associé, responsable du Centre SportAdo, Division interdisciplinaire de santé des adolescents, Département femme-mère-enfant

Confronté à des traumatismes parfois lourds chez des jeunes qui pratiquent intensément leur sport, le CHUV a mis en place un centre ambulatoire de médecine sportive pour adolescentes et adolescents. Installée au sein de la Division interdisciplinaire de santé des adolescents (DISA), cette structure s’est donné pour mission d’apporter des soins précoces et de limiter la gravité des pathologies liées au sport.

Parfois, ça commence par une douleur tout à fait supportable. Pendant plusieurs mois, la sensation va et vient. On met des crèmes, on n’y prête pas trop attention. On continue à shooter ses ballons, ou à frapper ses balles de tennis, ou à répéter ses triples sauts. Et puis un jour, crac: les ligaments croisés du genou se déchirent, ou les muscles d’une épaule s’enflamment, ou une cheville se tord méchamment... Alors on va chez une ou un médecin, qui va réparer les dégâts. Mais qui prescrit aussi un long repos et parfois émet une sentence difficile à accepter: la blessure a définitivement fragilisé le membre touché. Il va falloir interrompre le sport pendant quelques mois. Quant à faire une carrière... Ce n’est plus la peine d’y penser.

Proposer des bilans de santé globale

C’est en rencontrant trop souvent ce genre de situations que Stéphane Tercier, médecin du sport et chirurgien traumatologue pédiatrique, spécialiste du genou, a créé au CHUV un centre ambulatoire de médecine sportive pour adolescentes et adolescents de 12 à 20 ans. Plus encore que les adultes (pour qui il existe depuis longtemps une unité de médecine du sport), «certain·e·s adolescentes et adolescents se livrent à des excès dans le cadre de leur activité physique, souvent par méconnaissance», affirme le docteur Tercier. Souvent soumis·es à des impératifs de performance trop exigeants, parfois aussi attaché·e·s à leur sport comme à un élément vital de leur identité, elles et ils négligent les premiers signaux que leur corps leur envoie. «Les entraîneuses et entraîneurs manquent encore souvent d’informations ou de formation suffisante pour reconnaître les signes précurseurs d’une surcharge potentielle.» Composée de quatre médecins, deux physiothérapeutes et une psychologue, toutes et tous spécialistes des jeunes sportives et sportifs, l’équipe du Centre SportAdo a donc défini une démarche de «soins précoces» qui consiste à aller au-devant des adolescentes et adolescents pour leur proposer un bilan physique et psychique global, quelle que soit leur bonne santé apparente.

Les Jeux olympiques de la jeunesse ont offert une première occasion de mettre en œuvre cette démarche de «screening».

Organisés à Lausanne en janvier 2020, les Jeux olympiques de la jeunesse ont offert une première occasion de mettre en œuvre cette démarche de «screening» auprès de jeunes qui pratiquent un sport à haut niveau. L’examen consistait à évaluer aussi bien l’état de leur système locomoteur que leur niveau de fatigue, leur état psychique ou leur équilibre alimentaire. Par la suite, le Centre SportAdo a également noué des liens dans la région vaudoise avec une douzaine de clubs dans le domaine de l’athlétisme, du basket, de l’unihockey, de la danse, du badminton, du patinage artistique, de la natation ou du twirling. La liste de ces partenaires comprend aussi une école de cirque, tant il est vrai que les arts circassiens sollicitent le corps à tous les niveaux.

Un état de fragilité important

Recueillies auprès de plusieurs centaines d’adolescentes et adolescents, les données rassemblées par les «screenings» ont montré un état de fragilité chez bon nombre de jeunes sportives et sportifs. Une proportion importante de ces jeunes présentent des lésions musculo-squelettique dites «de surcharge» au niveau des genoux, des épaules ou du dos. Dans cette catégorie comptent également les déséquilibres entraînés par certains muscles trop développés, qui créent des tensions et potentiellement des douleurs sur les os et les insertions des tendons. Une proportion également importante des jeunes examiné·e·s présentent des signes de fatigue, autant morale que psychique, ou de stress en lien avec leur pratique sportive, leur entourage ou la pression qu’elles et ils se mettent pour réussir. Le «screening» permet par ailleurs de révéler des problématiques méconnues de scoliose, de troubles respiratoires à l’effort ou des problèmes gynécologiques, et de proposer des soins adaptés.

L'action du Centre SportAdo consiste aussi à repêcher les jeunes qui décrochent de leur pratique sportive.

Situé à la lisière qui sépare prévention et démarche curative – cette dernière étant la première mission du CHUV –, le Centre SportAdo a ainsi vu sa vision semi-préventive confortée par les faits. En amont des soins que peut prodiguer son réseau intrahospitalier de médecins spécialistes, dont le spectre de compétences va de la cardio-pneumologie à la médecine dentaire en passant par la traumatologie pédiatrique et la médecine du sommeil, son équipe médico-soignante peut également livrer une série de recommandations adaptées à chaque sport afin d’éviter les mauvaises pratiques et, peut-être, diminuer les blessures graves de moitié.

L’action du Centre SportAdo du CHUV ne se limite cependant pas à devancer les conséquences du surentraînement. Son travail consiste aussi à repêcher les jeunes qui décrochent de leur pratique sportive, que ce soit à cause de leurs études ou d’une blessure trop sérieuse qui aurait brisé un rêve de carrière. «Le mouvement est désormais reconnu comme un instrument majeur de santé physique, psychique et sociale», dit encore le docteur Tercier. Le Centre insiste donc tout autant sur les bénéfices d’une activité sportive que sur la notion d’équilibre et de «performance durable». La question ne concerne d’ailleurs pas que les jeunes. Elle vaut pour tous les âges de la vie. Et plus les bonnes habitudes sont ancrées tôt, plus il est facile de les conserver.

Activité ambulatoire – points facturés

2019 2020 2021 Evolution
2020/2021
Prestations du Département de radiologie 48'341'011 46'389'479 53'010'821 14,3%
Prestations du Département de psychiatrie 42'141'533 41'473'961 43'931'657 5,9%
Prestations des autres départements 142'102'566 135'211'228 158'139'381 17,0%
Prestations médicales - TARMED 232'585'110 223'074'668 255'081'859 14,3%
Laboratoire 45'572'305 56'173'167 53'537'837 -4,7%
Vente de matériel et de médicaments 78'284'730 81'588'072 94'248'429 15,5%
Dialyses 5'996'894 6'429'464 6'223'995 -3,2%
Centre de médecine dentaire 4'399'014 4'531'055 5'016'504 10,7%
Autres prestations 21'095'324 19'176'375 22'826'284 19,0%
Total ambulatoire 387'933'377 390'972'801 436'934'908 11,8%

Evolution de l’activité ambulatoire – points facturés

Prestations médicales TARMED
Vente de matériel et de médicaments
Laboratoire
Autres prestations

Commentaire des données

L’activité ambulatoire a été répartie en cinq groupes de prestations et un groupe représentant les ventes de matériel médical et de médicaments.

La majeure partie de l’activité ambulatoire (60%) correspond à des prestations médicales, diagnostiques et thérapeutiques, qui répondent à la nomenclature TARMED. Viennent ensuite les prestations de laboratoires et les ventes de médicaments. Diverses prestations (activité des centres de jour en psychiatrie, physiothérapie, ergothérapie, logopédie, dialyse, médecine nucléaire, etc.) représentent environ 7% de l’activité.

En 2021, chaque jour, plus de 4000 personnes se sont adressées au CHUV pour recevoir des prestations ambulatoires, diagnostiques ou thérapeutiques, soit une augmentation marquée de 9% par rapport à 2019.

En 2021, la hausse d’activité TARMED est marquée.

L’activité ambulatoire 2021 marque une forte reprise suite à la baisse générale d’activité observée entre 2019 et 2020 en raison du COVID-19. Elle dépasse parfois nettement les niveaux de 2019.

La hausse d’activité TARMED est marquée en 2021 (+9,7% en moyenne par rapport à 2019, +14,3% par rapport à 2020). Elle résulte, à parts à peu près équivalentes, du transfert au CHUV de consultations jusqu’ici réalisées à Unisanté (génétique, hématologie, immunologie et allergie), d’extensions d’horaires dans le domaine de l’imagerie et d’une reprise générale d’un trend historique du recours aux prestations.

Les médicaments ont enregistré une croissance supérieure à 20% par rapport à 2019, en lien notamment avec la croissance soutenue en oncologie et le développement de l’hôpital de jour des neurosciences.

Enfin, les tests de dépistage du COVID-19 réalisés au CHUV ont maintenu un haut niveau sur la nomenclature des laboratoires par rapport à l’année 2019 (+17,5%).

De nouveaux projets pour l’Hôtel des Patients, qui a fêté cinq ans d’activité

Inauguré en 2016, l’Hôtel des Patients (HDP) a fêté ses cinq ans d’existence avec un bilan extrêmement positif. La grande qualité de sa collaboration avec le partenaire privé, Reliva, a permis de répondre aux besoins des patientes et des patients ainsi qu’à ceux de l’institution. En quelques années, ce projet innovant s’est construit une place au sein de la cité hospitalière.

Avec l’intention de maintenir la haute satisfaction des clientes et clients, l’année 2021 a vu naître de nouveaux projets. A destination de patientes et patients en postopératoire ou souffrant de maux chroniques, un projet médico-infirmier porte sur l’autogestion de la douleur. La démarche s’inscrit dans la dynamique des patientes et patients partenaires, dont l’objectif est d’améliorer la qualité et la sécurité des soins durant le séjour hospitalier, mais aussi d’étoffer les connaissances des personnes soignées en vue de leur retour à domicile.

L’Hôtel des Patients peut servir à adapter le traitement des personnes diabétiques.

L’offre singulière de l’Hôtel des Patients a par ailleurs ouvert de nouvelles perspectives. Certaines personnes ne nécessitent pas un soutien physique important, mais ont tout de même besoin de toutes les compétences professionnelles et techniques d’un hôpital universitaire. L’Hôtel des Patients peut servir à adapter certains traitements, par exemple pour les personnes diabétiques. Dans un autre registre, l’HDP propose une nouvelle offre de soins esthétiques et de confort. Les patientes opérées suite à un cancer du sein ont par exemple accès à un service de tatouage.

L’Hôtel des Patients cherche à rester agile. Lorsqu'il est possible de maintenir à la fois la sécurité des soins et la satisfaction des patientes, des patients et des partenaires de soins, il offrira ses services à un plus grand nombre de clientes et clients.

Lutte contre le cancer: montée en puissance du programme de thérapie cellulaire

Dans le domaine de la lutte contre le cancer par les voies de l’immunothérapie, l’année 2021 a été marquée par le développement du programme de thérapie cellulaire. Ce programme comprend des traitements cellulaires adoptifs à base de tumor infiltrating lymphocytes (TIL), ainsi que des vaccins personnalisés à base de cellules dendritiques. Ces traitements sont entièrement produits au sein du laboratoire de production cellulaire du Centre des thérapies expérimentales (CTE) à partir de cellules collectées chez les patientes et patients. Des traitements cellulaires à base de CAR-T (lymphocytes autologues avec récepteur T chimérique CAR) sont venus s’y ajouter, pour des indications onco-hématologiques. Ces traitements à base de CAR-T sont actuellement issus de fabrications commerciales.

Dix traitements cellulaires à base de cellules CAR-T commerciales ont été administrés au cours de l’année.

En 2021, treize personnes ont été incluses dans des études cliniques administrant des TIL produites par le laboratoire de production cellulaire du CTE. Au sein de ce panel, 11 traitements étaient basés sur le protocole de deuxième génération NeoTIL démarré en mars 2021. Neuf personnes ont pu recevoir des NeoTIL pour différents types de tumeurs solides. En parallèle, deux protocoles à base de vaccins personnalisés dendritiques ont été activés et deux doses de vaccins ont été produites et administrées à des patientes et patients souffrant d’un cancer du pancréas. Enfin, dix traitements cellulaires à base de cellules CAR-T commerciales ont également été administrés au cours de l’année. Ces derniers ont permis de traiter des personnes atteintes de lymphome diffus à grandes cellules B (n = 8), de lymphome à cellules du manteau (n = 1) et de leucémie lymphoblastique aiguë de type B (n = 1).

La prise en charge des patientes et patients du programme de thérapie cellulaire se réalise entre l’Unité des thérapies innovantes située au BH06 pour la partie ambulatoire et l’Unité d’hospitalisation du Service d’immuno-oncologie située au BH19. En 2021, l’UTI s’est dotée d’une nouvelle clinique spécialisée «CAR-T», qui est maintenant entièrement fonctionnelle. Elle est issue d’une étroite collaboration entre les services cliniques d’immuno-oncologie et d’hématologie et le Centre des thérapies expérimentales, permettant d’accueillir et d’évaluer les personnes référées pour une thérapie cellulaire à base de CAR-T, de planifier le traitement (leucaphérèse, puis hospitalisation) et d’assurer le suivi ambulatoire post-traitement.

Le CHUV renforce son partenariat avec le CERN pour le transfert clinique de la radiothérapie FLASH

La thérapie FLASH est une nouvelle forme de radiothérapie du cancer qui délivre l’irradiation de façon quasi instantanée, en quelques millisecondes au lieu de plusieurs minutes pour la radiothérapie conventionnelle. Cette nouvelle forme de radiothérapie protège les tissus sains tout en restant aussi efficace sur les tumeurs. Une observation hors du commun effectuée au laboratoire a permis de justifier son transfert clinique chez les patientes et patients.

Le transfert clinique a débuté au CHUV avec un appareil de radiothérapie FLASH superficielle. Un premier essai clinique est en cours avec des faisceaux d’électrons de basse énergie capables de traiter des cancers de la peau. Le CHUV est à la pointe de ce processus de transfert.

La conception du nouvel appareil FLASH a tiré profit du savoir-faire unique du CERN.

L’étape suivante consiste à traiter en FLASH les tumeurs profondes. C’est sur cet objectif que se situe l’enjeu de la collaboration avec le CERN. Afin de concevoir ensemble et de construire un appareil de thérapie FLASH innovant capable de traiter le cancer en profondeur, le CHUV et le CERN ont considérablement renforcé leur partenariat. La conception du nouvel appareil FLASH a tiré profit du savoir-faire unique du CERN en matière d’accélérateur et de la compétence du CHUV concernant la thérapie FLASH. En 2021, les travaux se sont accélérés pour passer à une phase opérationnelle qui vise à construire le prototype clinique en vue de son installation au CHUV en 2024.

Ce projet FLASH CERN-CHUV est généreusement soutenu en exclusivité par la Fondation ISREC, grâce à une donation de la Fondation Biltema.

Ouverture de «l’hémodialyse du soir»

Depuis octobre 2021, le Service de néphrologie et d’hypertension du CHUV offre à ses patientes et patients ambulatoires un nouveau créneau horaire d’hémodialyse entre 18 heures et 23 heures. La possibilité d’effectuer les séances de dialyse en soirée permet aux personnes qui souffrent d’insuffisance rénale terminale de poursuivre plus facilement leur activité professionnelle ou leur formation. Cet horaire peut également mieux convenir à leur organisation personnelle ou familiale.

En 2021, plus de 100 séances de dialyse ont été effectuées.

L’hémodialyse du soir a lieu tous les lundis, mercredis et vendredis, avec une capacité de trois patientes ou patients par soir. L’équipe soignante est composée d’une infirmière ou un infirmier de dialyse, un·e aide-soignant·e et un·e médecin assistant·e, sous supervision directe d’un·e néphrologue cadre. Plus de 100 séances de dialyse ont été effectuées en 2021. La formule rencontrant un grand succès, la capacité sera augmentée début 2022. Les séances ont lieu dans des conditions optimales de sécurité au sein d’un hôpital universitaire et sous la surveillance constante d’un·e médecin.