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Amélioration de la prise en charge

2018 a vu le développement de l’offre de soins à l’Hôtel des patients, le lancement d’un nouveau protocole en immunothérapie, un record institutionnel dans le domaine de la transplantation cardiaque, une première mondiale en stéréo-radiothérapie ou encore la création d’un nouveau service d’addictologie.

Un record dans le domaine de la transplantation cardiaque

Durant l’année 2018, les équipes médicales du CHUV ont effectué 22 transplantations cardiaques. C’est un record pour l’institution depuis le début des années 2000.

Depuis 2004, l’activité de transplantation d’organes en Suisse romande a été regroupée sous l’égide du Centre universitaire romand de transplantation (CURT). Concernant le programme de transplantation cardiaque, le bilan de prétransplantation, de même que le suivi médical postopératoire, sont assurés par les équipes des secteurs d’insuffisance cardiaque de Vaud et Genève – au CHUV par le docteur Patrick Yerly, aux HUG par le docteur Philippe Meyer. En revanche, les transplantations cardiaques sont réalisées par l’équipe de chirurgie cardiaque du CHUV, qui comprend les professeurs Matthias Kirsch, Piergiorgio Tozzi et René Prêtre. La prise en charge immédiate postopératoire se fait ensuite aux soins intensifs du CHUV.

Le pic de 2018 n’aurait pas été possible sans les efforts de Swisstransplant et du Programme latin de don d’organes.

Cette organisation a permis la réalisation de 326 transplantations cardiaques depuis 1987, parmi lesquelles 123 ont été effectuées durant la dernière décennie, avec une augmentation progressive. Le pic de l’année 2018 n’aurait cependant pas été possible sans les efforts continus de Swisstransplant et du Programme latin de don d’organes (PLDO), mené par le professeur Philippe Eckert. Le PLDO encourage le don d’organes et facilite le rapatriement à travers toute l’Europe.

Durant la dernière décennie, la survie à 1 an après une transplantation cardiaque au CURT a atteint 89,3%. Ce chiffre est comparable à l’expérience internationale. Ces résultats soulignent l’investissement et la qualité de la prise en charge administrative, paramédicale et médicale. Le travail de cette chaîne multidisciplinaire particulièrement complexe constitue l’une des prouesses les plus admirables de la médecine moderne.

L’Hôtel des patients accueille la Maternité

Afin de répondre à un besoin récurrent de désengorgement, l’Hôtel des patients a ouvert en 2016 un étage aux patientes de la Maternité et à leur famille. Lorsqu’elles répondent aux critères d’éligibilité, les patientes du post-partum et leurs nouveau-né·e·s peuvent y séjourner dès les premières heures suivant l’accouchement; le lieu d’hébergement que constitue l’Hôtel permet ainsi de réunir la nouvelle famille dans les plus brefs délais. Concernant les patientes du prénatal qui vivent une grossesse à risque mais stable, les chambres individuelles favorisent un maximum de repos tout en préservant l’autonomie, ce qui atténue les contraintes liées à l’hospitalisation. Enfin, pour les patientes qui ont subi une chirurgie gynécologique, l’hébergement à l’Hôtel des patients permet un retour en douceur à une vie normale, tout en offrant des prestations hôtelières de qualité.

En 2018, plus de 1’500 patientes, petites patientes et petits patients ont séjourné à l’Hôtel.

Accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, l’Hôtel des patients offre les mêmes prestations qu’à la Maternité: interventions des conseillères en allaitement, du planning familial, de l’association Né Trop Tôt, etc. L’équipe de sages-femmes dédiée y assure des soins personnalisés dans des conditions de sécurité maximale. En 2018, plus de 1’500 patientes, petites patientes et petits patients ont séjourné à l’Hôtel, soit 600 de plus que l’année précédente. Ce succès permet d’envisager, en 2019, une ouverture à 16 lits adultes et 8 lits nouveau-né·e·s, ce qui représente l’occupation d’un étage complet de l’établissement.

Hôtel des patients: une offre de chiropraxie, d’ostéopathie et d’analyse du sommeil aux personnes qui souffrent de maladies chroniques

Depuis le 1er novembre 2018, dans le cadre d’un séjour hospitalier à l’Hôtel des patients, le Service de rhumatologie du CHUV propose un traitement multimodal de la douleur. Mené en collaboration avec le Centre d’antalgie, ce programme concerne les syndromes douloureux chroniques complexes du système musculo-squelettique, tels que les douleurs dorsales ou les syndromes douloureux généralisés (fibromyalgie, douleurs articulaires et musculaires). Il s’occupe également des syndromes douloureux régionaux, comme les algodystrophies (déminéralisation des os). Ces tableaux cliniques s’accompagnent souvent de symptômes de stress et d’une souffrance psychologique.

Une analyse du sommeil est réalisée au cours du séjour.

Lors d’une hospitalisation de deux semaines, les patientes et patients sont examiné·e·s et traité·e·s par une équipe interdisciplinaire qui réunit des spécialistes en rhumatologie, en réadaptation, en psychiatrie, en antalgie et en anesthésie, ainsi que des soignants spécialisés en physiothérapie, ergothérapie, chiropraxie et ostéopathie.

La chiropraxie et l’ostéopathie s’occupent en première ligne de la thérapie manuelle et soutiennent la prise en charge holistique. A cela s’ajoutent des traitements d’hydrokinésithérapie et des thérapies de relaxation. Enfin, les douleurs chroniques étant souvent associées aux troubles du sommeil, une analyse du sommeil par actigraphie est réalisée au cours de ce séjour.

Création d’un service d’addictologie dans le Département de psychiatrie

Début août 2018, le professeur Jean-Bernard Daeppen a été nommé chef de service du futur Service de médecine des addictions du Département de psychiatrie. Le professeur Yasser Khazaal (médecin chef) ainsi que Jean-Christophe Miéville (responsable des soins) et Muriel Baudraz (responsable administrative) ont été associés à cette direction. Le nouveau service doit intégrer différentes disciplines médicales liées aux addictions, en particulier la psychiatrie, la médecine de premier recours et la santé publique. Son déploiement a été prévu pour le 1er janvier 2019.

Ce projet de réunification a été initié dans le contexte du départ à la retraite du professeur Jacques Besson. La Direction générale du CHUV a souhaité réunir la Section d’addictologie du Service de psychiatrie communautaire et le Service d’alcoologie de l’ancien Département de médecine et santé communautaires. Le rassemblement vise à mettre en commun, au sein d’un même service, des expertises et des ressources du CHUV en lien avec la prise en charge des addictions, qu’elles soient avec ou sans substances.

Transfert des savoirs scientifiques dans les pratiques de soins

Dans sa vision pour le développement des soins jusqu’en 2020, le CHUV ambitionne d’intégrer de manière systématique des recommandations de bonnes pratiques dans les processus de prise en charge des patientes et patients. Avec pour but de garantir les meilleurs soins, cette transformation exige de s’appuyer sur des savoirs scientifiques. Elle compte en particulier sur les compétences de professionnelles et professionnels formé·e·s au changement des équipes soignantes: les infirmières cliniciennes et infirmiers cliniciens spécialisé·e·s (ICLS), titulaires d’un Master universitaire. En huit ans, plus de 50 ICLS ont été engagé·e·s au CHUV. L’implantation de ce rôle a fait l’objet d’une évaluation qui démontre le bien-fondé de la stratégie mise en œuvre, et souligne les potentiels d’amélioration.

L'IUFRS lance un nouveau cursus de Maîtrise universitaire.

Simultanément, l’Institut universitaire de formation et de recherche en soins (IUFRS) lance un nouveau cursus de Maîtrise universitaire ès Sciences en pratique infirmière spécialisée en partenariat avec la HES-SO. Quatre orientations sont proposées: santé mentale, soins aux adultes, soins pédiatriques et soins primaires.

Structuration de l’offre en médecine intégrative et complémentaire

Le Centre de médecine intégrative et complémentaire (CEMIC) a pour mission d’élaborer et de fédérer une prise en charge clinique pour les patientes et patients du CHUV. Il s’occupe également de recherche et d’enseignement.

En 2018, le CEMIC a rejoint le Centre d’antalgie du CHUV, afin de démarrer la prise en charge de patientes et patients du Service d’oncologie. Ce projet pilote est soutenu par la Fondation Joseph et Lina Spicher et la Fondation du Denantou. Pendant l’année 2018, plus de 200 personnes ont reçu des soins d’art-thérapie, de massage thérapeutique, d’hypnose ou de médecine traditionnelle chinoise (acupuncture). Pour cette implémentation, le CEMIC a conceptualisé une anamnèse interprofessionnelle structurée, qui a suscité un vif intérêt par son esprit novateur au congrès européen annuel de la discipline à Ljubljana, en Slovénie.

Une chaire de rang professoral a été créée.

L’enseignement universitaire s’est poursuivi auprès des étudiants de la Faculté de biologie et de médecine (FBM). De nouveaux enseignements ont également été conçus. La première volée de la formation pour les professionnelles et professionnels du CHUV à la «Communication positive et hypnose relationnelle» démarrera au printemps 2019, en partenariat avec le Centre des formations et l’Institut romand d’hypnose suisse (IRHyS).

Enfin, dans le but d’encadrer tous les développements cliniques, de même que les activités d’enseignement et de recherche, une chaire de rang professoral a été créée.

Soins intensifs: une augmentation de 30% des dons d’organes

Le nombre de patientes et patients décédé·e·s donneuses ou donneurs d’organes a significativement augmenté ces dernières années, passant de 16 en 2015 à 28 en 2018. C’est une augmentation de 75%.

Cette évolution est consécutive à l’introduction d’un programme de donneuses ou donneurs décédé·e·s après arrêt circulatoire (DDAC). Elle est aussi due au renforcement des coordinateurs locaux du don d’organes (CLD). En 2018, le programme DDAC a contribué pour 20% au nombre de patientes donneuses et patients donneurs, ce qui correspond à la moyenne helvétique.

Une nouvelle organisation assure la détection systématique des donneuses potentielles ou donneurs potentiels.

Depuis 2016, les coordinateurs locaux sont financés par Swisstransplant, ce qui a permis d’étoffer sensiblement leur équipe. Une nouvelle organisation, avec une permanence les jours ouvrables, assure la détection systématique des donneuses potentielles ou donneurs potentiels et leur prise en charge selon les recommandations nationales, ainsi que la présence des coordinatrices et coordinateurs lors des discussions avec les familles. La collaboration avec les coordinatrices et coordinateurs de transplantation s’est aussi intensifiée.

En 2017, les patientes et patients donneuses et donneurs décédé·e·s au CHUV ont permis la transplantation de 63 organes. En 2018, grâce à l’augmentation du nombre de donneuses et donneurs, ce chiffre a atteint 92 organes, soit une augmentation de 45%.

Ablation laser guidée par IRM dans le cadre d’une chirurgie de l’épilepsie

En août 2018, pour la première fois en Europe, la professeure Jocelyne Bloch a procédé à une ablation laser guidée par IRM. Menée au CHUV sur une patiente souffrant d’épilepsie, l’opération a été réalisée avec succès.

Encore appelée LITT (pour laser interstitial thermal therapy), l’ablation laser guidée par IRM est une nouvelle technologie opératoire mini-invasive utilisée en neurochirurgie. Développée depuis plusieurs années aux Etats-Unis, cette technologie peut maintenant être employée en Europe.

La patiente ou le patient peut retrouver son domicile dès le lendemain du traitement.

Cet outil sert principalement à traiter certaines tumeurs cérébrales, ainsi qu’à neutraliser des foyers épileptiques, dans le cadre du traitement chirurgical de patientes ou patients qui souffrent d’épilepsie et résistent aux médicaments. La procédure consiste à implanter une sonde laser d’environ 1,2 millimètre de diamètre au sein du tissu cérébral que l’on cherche à détruire. On active ensuite le laser afin de créer une lésion thermique. Cette seconde phase est réalisée sous un contrôle IRM, qui permet de mesurer en temps réel le niveau de température produit par le laser. Cette surveillance évite tout dommage collatéral. Bien qu’elle nécessite une anesthésie générale, cette approche est beaucoup moins invasive qu’une chirurgie à crâne ouvert. La patiente ou le patient peut retrouver son domicile dès le lendemain du traitement.

En oncologie, ouverture des premiers essais cliniques en immunothérapie

Pendant le premier trimestre de l’année 2018 a démarré au CHUV le premier essai clinique d’une forme d’immunothérapie destinée aux patientes et patients atteint·e·s d’un mélanome métastatique. Cette thérapie cellulaire, qui consiste en un transfert adoptif de «lymphocytes infiltrant la tumeur» (TIL), utilise les lymphocytes T propres de la patiente ou du patient. Durant l’année 2018, trois personnes ont été traitées.

Cette étude a confirmé que le Service d’immuno-oncologie du CHUV a la capacité de mener ce type de thérapie innovante. Son travail a été réalisé avec la collaboration du Service de médecine intensive adulte, du Service d’immuno-allergologie et de l’Unité des soins continus d’ORL. Il est prévu que cette étude s’achève en automne 2019.

Outre les thérapies cellulaires, le Service d’immuno-oncologie effectue un ensemble d’essais cliniques de phase précoce en immunothérapie du cancer. En 2018, ces essais ont concerné 27 patientes et patients.

Pour 2019, le Service d’immuno-oncologie envisage une étude qui étend la thérapie cellulaire à la plupart des tumeurs solides. Il aura recours à une prochaine génération d’immunothérapie adoptive par TIL, basée sur un procédé d’expansion innovant et dont on espère une efficacité clinique élevée.

Le Tumor board moléculaire

Depuis qu’il a été créé en 2016, le Tumor board moléculaire a analysé et interprété les dossiers de plus de 750 patientes et patients.

Le Tumor board moléculaire est un groupe de concertation par vidéoconférence hebdomadaire du Réseau romand d’oncologie. En plus d’incarner une excellente collaboration entre le CHUV et les HUG, il suscite également l’adhésion de nombreux oncologues, cliniques privées et hôpitaux périphériques à travers la Suisse romande. De nombreuses réponses cliniques aux thérapies personnalisées ont été objectivées. La Division de l’oncologie personnalisée analytique a obtenu un financement de 2,3 millions de francs pour le projet Swiss Personalized Oncology (SPO), un volet de l’initiative Swiss Personalized Health Network.

Au Département cœur-vaisseaux, première mondiale de stéréo-radiothérapie pour fibrillation ventriculaire

En première mondiale, un nouveau traitement a été appliqué à un patient de 76 ans qui souffrait d’une tachycardie ventriculaire résistante à tous les traitements disponibles. En situation d’urgence vitale, ce patient était hospitalisé en soins intensifs en raison d’une tempête rythmique ventriculaire incontrôlable. L’effet du traitement a été spectaculaire. En quelques heures, la tempête rythmique a complètement disparu. Le résultat a été durable pendant les 10 mois qui ont suivi. Aucun effet secondaire particulier n’a été relevé.

Appelé stéréo-radiothérapie, ce traitement recourt à une radiothérapie de haute précision avec le CyberKnife. Capable de délivrer une dose d’irradiation très concentrée avec une précision millimétrique, cet outil neutralise quasi instantanément, et surtout durablement, le foyer de tachycardie ventriculaire. Ce sont les professeurs Jean Bourhis et Etienne Pruvot, des Services de radio-oncologie et de cardiologie, qui ont mis au point ce traitement particulièrement innovant destiné aux patientes et patients atteint·e·s de tachycardies ventriculaires graves et multirésistantes.

Début 2019, le traitement par stéréo-radiothérapie a été testé avec succès aux Etats-Unis.

Les résultats observés après l’intervention ouvrent des perspectives considérables dans le traitement des tachycardies ventriculaires multirésistantes. En l’absence de traitement efficace, ces pathologies comportent un risque vital à très court terme. Des démarches ont été mises en œuvre pour déterminer les doses d’irradiation minimales actives. L’essai sera réalisé en commun avec les hôpitaux universitaires de Berne et Zurich.

La réussite du CHUV a donné lieu à une publication dans la section «First in man» de la revue Radiotherapy & Oncology. Début 2019, le traitement par stéréo-radiothérapie a également été testé avec succès aux Etats-Unis, soulignant le très grand intérêt pour cette nouvelle approche thérapeutique.

Au Centre cantonal de l’autisme, un suivi de l’enfant à l’adulte

Obéissant au plan de législature 2017-2022 de l’Etat de Vaud, qui préconise la mise en place d’un modèle cantonal d’accompagnement des troubles du spectre autistique (TSA) et des troubles apparentés, le CHUV a créé un service dédié.

La prise en charge des TSA et des troubles apparentés couvre la vie entière de la personne, de la petite enfance à l’âge adulte. Elle réunit les partenaires du monde de la petite enfance, de la pédagogie et de l’accompagnement du handicap chez les personnes adultes. Entre les TSA et la déficience intellectuelle (DI), la comorbidité est fréquente. Par ailleurs, dans un cas comme dans l’autre, les troubles graves du comportement sont similaires, de même que la stratégie de réponse thérapeutique. Il est donc pertinent de concevoir un dispositif commun spécialisé qui permette de répondre aux besoins des personnes, comme à ceux des structures d’accueil et des familles.

Les axes fondamentaux du Centre se fondent sur les missions suivantes:

  • assurer une investigation spécialisée et individualisée qui débouche sur une proposition de soins et d’accompagnement;
  • contribuer à la détection, au diagnostic et au traitement précoce des TSA;
  • assurer une cohérence et une continuité des prises en charge tout au long du parcours de vie, en accord avec les bonnes pratiques, avec les connaissances en cours et préconisées à un niveau national et international;
  • mettre en œuvre une approche transdisciplinaire (santé/social/éducation), dans un esprit de partenariat entre patientes et patients, famille, proches aidant·e·s, professionnelles et professionnels de première et deuxième ligne;
  • assurer la formation des professionnelles et professionnels impliqué·e·s;
  • mettre en place et coordonner la recherche clinique dans les champs des TSA et de la DI.

Diminuer le nombre de transfusions sanguines avant une intervention

Lorsqu’une personne souffre d’anémie, les risques de devoir lui administrer une transfusion sanguine pendant une opération sont plus importants. En effet, une transfusion peut avoir les mêmes conséquences qu’une greffe d’organe: un virus caché peut se transmettre, la cicatrisation peut devenir plus difficile ou le sang transfusé faire l’objet d’un rejet. C’est pourquoi le CHUV a créé un programme intitulé «Patient blood management» (PBM).

Le dispositif du PBM consiste à appliquer des concepts médicaux et chirurgicaux fondés sur les preuves, afin d’éviter au maximum les transfusions. La méthode consiste d’abord à optimiser le volume sanguin de la patiente ou du patient avant une opération, afin qu’il contienne suffisamment de globules rouges. Il s’agit ensuite de minimiser les pertes sanguines pendant l’opération, et de maximiser la tolérance à l’anémie de la personne opérée.

L’instauration d’un programme de Patient blood management permet de diminuer les complications de 20%.

Sur la base de la littérature scientifique, on estime que l’instauration d’un programme de Patient blood management permet de diminuer le taux de transfusion de 39%, la durée de séjour d’environ un jour, les complications de 20% (les insuffisances rénales de 26%, les taux d’infection de 10%, les événements thromboemboliques de 25%), enfin le taux de mortalité de 11%. Le PBM fait donc actuellement partie des standards de prise en charge. De plus, son implémentation permet de réduire les coûts directs et indirects liés à la transfusion (l’Hôpital universitaire de Zurich a pu démontrer une réduction des coûts de 2 millions de dollars sur une année).

Le vieillissement de la population implique davantage d’interventions chirurgicales ou de diagnostic interventionnel susceptibles d’entraîner un saignement. Face à une demande de transfusions croissante, le Patient blood management permet de maintenir un approvisionnement en sang adéquat.

Le CHUV implémente le programme de Patient blood management depuis 2016. Pour ce faire, une commission de transfusion a vu le jour en 2017. Elle réunit tous les spécialistes concernés par la gestion du sang des patientes et patients. Par ailleurs, le CHUV collabore étroitement avec la Transfusion interrégionale (TIR) pour l’approvisionnement et la sécurité des produits sanguins.