Conçus comme des pôles d’expertise, les centres d’oncologie du CHUV offrent aux patientes et patients une prise en charge complète adaptée à chaque type de cancer.
Dès 2008, le CHUV a mis en place plusieurs centres spécialisés dans le domaine du cancer. Le Centre du sein a été officialisé en 2009. Les Centres de la prostate et des tumeurs thoraciques ont suivi en 2015. L’année 2016 a vu l’inauguration du Centre des sarcomes et, à la fin 2017, le Centre des tumeurs gynécologiques a été officialisé. Fin 2019 a été inauguré le Centre des tumeurs neuroendocrines. Trois nouveaux centres sont en cours de création et seront officialisés d’ici à 2022: les Centres des tumeurs du cerveau, des tumeurs ORL et des tumeurs hépatobiliaires et pancréatiques.
Le travail interdisciplinaire représente aujourd’hui la pierre angulaire de la prise en charge des patientes et patients atteint·e·s d’une pathologie oncologique. Face à l’évolution rapide des connaissances et des possibilités de traitement, le partage de compétences est devenu indispensable. Il permet de proposer des traitements appropriés et de coordonner les soins.
Le concept consistant à réunir toutes et tous les spécialistes autour des patientes et patients souffrant d’un cancer a progressivement évolué vers celui de centre. Aujourd’hui, ce type d’unité transversale réunit toutes les professionnelles et tous les professionnels impliqué·e·s dans les investigations et les traitements liés à un cancer spécifique: radiologues, pathologistes, chirurgiennes et chirurgiens, oncologues, radiothérapeutes, radio-oncologues, infirmières et infirmiers clinicien·ne·s. En concentrant les activités et en offrant un cadre de travail aux spécialistes, une telle structure permet de coordonner les soins, depuis le diagnostic jusqu’au suivi post-traitement. Les patientes et patients y reçoivent la meilleure prise en charge possible.
Les centres en oncologie du CHUV répondent à de nombreux critères de qualité des soins. Chaque structure dispose d’indicateurs qui évaluent les prises en charge.
Le Centre des tumeurs neuroendocrines s’est soumis à l’accréditation de la Société européenne des tumeurs neuroendocrines (ENETS). Ce label concerne avant tout la prise en charge des tumeurs neuroendocrines les plus fréquentes: les tumeurs digestives (GEP-NET). Obtenu avec succès en 2019, il témoigne de la qualité des soins qui prévaut dans ce nouveau centre.
A l’avenir, pour autant que la création de ce type de structure se justifie sur le plan clinique et se révèle nécessaire pour l’organisation et la qualité des soins, chacun des organes touchés par le cancer disposera d’un centre. A terme, le CHUV offrira onze ou douze structures de ce genre.
Centre du sein | |||||
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Objectif | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | |
Nombre de nouvelles patientes et nouveaux patients présenté·e·s au colloque de concertation interdisciplinaire | 348 | 334 | 314 | 339 | |
Nombre de nouvelles patientes et nouveaux patients naïves et naïfs de traitement | 214 | 211 | 216 | 236 | |
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients présenté·e·s au colloque de concertation interdisciplinaire préthérapeutique | >95% | 97,7% | 100% | 97,6% | 99,2% |
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients ayant eu une chirurgie (hors découvertes fortuites) | 95,3% | 90,0% | 93,3% | 88,0% | |
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire | 10,8% | 16,4% | 7,1% | 13,1% | |
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire pour marge positive | 5,1% | 6,3% | |||
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire pour complications | 2,0% | 8,4% | |||
- dont chirurgie en premier traitement | 69,5% | 75,7% | 71,4% | ||
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients ayant eu un traitement systémique | 81,3% | 80,5% | 84,85% | 79,7% | |
- dont traitement systémique en premier traitement | 28,5% | 24,3% | 28,6% | ||
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients ayant eu un traitement de radio-oncologie | 61,2% | 53,0% | 69,5% | 58,1% | |
- dont traitement de radio-oncologie en premier traitement | 0,0% | 0,0% | 0,0% | ||
Délai de prise en charge (médiane en jours ouvrés) | 15 | 14 | |||
Nombre de patientes et patients ayant eu au moins une consultation infirmière de soutien | 423 | 380 | 391 | ||
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients ayant eu une consultation infirmière de soutien | >95% | 91,1% | 89,6% | 94,3% | 98,3% |
Etudes en cours | 12 | 10 | 12 | 12 | |
Nombre de patientes et patients inclus·es dans les études | 68 | 93 | 88 | 719 | |
- dont patientes et patients sous traitement | 39 | 30 | 18 |
Centre des tumeurs gynécologiques | |||||
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Objectif | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | |
Nombre total de patientes présentées au colloque de concertation interdisciplinaire | 223 | 175 | 202 | 207 | |
Nombre de nouvelles patientes naïves de traitement | 84 | 89 | 99 | 104 | |
Proportion de nouvelles patientes présentées au colloque de concertation interdisciplinaire pré-thérapeutique | >95% | 77,8% | 59,8% | 92,3% | 90,5% |
Proportion de nouvelles patientes ayant eu une chirurgie (hors découverte fortuite) | 63,9% | 89,2% | 75,6% | 82,2% | |
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire | 8,7% | 6,8% | 7,7% | 6,8% | |
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire pour marge positive | 0,0% | 2,7% | |||
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire pour complication | 7,7% | 4,1% | |||
- dont chirurgie en premier traitement | 88,0% | 65,1% | 68,9% | ||
Proportion de nouvelles patientes ayant eu un traitement systémique | 50,0% | 37,3% | 47,7% | 44,4% | |
- dont traitement systémique en premier traitement | 7,2% | 32,6% | 25,5% | ||
Proportion de nouvelles patientes ayant eu un traitement de radio-oncologie | 23,6% | 15,7% | 22,8% | 22,3% | |
- dont traitement de radio-oncologie en premier traitement | 1,2% | 9,8% | 3,3% | ||
Délai de prise en charge (médiane en jours ouvrés) | 20,5 | 17 | 15 | ||
Nombre de patientes ayant eu au moins une consultation infirmière de soutien | 170 | 200 | 207 | ||
Proportion de nouvelles patientes ayant eu une consultation infirmière de soutien | >95% | 62,1% | 88,8% | 87,8% | 92,9% |
Etudes en cours | 3 | 5 | 4 | 9 | |
Nombre de patientes incluses dans les études | 2 | 62 | 15 | 26 | |
- dont patientes sous traitement | 62 | 15 | 12 |
Centre des tumeurs thoraciques | |||||
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Objectif | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | |
Nombre total de patientes et patients présenté·e·s au colloque de concertation interdisciplinaire | 710 | 898 | 1074 | 1222 | |
Nombre de nouvelles patientes et nouveaux patients naïves et naïfs de traitement | 298 | 311 | 318 | 341 | |
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients présenté·e·s au colloque de concertation interdisciplinaire pré-thérapeutique | >95% | 93,0% | 95,1% | 93,4% | 97,6% |
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients ayant eu une chirurgie (hors découverte fortuite) | 53,8% | 52,1% | 58,9% | 54,4% | |
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire | 1,3% | 5,6% | 10,3% | 11,5% | |
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire avec marge positive | 2,3% | 1,7% | |||
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire pour complication | 8,0% | 10,3% | |||
- dont chirurgie en premier traitement | 43,7% | 49,8% | 45,3% | ||
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients ayant eu un traitement systémique | 55,5% | 48,2% | 45,8% | 41,3% | |
- dont traitement systémique en premier traitement | 32,5% | 27,6% | 29,1% | ||
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients ayant eu un traitement en radio-oncologie | 43,8% | 37,6% | 48,1% | 31,6% | |
- dont traitement de radio-oncologie en premier traitement | 20,3% | 27,9% | 22,2% | ||
Délai de prise en charge (médiane en jours ouvrés) | 22 | 20 | |||
Nombre de patientes et patients ayant eu au moins une consultation infirmière de soutien | 330 | 382 | 405 | ||
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients ayant eu une consultation infirmière de soutien | >95% | 47,9% | 53,1% | 61,4% | 54,5% |
Etudes en cours | 19 | 11 | 14 | 14 | |
- Nombre de patientes et patients inclus·es dans les études | 44 | 29 | 20 | 302 | |
- dont patientes et patients sous traitement | 22 | 20 | 17 |
Centre des sarcomes | |||||
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Objectif | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | |
Nombre total de patientes et patients adultes présenté·e·s au colloque de concentration interdisciplinaire | 193 | 277 | 296 | 308 | |
Nombre de nouvelles patientes et nouveaux patients adultes et enfants naïves et naïfs de traitement | 54 | 82 | 81 | 74 | |
- dont patientes et patients pédiatriques | 7 | 3 | |||
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients adultes présenté·e·s au colloque de concertation interdisciplinaire pré-thérapeutique | >95% | 96,3% | 86,7% | 81,7% | 90,5% |
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients ayant eu une chirurgie (hors découverte fortuite) | 52,1% | 70,3% | 74,3% | 79,4% | |
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire | 16,0% | 15,4% | 5,5% | 12,0% | |
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire pour marge positive | 0,0% | 4,0% | |||
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire pour complications | 5,5% | 8,0% | |||
- dont chirurgie en premier traitement | 61,6% | 67,6% | 61,9% | ||
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients adultes ayant eu un traitement systémique | 41,7% | 27,4% | 25,7% | 33,3% | |
- dont traitement systémique en premier traitement | 20,5% | 17,6% | 27,0% | ||
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients adultes ayant eu un traitement de radio-oncologie | 22,9% | 27,4% | 13,5% | 15,9% | |
- dont traitement de radio-oncologie en premier traitement | 12,3% | 1,4% | 6,3% | ||
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients adultes ayant eu un traitement de radiologie interventionnelle | 22,9% | 27,4% | 1,6% | ||
- dont traitement de radiologie interventionnelle en premier traitement | 12,3% | 1,6% | |||
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients adultes sous suivi clinique et radiologique | 22,9% | 27,4% | 6,8% | 3,2% | |
Délai de prise en charge (médiane en jours ouvrés) | 29,4 | 24 | 28 | ||
Nombre de patientes et patients adultes ayant eu une consultation infirmière de soutien | 224 | 237 | 183 | ||
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients adultes ayant eu une consultation infirmière de soutien | >95% | 62,1% | 63,6% | 65,8% | 62,0% |
Etudes en cours | 3 | 1 | 1 | 2 | |
- Nombre de patientes et patients inclus·es dans les études | 2 | 1 | 57 | 9 | |
- dont patientes et patients sous traitement | 1 | 0 | 1 |
Centre de la prostate | |||||
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Objectif | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | |
Nombre total de patients présentés au colloque de concertation interdisciplinaire | 158 | 208 | 193 | 205 | |
Nombre de nouveaux patients naïfs de traitement | 95 | 118 | 122 | 119 | |
Proportion de nouveaux patients présentés au colloque de concertation interdisciplinaire pré-thérapeutique | > 95% | 76,3% | 86,7% | 89,8% | 87,3% |
Proportion de nouveaux patients ayant une chirurgie (hors découverte fortuite) | 39,8% | 31,9% | 33,1% | 32,7% | |
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire | 0% | 0% | 2,6% | 0% | |
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire pour marge positive | 0% | 0% | |||
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire pour complication | 2,6% | 0% | |||
- dont chirurgie en premier traitement | 31,3% | 31,4% | 31,8% | ||
Proportion de nouveaux patients ayant eu un traitement systémique | 24,7% | 21,2% | 30,5% | 35,5% | |
- dont traitement systémique en premier traitement | 20,0% | 27,1% | 27,3% | ||
Proportion de nouveaux patients ayant eu un traitement en radio-oncologie | 18,3% | 19,5% | 32,2% | 34,5% | |
- dont traitement de radio-oncologie en premier traitement | 13,0% | 15,3% | 16,4% | ||
Proportion de nouveaux patients ayant eu un traitement de thérapie focale (HIFU, cryothérapie) | 5,1% | 7,3% | |||
- dont traitement en thérapie focale en premier traitement | 5,1% | 7,3% | |||
Proportion de nouveaux patients sous surveillance (surveillance active, hors protocole et «watchful waiting») | 12,9% | 16,5% | 21,2% | 18,2% | |
Délai de prise en charge (médiane en jours ouvrés) | 81 | 70 | 54,5 | ||
Nombre de patients ayant eu au moins une consultation infirmière de soutien | 418 | 502 | 309 | ||
Proportion de nouveaux patients ayant eu une consultation infirmière de soutien | > 95% | 81,4% | 85,6% | 88,9% | 83,9% |
Etudes en cours | 8 | 8 | 8 | 7 | |
- Nombre de patients inclus dans les études | 39 | 57 | 146 | 186 | |
- dont patients sous traitement | 19 | 16 | 7 |
Centre des tumeurs neuroendocrines | ||
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Objectif | 2019 | |
Nombre total de patientes et patients présenté·e·s au colloque de concertation interdisciplinaire | 121 | |
Nombre de nouvelles patientes et nouveaux patients GEP-NET (TNE digestives) | 94 | |
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients parmi les GEP-NET avec une nouvelle décision thérapeutique et traité·e·s au CHUV (hors découverte fortuite et urgence) | 27,4% | |
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients présenté·e·s au colloque de concertation interdisciplinaire pré-thérapeutique | >95% | 98,7% |
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients ayant eu une chirurgie (hors découverte fortuite) | 22,6% | |
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire | 35,7% | |
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire pour marge positive | 0% | |
- dont proportion nécessitant une reprise opératoire pour complication | 35,7% | |
- dont chirurgie en premier traitement | 19,4% | |
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients ayant eu un traitement systémique | 9,7% | |
- dont traitement systémique en premier traitement | 3,2% | |
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients ayant eu un traitement en radio-oncologie | 1,6% | |
- dont traitement de radio-oncologie en premier traitement | 0% | |
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients ayant eu un traitement en médecine nucléaire | 16,1% | |
- dont traitement de médecine nucléaire en premier traitement | 1,6% | |
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients ayant eu un traitement de radiologie interventionnelle | 11,3% | |
- dont traitement de radiologie interventionnelle en premier traitement | 0% | |
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients en suivi actif | 64,5% | |
- dont traitement de surveillance active en premier traitement | 3,2% | |
Délai de prise en charge (médiane en jours ouvrés) | 15 | |
Nombre de patientes et patients ayant eu au moins une consultation infirmière de soutien | 86 | |
Proportion de nouvelles patientes et nouveaux patients ayant eu une consultation infirmière de soutien | >95% | 79,0% |
Etudes en cours | 4 | |
- Nombre de patientes et patients GEP-NET inclus·es dans les études | 2 | |
- dont patientes et patients sous traitement | 2 |
Dans les tableaux ci-dessus, le nombre de nouvelles patientes et nouveaux patients représente les personnes attribuées à un centre et traitées dans ce cadre dès le premier diagnostic de cancer. Le nombre de nouveaux cas témoigne ainsi de l’expertise du centre. Cependant, les compétences s’acquièrent également lors de la prise en charge des patientes et patients référé·e·s par d’autres centres ou services pour un deuxième avis afin de consolider un diagnostic, comme dans le domaine des sarcomes ou des tumeurs neuroendocrines. Par ailleurs, l’expertise du centre se bâtit aussi grâce aux nombreuses patientes et nombreux patients qui s’y rendent lorsque la maladie progresse. Ces personnes ne sont pas comptabilisées parmi les nouveaux cas.
Dans le domaine de l’oncologie, il est essentiel, pour la qualité des soins, que toutes et tous les spécialistes concerné·e·s discutent de la situation de la patiente ou du patient. Il faut ensuite que les traitements prennent toutes les disciplines en compte. Pour cette raison, les colloques de concertation interdisciplinaires doivent examiner la quasi-totalité des nouvelles patientes et nouveaux patients (plus de 95%). Le Centre du sein, le Centre des tumeurs thoraciques et le Centre des tumeurs neuroendocrines ont largement atteint cet objectif. Le Centre des tumeurs gynécologiques et le Centre des sarcomes sont très proches de l’objectif fixé.
La chirurgie représente souvent le premier traitement d’une tumeur cancéreuse. Dans certains cas, d’autres options de traitement s’offrent aux patientes et patients, par exemple pour le cancer du sein. Entre 2018 et 2019, on constate une diminution de la proportion de nouvelles patientes opérées pour un cancer du sein en premier traitement au profit de patientes recevant alors un traitement systémique (chimiothérapie). Il s’agit là d’une évolution dans les recommandations de bonnes pratiques pour certains types de cancer du sein. Une complication peut cependant apparaître après une intervention. Il est alors nécessaire de réopérer. Il en va de même lorsqu’une première intervention ne permet pas d’enlever la totalité d’une tumeur. L’ensemble de ces réopérations se comptabilise par le taux de reprise.
En matière de qualité des soins, afin de mieux répondre aux besoins des patientes et patients, la maîtrise du temps d’attente pour l’accès au diagnostic et au traitement est essentielle. La durée de l’attente, entre l’arrivée de la patiente ou du patient dans le centre et le début du premier traitement, est exprimée par le délai de prise en charge. Entre les centres, ces délais varient selon le besoin de confirmer un diagnostic de cancer ou la nécessité de réaliser des investigations complémentaires. Pour certains cancers, il n’y a pas d’urgence à agir. Laisser le temps de la réflexion aux patientes et patients afin de favoriser l’adhésion au traitement choisi peut être bénéfique à long terme. Grâce à des efforts d’organisation, l’on observe néanmoins une diminution importante du délai d’attente pour les patients souffrants du cancer de la prostate, qui passe de 70 jours (médiane) en 2018 à 54,5 jours en 2019.
Pour assurer un soutien aux patientes et patients, des consultations avec une infirmière ou un infirmier référent·e spécialisé·e sont proposées. Cette infirmière ou cet infirmier est présent·e dès l’annonce du diagnostic et tout au long des traitements. Son rôle consiste à apporter conseils et soutien aux patientes et patients et à leurs proches. Elle ou il les oriente vers les offres de soins et de support disponibles au CHUV ou ailleurs. Elle ou il a une véritable fonction de relais entre la patiente ou le patient et l’équipe interdisciplinaire. Dans le Centre des tumeurs gynécologiques, grâce à une meilleure identification des nouvelles patientes, la proportion d’entre elles qui ont eu accès à l’infirmière ou l’infirmier de soutien a augmenté entre 2018 et 2019, passant de 88% à 93%.
Afin de soulager les symptômes liés au cancer ou à son traitement, les patientes et patients pris·es en charge en oncologie ont aussi accès à des prestations de médecine complémentaire. Prodiguées par le Centre de médecine intégrative et complémentaire (CEMIC), ces prestations peuvent être notamment de l’acupuncture, des massages thérapeutiques, de l’hypnose et de l’art-thérapie.
Afin de permettre aux patientes et patients de bénéficier de l’innovation, les centres agissent comme des plateformes pour la recherche. En procédant à des études, les centres cherchent à améliorer notamment l’efficacité des traitements et la qualité de vie des patientes et patients. En 2019, un nombre élevé de patientes et patients des Centres du sein, de la prostate et des tumeurs thoraciques ont été inclus·es dans une étude sur leur expérience vécue durant la prise en charge.
Personnes de référence
Professeur Niklaus Schäfer, médecin chef, médecin référent du Centre des tumeurs neuroendocrines
Olivia Messerli, infirmière clinicienne spécialisée, Centre des tumeurs neuroendocrines
En préparation depuis 2018, le Centre des tumeurs neuroendocrines du CHUV recueille déjà une reconnaissance internationale auprès des professionnelles et professionnels comme des patientes et patients.
Dans le domaine des maladies cancéreuses, les tumeurs dites «neuroendocrines» forment une famille à part. Contrairement à la plupart des tumeurs classiques, dont l’apparition est associée à un seul organe, les tumeurs neuroendocrines peuvent naître dans les poumons, le pancréas, l’estomac, le côlon, l’intestin grêle, la thyroïde, etc. Leur caractère est alors lié à leur premier foyer. Certaines d’entre elles ont par ailleurs la capacité de sécréter des hormones spécifiques à l’organe où elles sont implantées, d’où leur nom.
Dans la plupart des cas, la croissance des tumeurs neuroendocrines est lente. Une personne peut porter la maladie pendant plusieurs années sans avoir besoin d’intervention. Ce rythme de développement laisse la possibilité aux médecins de prendre le temps nécessaire pour établir un diagnostic complet. Il permet également d’établir avec précision le traitement chirurgical, médicamenteux ou radiologique adéquat.
Les formes très hétérogènes de cette pathologie la rendent très complexe à diagnostiquer. Chaque type de tumeur nécessite des examens longs et minutieux, dont les résultats doivent être confirmés par plusieurs spécialistes. Les médecins doivent ensuite définir un traitement personnalisé qui corresponde au caractère spécifique des cellules cancéreuses. A ces difficultés s’ajoute le fait que les tumeurs neuroendocrines ont une forte capacité à développer des métastases. Enfin, lorsqu’elles sécrètent des hormones, les effets secondaires peuvent avoir des conséquences importantes sur la qualité de vie.
Relativement à d’autres types de cancers, l’incidence des tumeurs neuroendocrines est basse: elles ne touchent chaque année que 6 personnes supplémentaires sur 100 000. En revanche, du fait de la survie globale favorable, leur prévalence figure parmi les plus hautes au sein des cancers digestifs: elles se situent en deuxième place, derrière le cancer du côlon. Cela signifie que parmi toutes les personnes qui souffrent de cette catégorie de cancer, les tumeurs neuroendocrines forment le deuxième groupe le plus important.
Toutes ces caractéristiques ont motivé le CHUV à créer un centre spécifiquement consacré à cette pathologie. Les dimensions multiples de la maladie et son caractère chronique, de même que la complexité du diagnostic et du traitement, rendent les parcours de soins souvent complexes et impliquent de multiples intervenantes et intervenants. Mis en œuvre en 2018, le Centre des tumeurs neuroendocrines du CHUV réunit une vingtaine de personnes: aux oncologues, radiologues et spécialistes en médecine nucléaire s’ajoutent des médecins spécialistes en pathologie, des gastro-entérologues, des endocrinologues, des chirurgiennes et chirurgiens du domaine viscéral et une infirmière ou un infirmier clinicien·ne spécialisé·e en charge de soutenir les patientes et patients durant la trajectoire de leur maladie.
Par ailleurs, chaque patiente ou patient devant consulter divers·es spécialistes situé·e·s dans des services différents, le parcours médical de chacune et chacun doit être suivi de près. A l’équipe médico-infirmière s’ajoute une personne qui se charge de la coordination des soins et une ou un data manager qui va réunir les données permettant d’évaluer la qualité des soins.
Le CHUV reçoit environ 100 nouveaux cas de tumeurs neuroendocrines par année. En 2019, l’hôpital comptait 300 patientes et patients atteint·e·s par cette maladie, issu·e·s aussi bien de Suisse que de pays étrangers. Cette fréquentation témoigne de la place que le Centre des tumeurs neuroendocrines a prise dans le monde médical en très peu de temps, et de la reconnaissance dont il bénéficie auprès des professionnelles et professionnels comme des patientes et patients. En 2019, le centre a obtenu le label d’excellence de la Société européenne des tumeurs neuroendocrines (ENETS).
Enfin, le caractère très collaboratif de l’équipe réunie a permis de développer une nouvelle approche dans le diagnostic et le traitement de cette maladie. Grâce à des isotopes radioactifs, les tumeurs neuroendocrines peuvent désormais être localisées avec une très grande précision. Administrés à un dosage supérieur, ces mêmes isotopes peuvent également servir au traitement. Dite «théranostique», cette approche unique au CHUV servira peut-être de modèle pour le traitement de tumeurs plus classiques.