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Information et participation de la patiente ou du patient

Bien informer la patiente ou le patient sur sa maladie, s’assurer qu’elle ou il comprend le traitement qu’on lui administre, mais aussi l’associer aux décisions la ou le concernant constituent des principes importants pour réussir une prise en charge. Il est indispensable qu’entre les patientes, les patients, les proches et le personnel médico-soignant s’établisse une relation de confiance, de transparence et d’écoute.

Nouveautés 2021

En 2021, l’Espace de médiation entre patients, proches & professionnels (EMP) a acquis une nouvelle place auprès des collaboratrices et collaborateurs du CHUV. Alors qu’à son ouverture en 2012 seules 3% des demandes provenaient des professionnelles et professionnels de l’hôpital, l’année 2021 a vu cette proportion dépasser 14%. Cette évolution montre qu’au sein de la cité hospitalière, l’EMP est désormais identifié comme une ressource à disposition du personnel médico-soignant et un point d’appui pour gérer des difficultés relationnelles lors de prises en charge.

Ce chapitre montre également comment, grâce à une application disponible sur smartphone, tablette et ordinateur, le CHUV peut suivre quotidiennement l’état de personnes opérées après leur sortie de l’hôpital. Une première pour le CHUV et un pas supplémentaire vers la participation des patientes et patients à leur parcours de soins.

Une fois de retour chez soi, garder le lien avec chuv@home

Grâce à une application disponible sur smartphone, tablette et ordinateur, le CHUV peut suivre quotidiennement l’état de personnes opérées après leur sortie de l’hôpital. Une première pour le CHUV et un pas supplémentaire vers la participation des patientes et patients à leur parcours de soins.

Etes-vous bien de retour à domicile? Cliquez simplement sur «oui» ou «non». Quel est le niveau de votre douleur? Placez le curseur sur une ligne qui fera plus ou moins se crisper une émoticône. Quel est l’aspect de votre cicatrice? Si vous l’estimez nécessaire, envoyez une photo. Et puis encore: prenez-vous tous vos antalgiques? Souffrez-vous de maux de gorge? Avez-vous des nausées? Voilà quelques-unes des questions qu’une patiente ou un patient peut se voir poser en ouvrant l’application chuv@home. Elle ou il est rentré·e à son domicile après une intervention, mais le CHUV continue activement son suivi postopératoire. Deux fois par jour, l’application vibre et pose une dizaine de questions. Si les informations correspondent à une convalescence habituelle, c’est que tout se passe comme prévu. Mais si les douleurs sont trop fortes, ou la température trop haute, ou les vomissements trop fréquents, chuv@home envoie automatiquement une alerte. Une équipe soignante prend alors bientôt contact afin d’évaluer la nécessité d’intervenir.

Un succès de fréquentation immédiat

Le suivi des personnes à distance existe au CHUV depuis plusieurs années par le biais d’un standard téléphonique. Mais le nombre de personnes qui rentrent rapidement chez elles après une opération croît régulièrement. De ce fait, le nombre d’appels à prendre en charge suit aussi une courbe ascendante. En 2019, dans le cadre d’un projet pilote, le Service de chirurgie viscérale a testé une première application mobile pendant un an, avec une quarantaine de personnes. L’outil permettait déjà de préparer l’entrée à l’hôpital, de donner des informations sur l’intervention et de suivre ensuite à distance les personnes opérées après leur retour à la maison. Au bout de l’expérience, le résultat est probant: grâce au contenu de son programme ou aux messages envoyés par l’équipe soignante, l’application réussit à répondre aux inquiétudes des patientes et des patients. Et dans les cas où les médecins soupçonnaient une complication sérieuse, il a été possible d’organiser une intervention quelques heures après le premier contact.

Les patientes et patients n’avaient aucune obligation d’accepter chuv@home, seulement la possibilité de consentir à un suivi d’un nouveau genre.

La direction du CHUV a donc décidé en 2020 de lancer une deuxième version de cette application avec l’idée d’étendre son utilisation à d’autres spécialités cliniques. Ainsi est née chuv@home, spécifiquement développée pour l’hôpital vaudois. En 2021, les chirurgies du genou et de la main, en plus de la chirurgie viscérale, ont pu proposer cet outil à certain·e·s de leurs patientes ou patients. Elles et ils n’avaient aucune obligation de l’accepter, seulement la possibilité de consentir à un suivi d’un nouveau genre. Mais depuis la mise en fonction de chuv@home, son utilisation est montée en flèche. Fin 2021, près de 200 personnes en avaient profité avec un taux de satisfaction très élevé.

Un télésuivi au sein du CHUV

L’efficacité d’un tel outil ne repose cependant pas seulement sur l’application elle-même et sa bonne ergonomie. En plus des infrastructures informatiques indispensables à la gestion des données, il est nécessaire de mettre en place un centre de télésuivi disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et pour lequel travaillent des personnes spécifiquement formées. C’est au sein du CHUV que le centre de télésuivi est installé, avec la garantie que les informations transmises resteront entre les murs de l’hôpital.

Rassuré·e·s de savoir que leurs patientes et patients seront suivi·e·s de près après une intervention, les médecins leur permettent de sortir plus tôt de l’hôpital.

En 2022, le Service d’urologie, de même que le Service de chirurgie thoracique et le Centre de chirurgie spinale devraient rejoindre les bénéficiaires de chuv@home. L’éventuelle extension de l’application à tous les services du CHUV pose néanmoins une question de moyens. Plus les personnes qui recourront à cette application seront nombreuses, plus il sera nécessaire de développer le télésuivi. Les premières évaluations semblent cependant montrer qu’un tel dispositif offre des avantages à tous les niveaux. Les médecins étant rassuré·e·s de savoir que leurs patientes et patients seront suivi·e·s de près après une intervention, elles ou ils leur permettent de sortir plus tôt de l’hôpital et diminuent leur durée de séjour. Pratiquer des opérations en ambulatoire devient aussi plus facilement envisageable. Enfin, les personnes à réhospitaliser étant dirigées vers les services adéquats plutôt que de passer par le Service des urgences, ce dernier se voit déchargé d’autant. Tout semble ainsi encourager à ce qu’un outil comme chuv@home trouve rapidement sa place dans la vie hospitalière.