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Le placenta humain, une cible du Sars-CoV-2

Titre de la recherche:

SARS-CoV-2 can infect and propagate in human placenta explants

Auteurs:

Amal Fahmi, Melanie Brügger, Thomas Démoulins, Beatrice Zumkehr, Blandina I. Oliveira Esteves, Lisamaria Bracher, Carlos Wotzkow, Fabian Blank, Volker Thiel, David Baud* et Marco P. Alves* *Contribution similaire

Publication:

Cell Reports Medicine, décembre 2021

Par rapport à la population générale du même âge, les femmes enceintes ont un risque augmenté de 70% d’être infectées par le SARS-CoV-2. Si elles sont infectées, le risque d’évolution sévère, c’est-à-dire d’être admises aux soins intensifs, est de l’ordre de 5 à 10%. Le risque d’accouchement prématuré, lui, augmente de 2 à 3 fois. On sait également que le risque de mort du fœtus (mort in utero) augmente aussi de 4 fois lorsque la femme enceinte est infectée (près de 3% de toutes les grossesses). Les femmes enceintes et leurs fœtus sont donc à considérer comme particulièrement vulnérables au SARS-CoV-2.

Les équipes de recherche du docteur Marco Alves (Institut de virologie et immunologie, Berne) et du professeur David Baud (CHUV) ont pu déterminer d’une part que les cellules du placenta humain pouvaient être infectées par le SARS-CoV-2 et d’autre part que le virus pouvait y proliférer et infecter les cellules placentaires avoisinantes. Des milliers de particules virales infectieuses peuvent rapidement être produites dans le placenta. Ce résultat représente une avancée majeure dans la compréhension du COVID-19 pendant la grossesse. La recherche a également permis d’observer que l’expression du récepteur au SARS-CoV-2 dans le placenta est très variable et propre à chaque grossesse, ce qui pourrait expliquer pourquoi le virus se transmet parfois au fœtus.

L’étude des équipes de recherche bernoise et lausannoise renforce la recommandation de vacciner les femmes enceintes. A ce jour, plusieurs centaines de milliers de femmes enceintes ont déjà bénéficié d’un vaccin à ARN messager, sans augmentation de risque pour la mère et l’enfant. En effet, l’ARN messager ne passe pas chez le fœtus, alors que les anticorps développés par la mère passent la barrière placentaire et vont donc protéger l’enfant. Le fait que le virus puisse infecter et proliférer dans le placenta montre la nécessité d’être vaccinée.

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