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Pharmaclass

La survenue d’événements indésirables liés à l’utilisation de médicaments est bien connue dans les hôpitaux. Elle est documentée aux différentes étapes du circuit du médicament, notamment au niveau de la prescription et de la préparation.

Les conséquences des événements liés aux médicaments pouvant être très sévères, le CHUV a mis en place différentes mesures pour diminuer ce risque. Certains dommages peuvent ainsi être évités.

Dans le but de développer cette démarche, une application d’aide à la décision clinique, appelée PharmaClass, a été testée pendant trois mois au sein de deux services. Cet outil vient compléter le système de prescription informatisée Soarian. Ce dernier est également équipé d’aides à la prescription, comme la détection d’une interaction entre deux médicaments, mais il ne signale pas, par exemple, les situations dans lesquelles l’utilisation d’un médicament est contre-indiquée en raison d’un résultat de laboratoire trop élevé ou trop bas. PharmaClass permet d’identifier ces cas, y compris lorsque la valeur de laboratoire évolue fortement d’un jour à l’autre.

PharmaClass envoie une alerte à la pharmacienne hospitalière ou au pharmacien hospitalier.

Le fonctionnement de PharmaClass est le suivant: dans un premier temps, des situations cliniques critiques sont identifiées par un groupe interprofessionnel (médecins, pharmaciennes, pharmaciens) puis elles sont paramétrées dans l’outil. L’application va ensuite, plusieurs fois par jour, chercher à détecter ces situations au sein d’une population de patientes et patients prédéfinie.

Le cas échéant, PharmaClass envoie une alerte à la pharmacienne hospitalière ou au pharmacien hospitalier, qui pourra alors analyser en détail le dossier de la patiente ou du patient. En cas de besoin, elle ou il intervient auprès de la ou du médecin à l’origine de la prescription pour signaler le problème et discuter des options pour la suite de la prise en charge médicamenteuse.

Interventions acceptées à 100%

Trente-six situations ont été paramétrées pour la phase pilote. Durant les trois mois d’essai, les alertes générées par PharmaClass ont conduit à 32 appels aux prescripteurs. Les interventions des pharmaciennes et pharmaciens ont été acceptées à 100%. Si on extrapole ces données à l’ensemble du CHUV, l’application permettrait d’identifier chaque année plus de 750 situations à risque.

Un tel outil permet de compléter le travail de sécurisation de la prescription.

En plus de traquer des situations critiques pour toutes les personnes hospitalisées, l’utilisation en routine de PharmaClass ouvrirait la porte à des développements spécifiques pour les services, en fonction des caractéristiques des patientes et des patients. Un tel outil permet d’étendre la couverture actuelle par les pharmaciennes ou pharmaciens clinicien·ne·s et de compléter le travail qu’elles et ils effectuent pour sécuriser la prescription. Ce développement s’inscrit dans la démarche et l’investissement de l’institution pour la sécurité des patientes et des patients.