Afin de traiter au plus vite tous les cas d'accident vasculaire cérébral, le CHUV suit une procédure qui permet de réduire le temps de prise en charge au minimum. Les patients et les patientes reçoivent désormais les soins moins de trente minutes après leur arrivée à l'hôpital.
Tout comme l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral (AVC) est une urgence médicale absolue. Lorsque les traitements efficaces ne sont pas appliqués, des millions de neurones et synapses meurent chaque minute.
Le premier traitement de référence est la thrombolyse intraveineuse, qui permet la désagrégation des caillots obstruant les vaisseaux sanguins. Cette intervention doit être effectuée dans les quatre heures et demie suivant l’AVC dans une unité spécialisée, appelée Unité cérébrovasculaire. Il existe une unité de ce type au CHUV; ailleurs, les plus proches se trouvent à Genève, Nyon, Sion, Neuchâtel ou Berne.
Pour environ la moitié des patients et patientes, un deuxième traitement s’ajoute à la thrombolyse, le traitement endovasculaire: de petits cathéters sont introduits dans les artères du cerveau pour les déboucher des caillots qui s’y trouvent. Cette intervention se pratique dans les Centres cérébrovasculaires hautement spécialisés, tels que celui du CHUV, seul du genre dans le canton de Vaud.
Les recommandations pour la prise en charge de ces patients et patientes comportent des règles pour le transport des personnes. Leur application permet un meilleur tri en périphérie, et garantit aux malades de se voir acheminé-e-s le plus rapidement possible vers l’Unité cérébrovasculaire disponible la plus proche.
En 2010, le CHUV a officialisé la filière AVC. Ce protocole précise les symptômes que les médecins doivent rechercher, ainsi que les bons gestes à effectuer auprès d’une patiente ou d'un patient chez qui l'on suspecte un AVC. Les buts de la filière consistent à raccourcir les délais d’acheminement au Centre de thrombolyse, à administrer au plus vite un traitement endovasculaire en cas de nécessité, à préparer le Centre cérébrovasculaire qui va accueillir le patient ou la patiente, et à collecter des informations dès la phase pré-hospitalière, en vue de la prise en charge. Afin de correspondre aux standards de bonne pratique, le CHUV s’est fixé un objectif de moins de trente minutes entre l’arrivée à la porte de l’hôpital et la thrombolyse.
Nombre de traitements de revascularisation effectués dans les délais standards
Délai en minutes : Porte du CHUV --> injection de la thrombolyse
Délai en minutes : Porte du CHUV --> ponction inguinale pour la thrombectomie
Le graphique montre que, de 2004 à 2017, le nombre de patients et de patientes victimes d’un AVC ischémique et qui ont bénéficié d’une revascularisation, augmente progressivement de 36 à 212. Par rapport à 2016, l'année 2017 a vu 16% de plus de patientes et de patients bénéficier d’une thrombolyse ou d'une thrombectomie.
Parallèlement à cette évolution, les délais de traitement (en médiane) s’améliorent pour les patients et patientes ayant bénéficié d’une revascularisation: pour la thrombolyse intraveineuse depuis l’arrivée du patient au CHUV, les délais atteignent trente minutes en 2017.
De plus, entre 2006 et 2017, le délai pour lancer une thrombectomie entre l’arrivée au CHUV et la ponction inguinale a diminué de 50% pour atteindre 84 min. Même s’il n’atteint pas encore l’objectif de soixante minutes, ce résultat peut être qualifié de très bon: le processus inclut une anamnèse, un examen neurologique, la réalisation de l’imagerie cérébrovasculaire, les examens de laboratoire, la réalisation du traitement de thrombolyse, le transfert en salle d’angiographie, l’anesthésie générale, la désinfection du point de ponction et l’initiation de la procédure.
Mises en place en 2017 afin de raccourcir le temps de transfert vers le CHUV des patients et patientes qui ont besoin d’un traitement endovasculaire, les mesures n’ont pas encore abouti à l’amélioration prévue. En 2018, l’équipe du Centre cérébrovasculaire va s’efforcer de raccourcir ce délai en s’appuyant sur des exercices de simulation.
De plus, du moins au début, l’introduction de l’IRM comme imagerie initiale de l’AVC en phase très aiguë risque de rallonger de cinq à dix minutes la période qui court de l'arrivée au CHUV à l’injection de la thrombolyse; le Centre cérébrovasculaire a l'intention de résoudre ce délai supplémentaire dès le début de l’année 2019.