En 2017, les séjours somatiques aigus sont de plus courte durée, même si la complexité des cas n’a pas diminué. Suite à une baisse des durées de séjour et à l’extension de capacités dédiées au CHUV à l’Hôtel des patients, le taux moyen d’occupation du CHUV diminue pour atteindre 85,1%. Il reste toutefois proche des 90% aux soins intensifs, alors même que pour des lits de soins aigus, le taux optimal se situerait à 85%. 86 lits, soit 6% des capacités d’hospitalisation du CHUV, ont été occupés par des patientes et des patients en attente d’un séjour de réadaptation ou d’une place en EMS.
2015 | 2016 | 2017 | |
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Activité somatique | |||
Aiguë | 7,5 | 7,3 | 7,2 |
Réadaptation | 19,9 | 20,4 | 20,4 |
Attente de réadaptation | 7,0 | 6,2 | 6,1 |
Attente de placement C | 17,4 | 19,1 | 20,6 |
Activité psychiatrique | |||
Aiguë et réadaptation | 24,4 | 23,7 | 25,3 |
Attente de placement C | 75,0 | 58,5 | 51,5 |
2016 | 2017 | Variation 2016/2017 |
En moyenne depuis 2016 |
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Hospitalisation somatique aiguë | ||||
Patientes et patients traité·e·s | 40'496 | 40'689 | 0,5% | 0,2% |
Journées de l'exercice | 291'562 | 286'415 | -1,8% | -0,9% |
Hospitalisation de réadaptation somatique et soins palliatifs | ||||
Patientes et patients traité·e·s | 2'224 | 2'218 | -0,3% | -0,1% |
Journées de l'exercice | 43'223 | 42'729 | -1,1% | -0,6% |
Attentes de réadaptation | ||||
Patientes et patients traité·e·s | 1'131 | 1'676 | 48,2% | 21,7% |
Journées de l'exercice | 6'923 | 10'008 | 44,6% | 20,2% |
Hospitalisation psychiatrique (y compris alcoologie) | ||||
Patientes et patients traité·e·s | 4'802 | 4'677 | -2,6% | -1,3% |
Journées de l'exercice | 107'755 | 109'124 | 1,3% | 0,6% |
Attentes de placements somatiques | ||||
Patientes et patients traité·e·s | 586 | 622 | 6,1% | 3,0% |
Journées de l'exercice | 11'086 | 12'024 | 8,5% | 4,1% |
Attentes de placements psychiatriques | ||||
Patientes et patients traité·e·s | 144 | 216 | 50,0% | 22,5% |
Journées de l'exercice | 7'107 | 9'328 | 31,3% | 14,6% |
Hébergement médico-social (Soerensen-La Rosière) | ||||
Patientes et patients traité·e·s | 137 | 135 | -1,5% | -0,7% |
Journées de l'exercice | 35'352 | 35'958 | 1,7% | 0,9% |
Activité totale | ||||
Patientes et patients traité·e·s | 49'520 | 50'233 | 1,4% | 0,7% |
Journées de l'exercice | 503'008 | 505'587 | 0,5% | 0,3% |
La croissance du nombre de séjours d’hospitalisation somatique aiguë s’est ralentie entre 2016 et 2017: +0,5% de séjours par rapport à 2016 (contre 1,5 % en moyenne sur la période).
Les évolutions sont très contrastées à l’intérieur de l’hôpital:
La baisse de la durée de séjour observée depuis 2014 se poursuit; les patients et patientes sont hospitalisées pour une durée moyenne de 7,2 jours.
Toutes les unités de réadaptation du CHUV étant désormais pleinement occupées, le volume d’activité est similaire à celui de 2016. La durée de séjour se stabilise légèrement au-dessus de 20 jours.
Le besoin de réadaptation, très lié en particulier à l’activité du Service de médecine interne, a quant à lui continué à augmenter.
De ce fait, le nombre de lits occupés dans les unités de soins aigus du CHUV par des patients et patientes en attente d’un séjour de réadaptation augmente à nouveau (27 lits en moyenne contre 19 l’année précédente).
Par ailleurs, près de 21 lits de soins aigus et 12 lits de réadaptation sont occupés par des patients et patientes qui attendent (en moyenne 20,6 jours) de trouver une place en EMS.
Au total, en 2017, 60 lits aigus ou de réadaptation ont été occupés par des personnes ne requérant plus ce type de soins.
En outre, 4 lits en moyenne ont occupés pendant l’année par des patients et patientes recevant une prise en charge de médecine palliative tout en restant dans l’unité de soins dans laquelle ils étaient auparavant hospitalisés.
La baisse du nombre de cas traités s’explique à la fois par la fermeture de 10 lits de psychogériatrie courant 2016 et à une augmentation générale des durées de prise en charge en psychiatrie.
Le nombre de patients et patientes ayant dû attendre pour disposer d’une place dans un EMS ou une structure adaptée à leur besoin augmente à nouveau.
En 2017, plus de 7% des lits des secteurs psychiatriques (25,6 lits), sont occupés par des patients et patientes dans cette situation. Ils ont dû attendre en moyenne 51,5 jours.
2015 | 2016 | 2017 | Ecart 2016/2017 |
|
---|---|---|---|---|
Médecine | 248 | 218 | 221 | 3 |
Chirurgie | 219 | 168 | 169 | 1 |
Gynécologie-obstétrique | 90 | 215 | 215 | 0 |
Pédiatrie | 122 | 120 | - | -120 |
Appareil locomoteur | 131 | 131 | 129 | -2 |
Cœur-vaisseaux | - | 77 | 79 | 2 |
Neurosciences cliniques | 68 | 68 | 68 | 0 |
Oncologie | 15 | 18 | 20 | 2 |
Soins intensifs adultes | 35 | 35 | 35 | 0 |
Unités de réadaptation et soins palliatifs | 110 | 136 | 135 | -1 |
Sous-total soins somatiques | 1'038 | 1'066 | 1'071 | 5 |
Sous-total psychiatrie | 344 | 344 | 352 | 8 |
EMS Soerensen-La Rosière | 89 | 100 | 100 | 0 |
Total | 1'471 | 1'522 | 1'568 | 46 |
2015 | 2016 | 2017 | Ecart 2016/2017 |
|
---|---|---|---|---|
Médecine | 89,4% | 91,7% | 88,0% | -3,7% |
Chirurgie | 81,2% | 80,9% | 78,6% | -2,3% |
Gynécologie-obstétrique | 82,7% | 80,8% | 78,0% | -2,8% |
Pédiatrie | 75,6% | 79,1% | - | -79,1% |
Appareil locomoteur | 74,2% | 77,4% | 72,1% | -5,3% |
Cœur-vaisseaux | - | 80,8% | 77,7% | -3,1% |
Neurosciences cliniques | 81,2% | 78,9% | 81,2% | 2,3% |
Oncologie | 77,5% | 73,6% | 68,8% | -4,8% |
Soins intensifs adultes | 92,4% | 91,6% | 90,0% | -1,6% |
Unités de réadaptation et soins palliatifs | 90,9% | 91,2% | 93,4% | 2,2% |
Sous-total soins somatiques | 83,1% | 84,1% | 81,8% | -2,3% |
Sous-total psychiatrie | 93,8% | 95,5% | 96,5% | 1,0% |
EMS Soerensen-La Rosière | 98,9% | 96,9% | 98,5% | 1,6% |
Total | 86,6% | 87,0% | 85,1% | -1,9% |
Sur la cité hospitalière, l’année 2017 a été marquée par:
Conjuguées à la diminution des durées de séjour, ces ouvertures ont permis d’alléger la pression sur l’occupation des lits somatiques (taux d’occupation moyen de 81,8%).
Ces marges de manoeuvre seront précieuses lors de la phase de travaux de rénovation des étages du bâtiment hospitalier qui s’ouvre en 2018.
Les mouvements intervenus au cours de l’été 2016 déploient leur plein effet sur 2017:
La provenance des patients ne s’est pas profondément modifiée depuis 2004 : les patients vaudois forment le 88% de la patientèle du CHUV. La proportion des personnes provenant des cantons romands augmente progressivement pour se rapprocher des 10%. L’introduction du nouveau système de financement hospitalier favorise le libre passage des patients extra-cantonaux.
2015 | 2016 | 2017 | |
---|---|---|---|
Région Lausanne | 55,3% | 53,6% | 52,6% |
Reste du canton de Vaud | 32,8% | 34,2% | 35,1% |
Cantons romands | 9,1% | 9,6% | 9,7% |
Autres cantons suisses | 0,9% | 0,8% | 0,9% |
Etranger | 1,9% | 1,8% | 1,8% |
En 2013, portées par la Société Suisse de Médecine Intensive, ainsi que neuf sociétés de spécialistes, des recommandations nationales ont été émises afin de soutenir l’amélioration continue de la qualité des soins, de la sécurité des patients et patientes et de l’efficience des prestations dans les unités de soins intermédiaires. Le CHUV s'est engagé à faire reconnaître ses unités en complétant les critères requis. Les processus, responsabilités, dotations et compétences ont fait l'objet de développements.
L’ensemble des unités de soins intermédiaires, pour lesquelles une demande a été déposée, a reçu une reconnaissance provisoire. La reconnaissance définitive sera délivrée suite à un rapport circonstancié, et après mise en application des recommandations. Près de 100 infirmières et infirmiers ont accompli le certificat post diplôme en soins intermédiaires, reconnu au niveau national et dispensé par le Centre des formations du CHUV.
Le dispositif d’hébergement psychogériatrique de la région lausannoise est actuellement saturé: en 2017, le nombre de demandes de placement a augmenté de + 11%. L’attente moyenne pour accéder à une place dans ce type d’EMS est de 48 jours (la médiane est à 23 jours), ceci sans perspective d’ouverture de places nouvelles avant 2020.
Depuis 2014, le Service universitaire de psychiatrie de l'âge avancé (SUPAA) développe un dispositif pilote qui permet de dispenser, sur le lieu de vie des patients et patientes, des soins spécialisés en psychiatrie gériatrique (PsyGér).
Une réorganisation a permis de disposer de chambres de 1 à 2 lits, alors qu'auparavant les chambres en comprenaient trois ou quatre. Les professionnels libérés ont pu renforcer les activités ambulatoires de l’Équipe Mobile de Psychiatrie de l’âge avancé (EMPAA).
La mobilité des soignants facilite l’accès aux soins spécialisés en PsyGér. Les soins se dispensent dans un esprit de continuité et de collaboration, tant avec les soins de première ligne qu'avec le patient ou la patiente et ses proches.
Un numéro unique permet de centraliser toutes les demandes d’hospitalisation et d’intervention de l’EMPAA.
Les pathologies mentales étant toujours plus présentes chez toujours plus de personnes âgées, il est devenu primordial de développer de façon continue la psychiatrie gériatrique de liaison et d’intervention sur le lieu de vie.
Cette situation accroît l’occupation inappropriée du CHUV, et alors que la pression sur les soins aigus est toujours plus importante, le problème risque de perdurer. Dans un environnement hospitalier compliqué pour ces personnes, ce temps d’attente accentue leur perte de repère. Les acteurs du réseau lausannois doivent ainsi collaborer. Ils questionnent chaque étape du parcours de soins de ces patients et patientes pour évaluer leurs besoins. Ils mobilisent les ressources adéquates, adaptent les prises en charge à l’hôpital et facilitent l’utilisation des lits d’EMS du réseau. Fin 2017, une des premières mesures concrètes a été d'affecter l’ensemble des lits du SPAH de la Rozavère, lieu d’accueil transitoire pour l’attente d’un lit d’hébergement médico-social, pour les besoins des patients et patientes psycho-gériatriques.
Les immunodéficiences (ID) sont des maladies qui résultent des défauts du système immunitaire. Elles augmentent la susceptibilité des patients et patientes aux maladies infectieuses. Les ID primaires sont causées par des troubles génétiques du système immunitaire, tandis que les ID secondaires se développent en raison de facteurs qui n'ont pas une origine génétique, comme la chimiothérapie et les carences alimentaires.
Il est important que le CHUV dispose d'une expertise spécifique dans le domaine de ces maladies, afin de pouvoir y faire face de manière efficace et appropriée. Des consultations mixtes enfants-adultes, basées sur des protocoles cliniques communs, ont été développées. Elles profitent d’outils diagnostiques d’avant-garde, comme les analyses d’immunologie cellulaire par cytométrie de masse et le séquençage à haut débit. Ces consultations partagent des objectifs scientifiques communs et complémentaires qui vont améliorer la prise en charge et le passage de l'enfance à l'âge adulte. La recherche translationnelle dans le domaine des ces maladies en bénéficiera également.
Afin de développer le partenariat avec le patient ou la patiente dans les soins psychiatriques, le CHUV a réalisé une expérience pilote avec des personnes qui ont vécu l’expérience du trouble psychiatrique. Ces pairs praticiens ont suivi une formation pour contribuer au rétablissement d’autres personnes. Leur implication dans les soins diminue le recours aux Urgences. Elle augmente la capacité des patients et patientes à gérer leur propre santé, ainsi que le degré de satisfaction vis-à-vis des services de psychiatrie. Les pairs favorisent également une culture de l'espoir et du rétablissement auprès des autres professionnels.
Deux pairs praticiens en santé mentale ont été engagés dans des services hospitaliers et ambulatoires du département de psychiatrie du CHUV. Pour cette nouvelle profession, il s’agissait de définir avec précision le rôle, les missions et les conditions d’engagement, et d’expérimenter l’intégration dans les équipes de soins.
Dispensée par l’Ecole d'étude sociales et pédagogiques (EESP), la formation a préparé les pairs praticiens à leur position particulière de médiateur entre les patients et patientes et les soignants. Supervisés par les cadres de proximité, ils se sont rapidement intégrés dans les équipes, qui ont apprécié l'expertise issue de leur expérience. Les pairs praticiens apportent un regard différent, qui améliore la compréhension des besoins des patients et patientes, augmente l’espoir de rétablissement, diminue la stigmatisation et favorise le partenariat. L’expérience pilote s’est terminée avec des recommandations pour des développements futurs dans des conditions optimales.
Pour éviter des hospitalisations prolongées ou un recours à l’urgence répété chez des personnes en grande précarité souffrant de troubles psychiatriques sévères, le CHUV a réalisé une expérience pilote intitulée « Chez soi d’abord » en collaboration avec la Ville de Lausanne et avec le soutien du canton de Vaud.
Dans ces situations, dissocier les aspects médicaux et sociaux enferme les personnes dans une double impossibilité: être sans abri ne permet pas de se soigner correctement et souffrir d’un trouble psychiatrique non traité ne permet pas d’accéder au logement.
Le modèle « Chez soi d’abord » (housing first) propose un accès direct au logement avec le soutien d’une équipe de psychiatrie mobile, qui court-circuite les étapes usuelles (hôpital/foyer/logement individuel). Ce dispositif augmente les chances de rétablissement et de maintien en logement.
Seize personnes ont bénéficié du programme pilote. Pour un coût direct moindre, la durée moyenne et le nombre moyen d’hospitalisations psychiatriques ont diminué de manière statistiquement significative, respectivement de 81 à 15 jours, et de 1,31 à 0,44 hospitalisations. Le programme cherche maintenant un financement durable pour être capable d’accueillir de nouvelles situations.