4.5

Retour au travail et protection de la santé

Dans son plan stratégique, le CHUV a inscrit l’amélioration de la satisfaction et du bien-être de ses collaboratrices et collaborateurs. Cela se matérialise notamment par l’identification des facteurs de pénibilité au travail, l’amélioration de l’organisation du travail et l’aide au retour à l’emploi après une absence de longue durée pour cause de maladie ou d’accident. La mise en place d’un espace d'écoute, de médiation et de prévention des situations de violence, les prestations offertes par le Service social et par l'Unité de médecine du personnel et de l’entreprise complètent ce dispositif d’aide et de soutien.

Service social pour le personnel

En 2017, 209 demandes ont été traitées par le Service social du personnel du CHUV et 32 permanences ont eu lieu sur les sites extérieurs. Les demandes d’aide résultent encore majoritairement de difficultés financières qui sont souvent liées à des situations d’arrêt maladie de longue durée avec épuisement du droit au salaire; il s’agit alors de situations complexes où les difficultés financières viennent s’ajouter aux difficultés de santé et nécessitent un accompagnement plus soutenu.

Depuis juin 2017, une permanence mensuelle du Service social pour le personnel a été mise en place sur le site de Prangins. Elle complète l’offre disponible pour le personnel des sites du département de psychiatrie

Unité réinsertion professionnelle​

L’Unité réinsertion professionnelle (URP) soutient les collaboratrices et les collaborateurs qui vivent une absence de longue durée pour des raisons de santé.

Différentes études ont démontré que plus une prise en charge se fait précocement, plus les chances de reprise d’une activité sont préservées. La prise en charge et la recherche de solutions rapides ont aussi pour but de diminuer le risque de perte de revenu et les conséquences sociales qu'elle peut entraîner.


Ainsi, toute absence de plus de 30 jours est signalée aux conseillers de l'URP. En collaboration avec les supérieurs hiérarchiques, la médecine du personnel et les Ressources humaines du CHUV (RH), ceux-ci évaluent en toute confidentialité les situations les plus complexes afin de proposer un suivi personnalisé et de favoriser un retour au travail dans les meilleures conditions.

Les responsables de l’URP, ainsi que ses conseillères et conseillers en réinsertion, doivent faire face à des situations de plus en plus complexes.

En 2017, 540 situations particulières ont été traitées par l’URP et 252 dossier menés à leur terme, avec pour conséquence:

  • 173 reprises d’activité avec une adaptation légère ou une limitation partielle de l’activité;
  • 46 fins de contrat;
  • 17 situations débouchant sur le versement d’une prestation d’invalidité définitive par la Caisse de pension de l’Etat de Vaud;
  • 9 situations avec adaptation importante du poste de travail, au sein du même département ou ailleurs dans l’institution;
  • 5 reconversions professionnelles au sein de l’institution;
  • 2 refus de suivi.

Les responsables de l’URP, ainsi que ses conseillères et conseillers en réinsertion, doivent faire face à des situations de plus en plus complexes. Cette évolution est due au cumul de limitations fonctionnelles observées, ainsi qu'au manque de compétences requises dans le cadre de reclassements en relation avec des exigences professionnelles de plus en plus spécialisées.

Une nouvelle directive sur la mobilité interne, ainsi que l’implication plus grande des RH au niveau départemental ont permis d'accélérer les prises en charge et une baisse des absences de plus de douze mois. L’informatisation des dossiers a facilité le travail en réseau lors des démarches de réinsertion ou de reprise professionnelle. La mise en place d’une équipe de médecins-conseils, de même qu'une collaboration étroite avec l’Office de l’assurance invalidité comptent également parmi les actions visant à rendre les interventions de l’URP plus efficaces.

Absences par motif

2015 2016 2017
Maladie 5,4% 5,5% 5,6%
Accident 0,7% 0,7% 0,7%
Maternité 1,6% 1,7% 1,8%
Motifs familiaux 0,4% 0,4% 0,4%
Sous-total 8,1% 8,3% 8,5%
Formation 1,8% 1,8% 1,8%
Compensations 0,3% 0,4% 0,3%
Obligations légales 0,1% 0,1% 0,1%
Absences de toute nature 10,3% 10,6% 10,7%

Unité de médecine du personnel et d’entreprise

En 2017, l’Unité de médecine du personnel et de l’entreprise a assuré 2'100 visites d’entrée pour les collaboratrices et collaborateurs nouvellement engagés, afin de contrôler et mettre à jour leur statut vaccinal.


Au total, 2'350 vaccins (hors grippe) ont été administrés pour la protection du personnel travaillant en milieu hospitalier. De plus, un rappel vaccinal, prévu tous les dix ans, a été introduit pour le personnel travaillant en contact régulier avec des nourrissons de moins de 6 mois.

51% du personnel soignant et médical ont été vaccinés durant la saison hivernale 2016-2017.

265 nouvelles situations de collaboratrices et collaborateurs en incapacité de travail de longue durée ont été suivies par les médecins du travail, en grande partie en collaboration avec l’Unité réinsertion professionnelle, qui a par ailleurs assisté à plus de 180 réunions de réseaux pluridisciplinaires.

Dans le cadre d’enquêtes d’entourage professionnel, 500 collaborateurs et collaboratrices ont été pris-es en charge, principalement en lien avec des expositions à la tuberculose, à la varicelle et à la coqueluche.

Lors de la campagne de vaccination contre la grippe, 51% du personnel soignant et médical ont été vacciné durant la saison hivernale 2016-2017, un taux record. La couverture vaccinale du personnel des services à risque s’est améliorée. 2400 autres vaccins ont été administrés pour la protection du personnel travaillant en milieu hospitalier.

Unité santé et sécurité au travail

Les spécialistes en santé-sécurité au travail (ergonomes, hygiénistes du travail, chargés de sécurité) ont effectué 315 analyses détaillées et expertises concernant les postes de travail et la prévention des risques professionnels, dont 70 analyses après accidents/incidents professionnels et 27 mesures d’expositions (bruit, environnement indoor, etc.).

Environ 900 consultations ont été effectuées pour des problématiques de santé en lien avec l’activité professionnelle, dont 80 ont nécessité une prise en charge en urgence et 75 un suivi auprès de la psychologue du travail.

Le nombre d’accidents professionnels d’exposition au sang/liquides biologiques (AES) s’élève à 58.2/1'000 EPT. 266 accidents et incidents professionnels hors AES ont été enregistrés (diminution de 20% depuis 2015). Ces derniers étaient principalement liés à des chutes.

Environ 900 consultations ont été effectuées pour des problématiques de santé en lien avec l’activité professionnelle.

Les actions de prévention des risques psychosociaux, tant au niveau collectif qu’individuel, se sont poursuivies en collaboration avec la Direction des ressources humaines (DRH), le Centre des formations et les services: programmes de formations, pérennisation du programme de gestion du stress par la méditation en collaboration avec le Service d’aumônerie (deux cycles de huit sessions en 2017), déploiement de démarches participatives d’évaluation et prévention du stress au travail et consultations spécialisées.

En 2017, la représentation de l’unité au sein de commissions et groupes de travail s’est intensifiée, ce qui permet d’accroître les actions de prévention primaire. L’unité s’est particulièrement impliquée dans la révision de différents contenus et supports de formation dans le domaine de la protection de la santé et sécurité au travail. Une collaboration a eu lieu avec la Direction des constructions, ingénierie, technique CIT-S, concernant les mises à jour récentes des normes pour la conception de postes de travail conformes.

Sur mandat du Service de la santé publique et de la Cellule amiante du canton de Vaud, la médecine du personnel a participé au comité de pilotage du projet Care Service pour les victimes de l’amiante.

Espace collaborateurs : écoute et médiation

L’Espace collaborateurs et collaboratrices (EC) est un espace de confiance qui reçoit, sur rendez-vous, toute personne employée au CHUV confrontée à des difficultés relationnelles au travail, toutes professions, fonctions et positions hiérarchiques confondues. Depuis son ouverture en mai 2015, l’EC a répondu à plus de 370 sollicitations.

Les interventions de l’Espace collaborateurs ont pour but d’apaiser les tensions.

Sur demande et dans le strict respect de la confidentialité, les deux médiateurs certifiés de l’EC offrent une écoute, des conseils individualisés et, le cas échéant, proposent de réorienter la situation vers l’instance appropriée. Aucune démarche n’est entreprise sans l’accord des personnes concernées. En fonction de la problématique, une médiation professionnelle peut être organisée.

Les interventions de l’EC ont pour but d’apaiser les tensions ressenties, de pacifier les relations professionnelles mises à mal, de prévenir les risques liés à l’escalade d’un conflit et d’aider les personnes en désaccord à renouer le dialogue et à trouver des solutions constructives et durables aux problèmes rencontrés.

Sa mission s’inscrit dans la prévention des risques psychosociaux, en particulier ceux liés au harcèlement sexuel et psychologique (mobbing) au travail.

Activité de l'Espace collaborateurs

Nombre de demandes traitées 130*
Nombre d'entretiens individuels 152
Nombre de personnes concernées 160
Nombre de médiations (1 à 3 séances) 18

Caractéristiques des personnes s'étant adressées à l'Espace collaborateurs

Moyenne d’âge : 45 ans
Ancienneté moyenne : 9 ans
Genre (F/H) : 80% / 20%
Collaborateurs et collaboratrices non cadres : 59 %
Cadres et expert-e-s : 41 %

Personnel soignant - 36,7%
Personnel administratif et technique - 24,1%
Personnel médical - 12,7%
Personnel logistique - 7,8%
Personnel médico-technique - 7,2%
Personnel de recherche - 6,6%
Personnel psycho-social - 4,2%
Multidisciplinaire (équipe) - 0,6%

Sécurité du personnel et prévention de la violence

La violence à l’encontre du personnel hospitalier est un phénomène connu en Suisse comme à l’étranger. Le CHUV n’échappe malheureusement pas à cette réalité. C’est pourquoi des actions de prévention ont été mises en place: cours de formation, séances d’information et également présence d’agents de sécurité au sein de l’hôpital. Dans les endroits les plus exposés, des mesures techniques permettent au personnel d’appeler de l’aide en cas de problème.

En 2017, 962 cas de violence ont été annoncés par le personnel.

En 2017, 962 cas de violence ont été annoncés par le personnel. Cinq plaintes pénales ont été déposées, 11 situations ont été transmises au médiateur de la police cantonale et 15 lettres d’avertissement ont été adressées aux auteurs de violence.

La gestion de ces cas de violence est importante pour l’institution; un groupe de travail pluridisciplinaire est chargé de suivre ce dossier, d’informer la Direction générale et de prendre les mesures nécessaires.

Prévention des situations de mobbing et de harcèlement

La Direction générale et la Direction des Ressources humaines ont clairement exprimé une tolérance zéro face aux situations de harcèlement et de mobbing. Cette prise de position s’est accompagnée de la mise en place d’une formation destinée à tout le personnel de l’institution, avec une priorité donnée aux cadres. Son objectif est de les sensibiliser à ces problématiques, à la manière de les détecter et surtout de les gérer. Afin d'en souligner l'importance, la Direction générale et la Direction des Ressources humaines ont participé elles-mêmes à cette formation en 2017.


En 2017, quatre enquêtes ont été menées à l’interne et ont abouti à des sanctions.