Donateur:
Fondation Solis
Bénéficiaire principal:
Jean-François Demonet, Centre Leenaards de la mémoire, Département des neurosciences cliniques
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative progressive que l’on diagnostique en premier lieu à l’aide d’un examen neurologique et de tests neuropsychologiques. Environ 1000 patientes et patients par année sont reçu·e·s par le Centre Leenaards de la mémoire au CHUV pour des troubles cognitifs dont la moitié sont des nouvelles patientes et nouveaux patients. Pour approfondir le diagnostic clinique, la grande majorité des nouveaux cas nécessitent des examens complémentaires invasifs et coûteux (par exemple IRM cérébrale ou ponction lombaire). Il est donc devenu nécessaire de développer des méthodes plus rapides et praticables chez un grand nombre de personnes.
L’étude AlzEye vise à faciliter la détection précoce de la maladie d’Alzheimer et des pathologies associées par des biomarqueurs oculaires. L’équipe de recherche a pour but d’explorer la rétine et la choroïde (le tissu vasculaire associé à la rétine) via des mesures de tomographie par cohérence optique (OCT). L’objectif est d’identifier de potentiels nouveaux biomarqueurs à visée de diagnostic précoce au sein de la rétine et/ou dans les larmes. Plus spécifiquement, l’étude cherche à mettre en évidence un phénotype de la maladie d’Alzheimer se caractérisant par des changements morphologiques au niveau de la rétine. Dans la cohorte de patientes et patients AlzEye, se trouvant pour la plupart à un stade précoce de l’évolution de la maladie d’Alzheimer, les résultats n’ont pas permis de distinguer entre ces personnes et les participantes ou participants témoins sains via la quantification de l’épaisseur de la couche nerveuse (cellules ganglionnaires) rétinienne. En revanche, les lésions microvasculaires observées dans la substance blanche du cerveau ont été corrélées aux lésions quantifiées dans la couche choroïdienne de la rétine.
Le soutien de la Fondation Soli va permettre de compléter le projet AlzEye, notamment en y ajoutant un volet neurofonctionnel. L’objectif est de mesurer, chez des personnes présentant uniquement une plainte subjective, des changements neurophysiologiques caractéristiques de la sollicitation de l’attention et de la mémoire en réponse à un traitement visuel de stimuli projetés sur un écran, puis de corréler les résultats avec l’exploration oculaire (rétine et larmes) et l’imagerie cérébrale. Afin de réaliser ce volet, vingt participantes et participants supplémentaires vont être recruté·e·s. Le protocole de recherche sera complété par une récolte et une analyse de données démographiques, médicales et cognitives. Les résultats de cette étude pourraient permettre d’aider à la détection plus précoce de la maladie d’Alzheimer, afin de limiter la progression de la maladie.