En 2016, le FNS a financé 84 projets de recherche* au CHUV, dont quatre projets de recherche interdisciplinaire. On comptait également trois projets Sinergia, un projet Agora, un R’Equip, trois Joints Research Projects et un subside Doc.CH. Six jeunes scientifiques étaient au bénéfice d’un financement « Ambizione » de maître-assistant. Enfin, quatre postes de professeur boursier étaient assurés pour une durée de quatre ans.
* Ne sont compris dans cette statistique que les projets de recherche « toutes disciplines » et « interdisciplinaires ».
2014 | 2015 | 2016 | |
---|---|---|---|
Recherche européenne | 3'980'815 | 4'924'417 | 5'899'173 |
Fonds national suisse | 22'124'174 | 23'212'736 | 20'539'353 |
Commission fédérale pour la technologie et l'innovation | 1'039'039 | 318'466 | 1'174'981 |
Autres fonds tiers | 38'774'996 | 37'999'716 | 38'243'020 |
Total | 65'919'024 | 66'455'335 | 65'856'527 |
C-SURF est une étude de cohorte dirigée par le Prof. Gerhard Gmel, psychologue adjoint du Service d'alcoologie, en collaboration avec l'Université de Zurich. Elle a pour but d'étudier les facteurs qui influencent les comportements addictifs au cours du passage à l'âge adulte, ainsi que leurs conséquences sur la santé.
En 2011, 6000 jeunes hommes de Suisse, alors âgés d’une vingtaine d’années, ont répondu à un premier questionnaire. Un second a suivi en 2013, avec un taux de fidélité de 92%. Grâce à un nouveau financement complémentaire du Fonds national suisse, un troisième questionnaire a pu être mis sur pied en 2016. L’objectif est de suivre cette population jusqu’à l’âge de 30 ans.
L'enjeu de la poursuite de cette étude est important. Durant la période clé du passage à l’âge adulte, de nombreux changements interviennent, qui peuvent potentiellement faire évoluer les comportements des personnes concernées:
Le suivi de ces jeunes gens sur une dizaine d'années permet d'identifier les différentes trajectoires de consommation au cours du temps. Il est alors possible de découvrir les facteurs qui influencent ces trajectoires et les conséquences qui en découlent.
C-SURF devient ainsi la plus grande étude longitudinale sur les addictions en Europe et l'une des plus grandes dans le monde et se place à la source d’une centaine de publications « peer-reviewed ».
Le Dr Frédéric Lamoth, chef de clinique au Service de maladies infectieuses, a obtenu pour trois ans le financement par le Fonds national suisse de son projet de recherche intitulé: « Modeling the Hsp90-Hsp70 Network of Antifungal Resistance in Aspergillus fumigatus ».
L’aspergillose invasive est une infection grave, principalement causée par le champignon Aspergillus fumigatus; elle attaque les personnes immunodéprimées. Actuellement, il existe peu de possibilités de traitements. De plus, l’usage massif de fongicides dans l’agriculture et l’industrie a causé l’émergence de souches résistantes. Il est donc urgent de trouver de nouvelles voies thérapeutiques.
Le chercheur souhaite comprendre les mécanismes de résistance du champignon. Il étudiera les protéines Hsp90 et Hsp70, qui jouent un rôle essentiel dans l’adaptation au stress et dans le développement de la résistance aux antifongiques.
Le Dr Lamoth a commencé ses recherches le 1er septembre au sein de l’Institut de microbiologie, tout en conservant une activité clinique à 20% en microbiologie diagnostique et en infectiologie.
Dans les hôpitaux, jusqu’à 50% des antibiotiques sont utilisés de manière inappropriée. Le projet de Laurence Senn, médecin associée au Service de médecine préventive hospitalière, vise à combattre cette tendance.
Neuf hôpitaux de Suisse romande sont réunis dans un programme de sensibilisation des médecins hospitaliers: formations interactives, évaluation des prescriptions suivie d'un retour direct par un expert, propositions de modifications lorsque les traitements sont jugés inappropriés, etc.
Ce projet implique de très nombreux partenaires, représentants de tous les hôpitaux romands et spécialistes en microbiologie, maladies infectieuses ou en hygiène, prévention et contrôle de l’infection.
En cabinet, les infections respiratoires sont la cause principale de prescription inutile d’antibiotiques. En effet, il est souvent difficile de différencier une pneumonie bactérienne, qui doit être traitée par antibiotiques, d’une infection respiratoire virale, qui va généralement guérir spontanément.
Le projet de Noémie Boillat-Blanco, cheffe de clinique au Service des maladies infectieuses, vise à tester une nouvelle stratégie de diagnostic.
Celle-ci combine le dosage d’un biomarqueur, la procalcitonine, qui aide à différencier les infections bactériennes et virales, et l’utilisation d’ultrason qui permet de détecter les infiltrats pulmonaires. Séparément, les deux méthodes livrent un trop grand nombre de diagnostics incertains; mais en combinant leurs résultats via un algorithme, on en augmente la précision.
Plusieurs généralistes vont appliquer cet algorithme. La chercheuse compare leur taux de prescription d’antibiotiques et leurs succès thérapeutiques avec ceux d’un groupe témoin qui ne l’applique pas.
Cette recherche est menée en collaboration avec l’Institut universitaire de médecine de famille, la Policlinique médicale universitaire, le Service de radiodiagnostic et de radiologie interventionnelle ainsi que l’Université de Berne.
Fondée en 2004 par des pédiatres, des néphrologues et des patients sur un modèle français, l’Association suisse pour l'information et la recherche sur les maladies rénales génétiques (AIRG) a, entre autres, comme objectif de soutenir la recherche scientifique. En 2016, elle a octroyé des subsides pour un montant de 180’000 francs à deux groupes du CHUV.
Le laboratoire du Prof. Olivier Bonny, médecin associé du Service de néphrologie, étudie les gènes participant à la réabsorption par les reins du calcium et de l’acide urique et qui sont impliqués dans les maladies de type calculs rénaux ou tubulopathies.
L’équipe de recherche a notamment étudié un gène dont l’invalidation chez la souris mène à un vieillissement précoce, une insuffisance rénale et un phénotype osseux complexe. Elle a aussi participé à l’identification d’un nouveau biomarqueur urinaire indiquant la formation de kystes rénaux.
Le laboratoire du Prof. Simeoni, chef du Service de pédiatrie, s’intéresse aux mécanismes épigénétiques qui peuvent causer, dès un âge précoce, un risque accru de maladies chroniques, et parmi celles-ci en particulier l’insuffisance rénale.
Grâce à des modèles animaux, son équipe a ainsi pu mettre en évidence l’influence de la nutrition maternelle et postnatale sur la fonction rénale. La structure micro-vasculaire du rein est primordiale. L’étude montre que le contexte périnatal a notamment un impact sur la fonction angiogénique de cet organe.
La Bourse de relève clinique Leenaards promeut la relève académique en médecine clinique à Lausanne. Elle soutient le développement de la carrière scientifique de cliniciens à hauts potentiels, en leur permettant de consacrer du temps à leurs projets de recherches.
Tu Nguyen-Ngoc est chef de clinique dans le Service d’oncologie médicale. En collaboration avec l’Institut Ludwig pour la recherche sur le cancer, il propose le projet ambitieux de personnaliser l’immunothérapie du cancer pulmonaire. À cette fin, il ambitionne d’identifier les spécificités des antigènes tumoraux, reconnus par les lymphocytes infiltrant les tumeurs pulmonaires, puis d’exploiter cette information afin de développer des protocoles cliniques de thérapie cellulaire qui pourront traiter les patientes et patients de manière personnalisée.
Philipp Baumann travaille actuellement en tant que clinicien-chercheur au sein du Service de psychiatrie générale. Il s’intéresse particulièrement au traitement de la phase précoce des troubles psychotiques et dirige, depuis 2014, le Programme TIPP-Lausanne (Traitement et intervention précoce dans les troubles psychotiques). Il souhaite mettre à contribution son expertise en neuro-imagerie au service d’une intervention précoce face aux troubles psychotiques et ainsi établir un lien entre psychiatrie et recherche fondamentale.
Gerasimos Sykiotis, médecin associé au Service d'endocrinologie, diabétologie et métabolisme, consacre son activité de recherche aux maladies thyroïdiennes et parathyroïdiennes, à l'échographie cervicale et à la biopsie des nodules thyroïdiens et des ganglions cervicaux. Il se concentre plus particulièrement sur le rôle joué par le stress oxydatif dans la physiologie thyroïdienne et dans ses perturbations chez les maladies bénignes et malignes de la glande thyroïde.
Oriol Manuel est responsable depuis 2008 de l’Unité des maladies infectieuses en transplantation. L'axe principal de sa recherche clinique comprend la prévention des infections virales après transplantation d'organes solides, en particulier sur le cytomégalovirus et le virus influenza. Ces infections virales sont associées à une diminution de la fonction du greffon; leur prévention est donc essentielle afin d'améliorer la survie des personnes transplantées. Pour ce faire, il participe activement à la Swiss Transplant Cohort Study, une étude multicentrique incluant la grande majorité des patients transplantés en Suisse.