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Coopération humanitaire

En 2018, le CHUV a soutenu 9 missions à l’étranger, en Afrique (Bénin, Burkina Faso, Guinée-Conakry, Sénégal, Mozambique) et en Asie (Palestine et Cambodge). Près de 60 collaboratrices et collaborateurs ont ainsi pu mettre leurs compétences au service d’autres structures de soins.

L’humanitaire au CHUV: un état d’esprit

L’activité humanitaire du CHUV peut s’appréhender sous plusieurs angles. Les professionnelles et professionnels de l’institution prodiguent en ses murs des soins pointus aux patientes et patients provenant de pays en développement. Elles et ils offrent également une prise en charge des personnes sur place. Enfin, les projets humanitaires permettent un double transfert de compétences: tandis que les équipes du CHUV transmettent des compétences aux équipes locales, elles acquièrent également de l’expérience.

Afin de faire connaître toutes ces facettes au grand public, et pour la première fois, un après-midi consacré aux activités humanitaires du CHUV a eu lieu fin mars 2018. Pour les collaboratrices et collaborateurs, c’était l’occasion de mettre en avant leurs projets et leur investissement dans ce domaine.

Missions, accueils et formations

En 2018, 58 professionnelles et professionnels du CHUV ont participé à 9 missions humanitaires, ce qui représente 560 jours de travail.

Les professionnelles et professionnels de l’hôpital se sont rendu·e·s sur place pour traiter des cas complexes. Elles et ils ont échangé et partagé leurs techniques opératoires et leurs connaissances avec les équipes locales. Leur objectif était de transférer des compétences durables, pour une prise en charge des patientes locales et patients locaux à long terme. Elles et ils ont travaillé au Bénin pour une mission de chirurgie pédiatrique, mais aussi au Cambodge, en Guinée-Conakry, au Mozambique, en Palestine et au Sénégal. A leur tour, les collaboratrices et collaborateurs du CHUV ont bénéficié de l’expérience d’une médecine pratiquée dans des conditions inhabituelles.

Six médecins, infirmières ou infirmiers venant du Bénin, du Burkina Faso, de Jordanie, du Maroc, du Sénégal et de Tunisie ont été accueilli·e·s au CHUV.

Si l’on veut renforcer les collaborations qui existent déjà et contribuer à l’autonomie des équipes locales, il est indispensable de former les professionnelles et professionnels de santé. Dès lors, le CHUV accueille des boursières et boursiers dans ses services. Cependant, en tant que service de l’Etat, l’institution ne peut leur octroyer de bourse directe. Elle peut seulement leur offrir le gîte et le couvert. Pour cette raison, avec la collaboration du CHUV, le Rotary Club Lausanne-Léman a organisé une soirée caritative au profit de la Fondation CHUV. Cet événement a permis de récolter 112’000 francs, de quoi faire bénéficier plusieurs professionnelles et professionnels de l’étranger, pour plusieurs années, de ces formations continues.

Par ailleurs, au sein des Services d’anesthésie, de néonatologie et de pneumologie, de l’Hôpital de l’enfance et de l’Unité de cardiologie pédiatrique, six médecins, infirmières ou infirmiers venant du Bénin, du Burkina Faso, de Jordanie, du Maroc, du Sénégal et de Tunisie ont été accueilli·e·s au CHUV pour des durées allant d’un mois à une année.

Soutien aux organisations non gouvernementales

L’humanitaire au CHUV est également le fruit d’une longue tradition. Depuis près de soixante ans, notre hôpital prend en charge des enfants de Terre des hommes ou d’autres organisations non gouvernementales pour une chirurgie spécialisée. En 2018, 79 jeunes patientes et patients ont pu en bénéficier; 62% de ces hospitalisations ont eu lieu en cardiologie, 25% en chirurgie pédiatrique et 4% en oto-rhino-laryngologie.

Trois projets de la Fédération vaudoise de coopération ont reçu un financement de l’hôpital.

Depuis 2004, le CHUV soutient financièrement la Fédération vaudoise de coopération (FEDEVACO). Cette organisation faîtière, qui regroupe environ 50 organisations non gouvernementales, est un interlocuteur privilégié dans l’aide au développement. Trois de ses projets ont reçu un financement de l’hôpital. Le premier travaille à une collaboration médicale dans la province de Sékong au Laos, le deuxième au renforcement et à l’accompagnement de la santé materno-infantile, de la nutrition et de l’assainissement de l’eau (WASH) en Mauritanie. Le troisième donne un accès aux soins palliatifs pédiatriques et à la prise en charge de la douleur pour les populations vulnérables en République démocratique du Congo, au Togo, au Cameroun et au Nicaragua.

L’année 2018 a également vu la signature d’une nouvelle convention de collaboration avec Médecins sans frontières, dans le but de renforcer l’action médicale humanitaire de l’association. Cet accord prévoit une contribution annuelle de 100’000 francs pour les années 2018 à 2020, ainsi que la mise à disposition de personnel médical et soignant du CHUV pour des missions temporaires. La contribution annuelle de 2018 a été attribuée à un projet en cours dans le nord-est du Nigeria, qui traverse une crise humanitaire suite aux attaques de groupes d’opposition armés. L’objectif est de réduire les taux élevés de morbidité et de mortalité parmi les populations déplacées dans l’Etat de Borno.

Don d’équipements médicaux

Le CHUV, ses entités et son personnel sont fréquemment sollicités par des organisations à but humanitaire afin qu’ils cèdent gratuitement des équipements médicaux qui ne sont plus nécessaires à leurs activités. Présidée par la Direction du Département de la logistique hospitalière, une Commission des dons humanitaires se réunit quatre fois par an afin d’accorder une autorisation. Elle privilégie notamment les collaborations suivies où des collaboratrices et collaborateurs internes prennent une part active et se rendent sur les lieux des demandes. Le transport externe, le conditionnement et l’acheminement sont du ressort du bénéficiaire, de même que les frais associés.

A cet égard, en 2018, le CHUV a cédé l’équivalent de 210 mètres cubes d’équipements. Ce volume représente environ deux semi-remorques ou quatre containers. Les principaux bénéficiaires sont l’Ordre de Malte, Terre des hommes et le gouvernement du Burkina Faso.