Professeur Nicolas Demartines, directeur
général
Comme les deux années précédentes, 2022 a été extrêmement chargée pour le CHUV. Encore très présente pendant les premiers mois, la pandémie de COVID-19 a forcé notre hôpital à prolonger un régime d’urgence dont les conséquences se sont fait ressentir tout le reste de l’année. Bon nombre d’interventions ont dû être reportées, puis rattrapées aussi rapidement que possible. Toutes les équipes ont été une nouvelle fois mises à rude épreuve. Je voudrais cependant souligner qu’en plus d’avoir dû affronter cette crise historique, le CHUV a lancé en 2022 quatre chantiers de grande envergure sous la houlette de mon prédécesseur, le Professeur Philippe Eckert. Ces projets vont durablement marquer l’avenir du CHUV en lui permettant d’assurer son rôle d’hôpital universitaire de référence, d’améliorer la prise en charge des patientes et patients tout en soignant le bien-être de ses collaboratrices et collaborateurs et de maintenir sa reconnaissance clinique et académique internationale.
Un plan stratégique nourri du terrain
Le premier de ces grands travaux a une implication pour tous les autres. Il s’agit du Plan stratégique 2024-2028, qui doit redessiner les principales lignes de conduite de notre institution. Conformément à l’une de ses priorités, Philippe Eckert a voulu que la future feuille de route se nourrisse des forces vives de notre hôpital. Une grande consultation de tous les départements et services du CHUV a été lancée sur les cinq grands axes qui définissent les orientations de l’institution. Recueillis jusqu’à l’été 2023, leurs retours doivent permettre d’élaborer un grand projet et un destin commun pour l’ensemble de notre cité hospitalière.
Un plan de lutte contre le gaspillage et de retour à l'équilibre financier
La procédure a été la même pour le deuxième chantier, le Plan Impulsion. Les deux années de COVID-19 ont entraîné pour le CHUV un déficit financier d’environ 25 millions de francs. Le Comité de direction a décidé de procéder à un plan d'augmentation des recettes et de réduction des coûts sans diminuer les services de soins nécessaires à la population. Et là aussi, le Professeur Eckert a voulu que ce projet se construise en commun. La Direction a demandé à chaque entité de l’hôpital de chercher des solutions. Il en est résulté plus de 150 propositions. Parmi elles, une vingtaine doivent être mises en œuvre en 2023.
Améliorer le climat de travail
Le troisième chantier ayant marqué 2022 a été notre audit interne sur le climat de travail qui règne au CHUV. Plus de 8000 personnes ont répondu à une enquête, ce qui représente près des deux tiers des collaboratrices et collaborateurs de l’institution. Il en est ressorti que 65% des personnes répondantes estiment être «bien à très bien» dans leur travail, mais près de 35% estiment que leur métier est émotionnellement de plus en plus pénible. L’enquête a également montré plusieurs pistes d’amélioration, en particulier du côté des processus, qu’il faut clarifier et simplifier. Il est aussi nécessaire de renforcer le sentiment de reconnaissance parmi les collaboratrices et collaborateurs qui s’engagent pleinement jour après jour. Les conclusions de cette enquête de climat donneront ainsi lieu à des propositions concrètes qui seront déployées aussi tôt que possible par le biais de groupes de travail auxquels plus de 300 personnes ont demandé à participer.
Numériser toutes nos activités et moderniser nos outils informatiques
Enfin, le quatrième chantier d’envergure concerne la numérisation de l’ensemble de nos activités et le renouvellement des principaux outils informatiques de l’institution. La place croissante occupée par la technologie informatique dans tous les métiers de l’hôpital et le développement fulgurant de la science des données biomédicales, avec des applications concrètes dans le diagnostic et le traitement d’un grand nombre de maladies, rendent cette évolution indispensable. Devenir un hôpital numérique nécessite d’abord de revoir l’organisation du CHUV et l’optimisation des processus de travail dans tous les domaines. Ensuite, à brève échéance, le dossier patient informatisé et le logiciel de gestion administrative du CHUV doivent être remplacés, ce qui va engendrer des investissements majeurs et requérir un fort soutien politique. L’aboutissement de ce grand chantier sera une des pierres angulaires du CHUV du futur.
Un engagement sans faille de mon prédécesseur
Au début 2023, le Pr Eckert m’a transmis le poste de directeur général dont j’assume la responsabilité depuis le 1er janvier. C’est pour moi l’occasion de le remercier et de lui rendre un hommage pour tout ce qu’il a accompli durant les trois années pendant lesquelles il aura dirigé cette grande institution. Je pense en particulier à la période très difficile de gestion de la pandémie de COVID-19 au cours de laquelle le CHUV a pu compter sur son engagement sans faille. Nombre des pages qui retracent l’année 2022 font écho à ses réussites. J’ai la chance de reprendre la gouvernance d’un hôpital à qui Philippe Eckert aura permis de traverser une tempête, accompagné par ses collègues de la Direction générale, mais aussi grâce à l’engagement formidable de l’ensemble des collaboratrices et collaborateurs de cet hôpital. Qu’il en soit ici vivement remercié.
Le CHUV est l’un des cinq hôpitaux universitaires de Suisse aux côtés de ceux de Genève, Berne, Bâle et Zurich.
Il est à la fois l’hôpital régional pour la population de l’agglomération lausannoise et ses environs, et l’hôpital tertiaire, le centre de référence spécialisé pour tout le canton de Vaud et une bonne partie de la Suisse romande.
patientes et patients
hospitalisé·e·s
de femmes
nationalités représentées
urgences traitées
collaboratrices et collaborateurs
au 31 décembre 2022
milliard de francs de budget
(chiffre arrondi)