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La mobilisation précoce

En 2019, 42% des personnes hospitalisées au CHUV avaient plus de 75 ans. Or parmi les aîné·e·s plus de 20% souffrent de complications acquises lors de leur séjour hospitalier. Associés à la durée d’hospitalisation, la perte d’autonomie et le déclin fonctionnel augmentent les risques de devoir séjourner longtemps au sein de l’institution.

Lors d’une hospitalisation, les personnes âgées passent entre 83 et 96% de leur temps au lit. Or l’alitement et l’inactivité provoquent de nombreux effets négatifs sur le corps. Ils entraînent notamment un déconditionnement physique, qui se manifeste après des périodes relativement courtes. De plus en plus de preuves montrent cependant que la mobilisation précoce a un impact positif. Elle améliore la mobilité et prévient le déclin fonctionnel associé à l’hospitalisation des personnes âgées.

La mobilité d’une patiente ou d’un patient doit d’abord être évaluée dans les 24 heures suivant son admission.

Afin que les personnes âgées hospitalisées soient précocement et régulièrement mobilisées de manière que leur déclin fonctionnel soit prévenu et leur autonomie préservée, le projet de mobilisation précoce met en place une approche interprofessionnelle et multifactorielle. La mobilité d’une patiente ou d’un patient doit d’abord être évaluée dans les 24 heures suivant son admission. Cette observation permet d’objectiver sa capacité à se déplacer pour effectuer des transferts et à se mouvoir sans risque, avec ou sans moyen auxiliaire. Il est ensuite possible d’adapter les interventions du personnel soignant en fonction du degré de mobilité.

Améliorer l’expérience des personnes âgées à l’hôpital

L’implémentation du projet de mobilisation précoce sera soutenue par une prise en charge codifiée, de même que par une formation élaborée par le programme «Le CHUV, hôpital adapté aux aînés» (HAdAs). Le projet de mobilisation précoce fait d’ailleurs partie du programme HAdAs, en cours de déploiement dans quatre unités pilotes. Ce dernier a pour but d’améliorer de façon systémique l’expérience des personnes âgées et de leurs proches à l’hôpital. Il prévoit d’implanter des pratiques cliniques adaptées aux besoins de cette population fragilisée.