Tami Ichino et Nathalie Perrin

Fondée en 1946 par la volonté d’Alice Bailly (1872-1938), artiste suisse proche des mouvements avant-gardistes du début du XX^e, la Fondation Alice Bailly attribue chaque année une bourse à de jeunes artistes. Les expositions de ses lauréats au CHUV donnent une plus grande visibilité à ce soutien et soulignent la relation d’amitié entre artistes et médecins qui la caractérise. La Bourse Alice Bailly honore cette année deux lauréates : Tami Ichino, artiste confirmée, et Nathalie Perrin, fraîchement diplômée de l’ECAL.

Tami Ichino, née en 1978 à Fukuoka au Japon, diplômée de la HEAD, vit et travaille à Genève. Ses peintures récentes, de la série Vue vers le haut, évoquent avec subtilité l’impermanence des choses comme dans un lointain prolongement des « Images du monde flottant ». Avec une sobriété et précision formelles qui rappellent les haïkus, ses toiles semblent interroger le vacillement entre l’objectivité du banal et le symbolique tout en s’y dérobant, et parlent souvent de la poésie de l’air propre à la culture japonaise.

Lors du vernissage, et en écho à l’œuvre de Tami Ichino, concert de l’HEMU du Tchiki duo, « Autour de Keiko Abe ».

Autre univers, Nathalie Perrin, née en 1989 à Genève et diplômée de l’ECAL, détourne et couple des images de films en des hybrides mystérieux sous forme de grands dessins au crayon de couleur. Ces montages déconcertants, où s’entrechoquent des références cinématographiques aussi hétérogènes que 2001, l’Odyssée de l’espace et Mulholland Drive, sont unifiés par un trait hachuré au chromatisme tout aussi audacieux. Et le non-sens cède le pas à de nouvelles histoires du cinéma, voire au merveilleux.

Nathalie Perrin, « De l'Odyssée de l'espace à Mulholland Drive », 2012, crayon sur papier, 150 x 100 cm

Tami Ichino, « Vue vers le haut (Aodake) », 2014, acrylique sur toile, 180 x 230 cm

Tami Ichino et Nathalie Perrin avec le Dr Jean-François Enrico, président de la Fondation Alice Bailly, 14 octobre 2015 (Photo Eric Deroze, SAM)