Le programme de sécurité des médicaments

Afin de compléter les déclaration d'incidents (voir section précédente), le CHUV a introduit un outil supplémentaire qui permet de sécuriser le processus médicamenteux.

La sécurité de la médication est une priorité institutionnelle. Depuis plusieurs années, le CHUV utilise un système de déclaration des incidents (RECI) qui permet une analyse des événements indésirables liés au processus médicamenteux (cf. chiffre 3.4), première cause d’incidents reportés. Cet outil apporte cependant une vision des risques a posteriori. Il ne les identifie pas a priori.

Afin de combler ce manque, un outil complémentaire nommé Inter Diag a été introduit dès 2018 au sein de chaque unité de soins des secteurs somatiques hospitaliers. Ce nouvel instrument a permis de générer une cartographie des risques, de cibler les axes prioritaires de sécurisation et d’élaborer un plan d’action issu du terrain pour sécuriser le processus médicamenteux, tant au niveau institutionnel que local.

En 2022, deux projets institutionnels ont émergé de l’agrégation des résultats d’Inter Diag:

• Un projet qui évalue la faisabilité de prescrire les médicaments en utilisant le nom de leur principe actif (dénomination commune internationale) plutôt que leur marque commerciale. Cette procédure de prescription serait valable pour l’ensemble du CHUV. Elle permettrait notamment de contrôler les risques liés aux changements fréquents de noms commerciaux (par exemple pour cause de rupture d’approvisionnement ou d’apparition d’un médicament générique). L’évaluation de la faisabilité technique et informatique de ce changement du mode de prescription électronique doit être affinée en 2023.

• Un projet de sécurisation des processus de préparation et d’administration des médicaments. Après avoir identifié les pratiques propres à chaque service, une analyse permet d’objectiver les risques résiduels. Les processus sont ensuite sécurisés par des actions préventives ou correctives, priorisées selon l’analyse de l’unité de soins.

Un tel projet permet par ailleurs:

• De diffuser une culture de sécurité partagée (démarche participative et interprofessionnelle);
• D’engager des équipes de soins dans des plans d’action concrets de sécurisation de la prise en charge médicamenteuse par le biais d’une démarche ascendante (bottom-up) complémentaire à la démarche descendante de la politique institutionnelle;
• De définir un socle organisationnel commun (harmonisation des pratiques organisationnelles);
• De mutualiser des actions d’amélioration en agrégeant des résultats au niveau institutionnel.

La plus-value apportée par la démarche interprofessionnelle Inter Diag a fait émerger le besoin de diffuser également cet outil aux secteurs ambulatoires et psychiatriques. Le déploiement a été prévu sur l’année 2023.

L’objectif final du programme de sécurité des médicaments est de créer une dynamique forte de priorisation des mesures de sécurisation. Cette dernière doit être axée sur les résultats concrets récoltés sur le terrain, au cœur de chacune des unités de soins, par les collaboratrices et collaborateurs directement impliqué·e·s dans le processus médicamenteux.