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Le grand potentiel des cellules souches pluripotentes dans le domaine de la sclérose en plaques

Titre de la recherche:

Human induced pluripotent stem cell-derived astrocytes are differentially activated by multiple sclerosis-associated cytokines

Auteurs:

Sylvain Perriot, Amandine Mathias, Guillaume Perriard, Mathieu Canales, Nils Jonkmans, Nicolas Merienne, Cécile Meunier, Lina El Kassar, Anselme L. Perrier, David-Axel Laplaud, Myriam Schluep, Nicole Déglon, Renaud Du Pasquier.

Publication:

Stem Cell Reports, novembre 2018

Une des grandes limitations dans la compréhension des maladies neurologiques est la difficulté d’accès à l’organe concerné, le cerveau. Très invasives et justifiées uniquement lorsque tout autre moyen diagnostique a échoué, les biopsies cérébrales sont rares. Il faut donc développer des alternatives. Voilà plusieurs années que le laboratoire du professeur Renaud Du Pasquier s’est fixé comme but de recréer un «mini-brain» à partir de cellules souches pluripotentes induites. L’objectif consiste à étudier les interactions entre le cerveau et les cellules immunitaires chez les patientes ou patients atteint·e·s de sclérose en plaques (SEP).

En septembre 2018, l’équipe du professeur Du Pasquier a publié une étude dans le journal Stem Cell Reports. L’article décrit la différenciation de cellules du cerveau en neurones et astrocytes, à partir de cellules sanguines de patientes ou patients souffrant de SEP, en passant par un stade de cellules souches pluripotentes induites. Cette publication décrit d’abord en détail la très grande similitude entre ces astrocytes dérivés de cellules souches et des astrocytes primaires, isolés à partir de cerveau humain. Elle se concentre ensuite sur le rôle de ces astrocytes dans la neuroinflammation.

Grâce à ce modèle de cerveau humain, l’équipe du professeur Du Pasquier est désormais en mesure d’approfondir ses recherches sur le rôle des astrocytes dans la physiopathologie de la SEP. Potentiellement, elle pourrait identifier les mécanismes pathologiques précis pour tenter de nouvelles approches thérapeutiques. De plus, en permettant la mise en contact de cellules inflammatoires de patientes ou patients avec leurs propres cellules de cerveau, cette technologie permet de recréer toute la chaîne d’événements pathologiques menant à la SEP, mais aussi à de nombreuses autres maladies neuroinflammatoires.