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Prévenir les effets secondaires des antipsychotiques

Titre de la recherche:

Lipid disturbances in adolescents treated with second-generation antipsychotics: clinical determinants of plasma lipid worsening and new-onset hypercholesterolemia

Auteurs:

Aurélie Delacrétaz, PhD; Frederik Vandenberghe, PhD; Anaïs Glatard, PharmD; Céline Dubath, PharmD; Axel Levier, MSc; Mehdi Gholam-Rezaee, PhD; Laurent Holzer, MD; Anne-Emmanuelle Ambresin, MD; Philippe Conus, MD; Chin B. Eap, PhD

Publication:

Journal of Clinical Psychiatry, vol 80, n°3

Le groupe de recherche du professeur Chin Bin Eap, professeur associé à la FBM au sein du Département de psychiatrie du CHUV, s’intéresse notamment aux effets indésirables induits par des médicaments couramment utilisés en psychiatrie. Une étude publiée dans le Journal of Clinical Psychiatry montre que, pendant le premier mois de traitement, les taux de cholestérol augmentent de manière importante (≥5%) dans le plasma de la moitié des adolescentes et adolescents qui reçoivent des antipsychotiques de seconde génération. De plus, un tiers des patientes et patients développent une hypercholestérolémie au cours de la première année de traitement. Liés aux maladies psychiatriques et à des facteurs environnementaux (alimentation, sédentarité), ces effets sont également favorisés par le traitement pharmacologique.

Les antipsychotiques ont permis d’améliorer considérablement la prise en charge de maladies psychiatriques sévères, telles que la schizophrénie ou les troubles de l’humeur. Néanmoins, dès les premières semaines de traitement, ces médicaments peuvent induire des troubles lipidiques considérables et favoriser une dyslipidémie, un facteur de risque important pour le développement de maladies cardiovasculaires.

Cette étude rappelle l’importance d’une surveillance étroite des paramètres métaboliques dès l’introduction d’antipsychotiques de seconde génération. En pratique, ces données devraient permettre de rendre le prescripteur attentif au risque de problèmes métaboliques et d’offrir une prise en charge personnalisée. Afin de prévenir ces effets indésirables, des stratégies cliniques devraient être mises en place et comprendre une réflexion sur le choix de la médication, comme sur des interventions préventives sur le mode de vie. De plus, dans le but de minimiser la détérioration des paramètres métaboliques chez les adolescentes et adolescents, une adaptation précoce du traitement (par exemple un changement de traitement) devrait être envisagée, après une évaluation clinique intégrant la balance bénéfice-risque d’un tel changement.

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