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Mortalité hospitalière

L’indicateur de mortalité hospitalière témoigne du nombre de patients qui décèdent durant leur séjour au CHUV. Surveillé de très près, il permet également de mettre en place des mesures appropriées.

Un décès qui survient lors du séjour d’un-e patient-e à l’hôpital constitue un événement majeur qui oblige une institution à examiner ce qu’il s’est passé. Les indicateurs de mortalité actuellement utilisés permettent d’indiquer la mortalité spécifique à une maladie ou à un type d’intervention, dont le taux de décès peut révéler un défaut de qualité des soins.

L’indicateur de mortalité hospitalière témoigne de la mortalité durant le séjour hospitalier. Il s’agit cependant d’une évaluation partielle. En effet, lorsqu’un-e patient-e meurt après sa sortie de l’hôpital, son décès n’est pas pris en compte dans la statistique de l’établissement qui l’a pris en charge.

Par ailleurs, cet indicateur est pondéré par un taux attendu de mortalité en fonction de l’âge et du sexe du ou de la patient-e. La prise en compte de ces deux paramètres est très importante: plus l’âge d’un-e patient-e est avancé, plus le risque de décéder augmente.

Néanmoins, il serait encore plus pertinent de prendre en compte l’ensemble des maladies dont elle ou il souffre, par exemple un diabète, une insuffisance cardiaque, une maladie neurologique, etc. L’identification de toutes ses pathologies permettrait de mieux définir le degré de sévérité de la situation d’un-e patient-e.

Tel qu’il est défini aujourd’hui, l’indicateur de mortalité hospitalière ne prend pas ces éléments en compte. Cette lacune constitue l’une des limites de cet indicateur.

Plus l’âge d’un-e patient-e est avancé, plus le risque de décéder augmente.

L’indicateur national de mortalité hospitalière est fourni aux hôpitaux par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) dans un délai d’au moins deux ans. Pour analyser des informations plus récentes, le CHUV s’appuie sur les indicateurs calculés dans le cadre de l’Initiative pour la qualité en médecine (IQM). Cette association allemande pour la promotion de la qualité en médecine est également à l’origine d’une démarche d’analyse des décès par une équipe médico-soignante issue d’autres hôpitaux.

Le CHUV s’appuie sur les indicateurs de mortalité hospitalière pour mettre en place des mesures d’amélioration.

Par exemple, dans le domaine des accidents vasculaires cérébraux, des mesures ont été prises pour assurer l’orientation précoce des patient-e-s vers le CHUV selon l’intensité de leurs symptômes. Il en va de même pour la chirurgie colorectale dans le cadre du Programme ERAS.

Commentaires du graphique

Lorsque le taux de mortalité hospitalière observé au CHUV est au-dessus de la valeur attendue, les équipes cliniques analysent les causes de ce résultat. Pour un certain nombre de situations, le taux élevé s’explique avant tout par la gravité de l’état des patient-e-s. En tant qu’hôpital de référence, le CHUV a la responsabilité de prendre en charge les patient-e-s les plus sévèrement atteint-e-s. L’indicateur de mortalité ne prend cependant pas ce facteur en compte. C’est par exemple ce qui peut expliquer la mortalité observée plus élevée qu’attendue pour la chirurgie colorectale ou les coronarographies.

Dans certaines situations, pour lesquelles la mortalité est très rare, un seul décès peut faire varier le taux de manière très importante. C’est le cas pour la prothèse totale de hanche.

Il a été montré, dans les études multicentriques, que les traitements de recanalisation après un AVC ne réduisent pas la mortalité, mais le handicap. De plus, lors d’un AVC massif, c’est un projet de soins palliatifs qui est souvent décidé, et qui vise à accompagner le patient jusqu’à son décès sans avoir à le transférer dans une autre structure hospitalière. L'évaluation de la mortalité requiert dès lors une analyse différenciée de ces différentes situations.

TAUX DE MORTALITÉ, CHUV 2015, SÉLECTION DES DIAGNOSTICS / INTERVENTIONS AVEC PLUS DE 50 CAS

Taux du CHUV dans la norme

Taux du CHUV au-dessus de la norme

Norme

Nombre de cas