Oliver Peters
Directeur général adjoint
C'est la deuxième fois que le CHUV publie un rapport qualité. Destiné aux autorités de surveillance comme au grand public, ce document expose les indicateurs les plus importants du domaine hospitalier. Il met également l'accent sur une partie des projets que notre hôpital développe dans le but d'améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients. En publiant ses résultats de manière transparente, le CHUV obéit à une règle que suit aujourd'hui la majorité des grands hôpitaux suisses.
Comparer la qualité des institutions hospitalières de notre pays reste cependant difficile. Pourquoi ? Parce qu'il est facile d’avoir de bons résultats lorsqu'un patient est en bonne santé. S'il est gravement malade, c'est beaucoup plus compliqué... En d’autres termes: lorsqu'une personne arrive dans un hôpital, son état comporte toujours un risque de développer une complication. L'importance du danger est très variable selon les situations. Et pour certains patients, il va jusqu'au risque de mourir... Cependant, parmi les indicateurs qui comparent les hôpitaux, aucun ne permet de bien prendre en compte ces différences.
L’indicateur de satisfaction des patients (voir chapitre 1.1) illustre cette difficulté de façon criante. Tous les professionnels de la santé savent que l'évaluation positive d'un séjour hospitalier dépend largement de la gravité du problème qui amène un patient à être hospitalisé. Il existe toutefois le même biais pour d'autres indicateurs. Dans le traitement de l’infarctus du myocarde, par exemple, le taux de mortalité dépend beaucoup de l’état plus ou moins stable du patient lorsqu'il entre à l’hôpital.
Malgré ces limites, il est essentiel que l'activité clinique du CHUV soit évaluée avec des indicateurs. Un hôpital doit être capable de détecter les anomalies en distinguant les effets statistiques des vrais problèmes. Il doit aussi savoir analyser le dossier d'un patient afin d'en tirer tous les enseignements nécessaires.
Dans le domaine de la Médecine Hautement Spécialisée (MHS), de même que pour la méthode de récupération post-opératoire ERAS, le résultat des soins est surveillé en continu. Grâce à une utilisation judicieuse, ce monitoring génère clairement des effets positifs. Il oblige à mieux maîtriser les processus de soins. Il améliore également la prise en charge, ainsi que le rapport entre coûts et bénéfices.
Améliorer la qualité et la sécurité des soins n'est aujourd'hui plus une affaire réservée aux spécialistes. C'est un objectif que partagent tous les acteurs de la clinique, de la formation et de la recherche.
Voilà pourquoi la direction du CHUV a décidé de créer un Comité Qualité & Sécurité. En soutien de la Direction générale, cet organe aura pour tâche de définir, de mettre en œuvre et de suivre toutes les mesures et projets Qualité & sécurité au sein de l'hôpital. Son travail consistera à vérifier que les évènements indésirables déclarés donnent bien lieu à des mesures. Il assurera que les plaintes recueillies par l'Espace Patients&Proches seront écoutées. Il portera également une attention accrue aux risques prévisibles. Enfin, d'ici fin 2018, tous les services du CHUV seront dotés d'une structure analogue. Par la création de ces instances, nous reconnaissons que notre institution doit améliorer la qualité des soins à tous les niveaux. Désormais, cette préoccupation fait partie de notre travail jour après jour.
Le CHUV est l’un des cinq centres hospitaliers universitaires suisses, aux côtés des hôpitaux de Genève, Berne, Bâle et Zurich. Il poursuit trois missions de base confiées par les pouvoirs publics : les soins, la formation et la recherche.
D’envergure européenne, le CHUV est à la fois un hôpital tertiaire doté d’équipements de haute technologie, un hôpital régional pour la population de l’agglomération lausannoise, ainsi qu’un centre de référence spécialisé pour l’ensemble du canton de Vaud, de même que pour une partie importante de la Suisse romande.
Le CHUV comprend 17 départements cliniques, médico-techniques et académiques et administratifs, ainsi qu’un établissement médico-social (EMS) psychogériatrique. Il assure des soins dans tous les domaines de la médecine : affections somatiques et maladies psychiatriques, disciplines médicales et chirurgicales, traitements en ambulatoire et hospitaliers.
Afin d’assurer la formation prégraduée, postgraduée et continue des médecins, le CHUV est étroitement lié à la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne. Il collabore également avec les autres institutions universitaires lémaniques (EPFL, ISREC, Institut Ludwig), les Hôpitaux universitaires de Genève, ainsi qu’avec d’autres hôpitaux, établissements de soins ou institutions telles que la Fédération des hôpitaux vaudois et la Société vaudoise de médecine.
patientes et patients
hospitalisé·e·s
lits exploités
journées d'hospitalisation
urgences traitées
naissances
points TARMED facturés
en consultations ambulatoires
collaboratrices et collaborateurs
qui représentent 100 nationalités
(8'981 emplois à plein temps)
milliard de francs de budget
(chiffre arrondi)
Selon les études internationales, un ou une patient-e sur dix subit un événement indésirable lors de son séjour à l’hôpital. On estime cependant qu’il est possible d’éviter la moitié de ces incidents. Le CHUV, et plus particulièrement la Direction médicale et la Direction des soins, travaillent au quotidien pour améliorer la qualité des soins et la sécurité des patient-e-s. Cet engagement se résume en six objectifs prioritaires.
Bien informer la ou le patient-e sur sa maladie, s’assurer qu’elle ou il comprend le traitement qu’on lui administre, mais aussi l’associer aux décisions qui la ou le concernent et prendre ses doléances en compte: entre personnes soignées et professionnel-le-s de la santé, le CHUV préconise une véritable relation de partenariat. Pour les médecins, le corps infirmier et l’ensemble des professionnel-le-s des soins, les patient-e-s doivent être des membres actifs. Si l’on veut réussir une prise en charge, il est indispensable qu’entre les uns et les autres s’établisse une relation de confiance, de transparence et d’écoute.
La maladie rend vulnérable et très dépendant de l’organisation des soins. S’il reçoit des messages contradictoires, si son traitement change ou si le personnel de l’hôpital prend des décisions sans consulter son médecin de famille, la ou le patient-e peut souffrir directement de ce manque de coordination et se sentir désécurisé-e. Afin d’assurer la continuité des soins, les équipes médicales du CHUV ont pour tâche d’établir un échange d’informations régulier entre tous les acteurs qui soignent un ou une patient-e, y compris le médecin de famille. Les services y sont particulièrement attentifs en cas d’hospitalisation. L’échange d’information avec la ou le médecin de famille est très important à l’entrée et à la sortie de l’hôpital.
Un ou une patient-e qui entre dans un hôpital ne devrait courir aucun risque évitable durant son séjour. Afin de développer une culture de la sécurité en son sein, le CHUV met en œuvre plusieurs programmes. L’un améliore l’hygiène pour diminuer les infections. Un autre assure le remplissage d’une checkliste de contrôle avant une intervention, dans le but d’éviter toute erreur. Un troisième encourage à s’exprimer lorsque la prise en charge ne se passe pas aussi bien que prévu. Via un outil spécifique, toutes les collaboratrices et collaborateurs du CHUV peuvent signaler un événement indésirable; l’incident sera ensuite analysé, dans le but d’améliorer la qualité des soins et la sécurité des patient-e-s.
Le CHUV a pour priorité de délivrer des soins fondés sur les meilleures preuves scientifiques et qui correspondent aux standards internationaux. A cette fin, le CHUV met en place des programmes, des filières ou des centres dont les équipes interdisciplinaires assurent la prise en charge de certaines pathologies ou interventions. Afin d’éviter toute perte de temps et d'assurer les meilleurs soins, les équipes médicales veillent à enchaîner au mieux les étapes nécessaires à l’établissement d’un diagnostic et à la mise en œuvre des traitements.
En tant qu'acteur principal chargé de prodiguer soins et traitements, le personnel soignant et médical se trouve au cœur de la qualité des soins et de la sécurité des patient-e-s. Pourtant, dans les formations prégraduées, ces domaines sont encore peu développés. C’est pourquoi la Direction du CHUV a mis sur pied des formations dédiées aux quatre objectifs décrits précédemment. Destinées aux cadres comme aux collaboratrices et collaborateurs de l’hôpital, ces formations abordent toutes les facettes de la qualité des soins et de la sécurité des patient-e-s
Afin d’évaluer la qualité et la sécurité des soins tout au long de l’année, le CHUV récolte des informations qui nourrissent des indicateurs. Etroitement suivis, les résultats sont régulièrement transmis à l’ensemble des cadres et collaboratrices et collaborateurs des départements cliniques. Ensuite, en cas de besoin, la Direction et les services initient des démarches d’amélioration, dont les effets sont suivis avec les mêmes indicateurs ou avec de nouveaux si nécessaire.
Les indicateurs de qualité des soins et de sécurité des patients transmis aux départements cliniques et publiés dans le rapport qualité 2016 sont: