Grand
rendez-vous annuel dédié à la qualité et la sécurité des soins, le congrès
interne Qualiday permet aux services cliniques du CHUV de présenter des projets
d’amélioration.
Ses objectifs
sont les suivants:
Pendant la demi-journée Qualiday, les équipes partagent leurs expériences et leurs idées. Les meilleurs projets reçoivent différentes récompenses, qui incitent à la créativité et à l’excellence dans la poursuite de la qualité et la sécurité des soins. Deux types de soumission sont possibles: Qualistar, qui doit proposer un projet terminé avec des résultats observables, et Qualidée, qui permet de proposer une idée de projet. En 2023, 58 projets ont été soumis sous la forme d’une présentation orale en session plénière, ou sous la forme d’un poster ou d’une vidéo.
Le jury qui
attribue les prix était constitué en 2023 de deux membres médico-soignants
internes, deux membres médico-soignants externes, une spécialiste de l’innovation
ainsi que deux patientes partenaires. Il remet plusieurs prix, basés sur les
critères suivants:
Un prix du
public est également remis pour le meilleur poster suite au vote qui a lieu
durant la journée.
Organisé chaque année par la Direction générale, la Direction médicale et la Direction des soins, Qualiday montre la culture d’innovation et l’esprit de collaboration qui règne au sein du CHUV. Le partage d’expériences ou d’idées est important pour améliorer la qualité et la sécurité des soins. C’est aussi une motivation à changer les pratiques.
Prix
Qualistar: Eduquer et sensibiliser en contant: le kamishibai
Prix
Qualidée: Intégration de référents en soins palliatifs dans un service de
médecine intensive adulte
Prix
innovation: Prise en charge non pharmacologique de l’état confusionnel aigu:
la «Delirium Room»
Prix
du meilleur poster: Ateliers d’éducation thérapeutique autour des maladies rénales
Prix de la meilleure vidéo: Programme d’animation pour les patients en attente de résider en EMS (PREPAR-EMS)
Les projets récompensés en 2023 reflètent une approche globale et intégrée de la qualité et la sécurité des patientes et patients. Ils mettent en évidence l’importance de la gestion proactive des risques, de l’innovation et de l’implication des personnes hospitalisées et du personnel. L’engagement du CHUV à améliorer les soins de façon continue montre que leur qualité est une priorité absolue pour l’institution. Cette implication nécessite un engagement constant et une volonté d’innover.
Fondée sur des croyances, des valeurs et des habitudes partagées, la «Culture sécurité patients» désigne un ensemble cohérent et intégré de comportements individuels et organisationnels. Son objectif consiste à réduire toujours plus les dommages associés aux soins. L’expérience internationale montre qu’améliorer la sécurité des patientes et patients implique de développer une culture de sécurité à tous les niveaux, direction, encadrement et personnels.
En février-mars 2023, toutes les collaboratrices et tous les collaborateurs du CHUV ont été sollicité·e·s pour participer à l’enquête «Culture sécurité patients» menée conjointement dans les cinq hôpitaux universitaires de Suisse. Afin de mesurer le niveau de culture et de sécurité de chaque institution, cette enquête a eu recours au questionnaire Hospital Survey On Patient Safety Culture développé par l’agence américaine Agency for Healthcare Research and Quality (AHRQ).
Quelque 26,9% des collaboratrices et collaborateurs du CHUV, soit 3121 personnes, ont répondu au questionnaire. Les résultats sont semblables à ceux de l’enquête précédente (2016).
Les deux
dimensions du questionnaire intitulées «Travail d’équipe dans l’unité» et
«Supérieur hiérarchique vecteur de sécurité» obtiennent plus de 60% de réponses
positives. En revanche, sept autres dimensions montrent un pourcentage de
réponses positives inférieur à 50%:
A la suite de ces résultats, un axe transverse a été retenu pour des actions institutionnelles qui permettront d’améliorer le soutien du management à la sécurité des patientes et patients. Les services de l’hôpital ont été invités à mener une analyse contextuelle de leurs propres résultats et certains sont activement soutenus par la Direction médicale et la Direction des soins.
Déployé par
étapes depuis 2020, le programme institutionnel de gestion des antibiotiques (antibiotic
stewardship) permet de renforcer la lutte contre la résistance aux
antibiotiques à l’échelle de l’institution. Problématique de santé publique
majeure au niveau mondial, cette résistance provoque en Europe 35 000
décès par année.
Au CHUV, une équipe opérationnelle multidisciplinaire coordonne des actions dans six domaines: le monitorage de l’utilisation des antibiotiques, le monitorage des résistances, la mise à disposition de guidelines, la formation, l’évaluation des prescriptions avec feedback et le développement d’outils informatiques. Grâce à ce programme, les taux de bactéries résistantes restent bas et la consommation des antimicrobiens est en baisse. Basé sur le même modèle, un projet national est en cours de déploiement.
Complémentaire
au dispositif précédent, le programme SEPSIS vise à améliorer la qualité de
reconnaissance et de prise en charge du sepsis (ou choc septique, anciennement
nommé septicémie), un syndrome qui entraîne une mortalité élevée. Le dispositif
utilise une approche interdisciplinaire et une prise en charge personnalisée.
Il inclut l’utilisation d’outils innovants basés sur la science des données
pour le suivi clinique quantitatif. Ces derniers montrent des résultats
prometteurs. Ils permettent aussi aux infirmières et infirmiers de détecter plus précocement les signes d'alerte clinique et de lancer immédiatement la commande de laboratoire pour l’évaluation initiale d’un sepsis. Et ainsi, d’administrer des antibiotiques plus rapidement. Les perspectives du programme incluent le développement d’outils
de reconnaissance du syndrome. Il est prévu d’étendre son utilisation
à d’autres unités du CHUV.
L’objectif visé par le projet est de réduire de 20% la mortalité pour les personnes atteintes de sepsis confirmé. Le résultat intermédiaire de 2023 démontre une diminution significative du taux de mortalité qui est passé de 18,5% en 2022 à 14,2% en 2023.
Risques
inhérents à toute hospitalisation, les plaies de pression (ou escarres)
représentent une source de souffrance et de prolongation de séjour pour les
patientes et les patients. Ces événements indésirables entraînent par ailleurs
un surcoût pour l’hôpital et le système de santé. Il est ainsi crucial que les
équipes soignantes mettent en œuvre des mesures de prévention conformes aux
recommandations.
Par le biais d’indicateurs et d’audits d’observation prospectifs, le CHUV a mis en place un monitoring systématique et structuré des plaies de pression. Son objectif est d’évaluer la bonne application des mesures préventives de même que leurs effets. Le dispositif du monitoring implique divers professionnelles et professionnels de santé dans les unités d’hospitalisation. Il permet également de mesurer en continu le taux de survenue des plaies de pression.
Depuis la mise en œuvre d’un programme de prévention et de gestion des plaies de pression à l’échelle de l’institution (OZE) et du monitoring, les résultats ont montré les écarts entre pratiques souhaitées et observées. Ce constat a ainsi offert l’opportunité d’apporter des améliorations en accompagnant certaines unités de manière spécifique et ciblée dans leur contexte de soins. Dans deux unités, l’observation a par exemple mis en évidence des difficultés à repositionner certaines personnes dans leur lit pendant la nuit. Des mesures organisationnelles ont ensuite été mises en œuvre afin de garantir de meilleurs soins.
En 2023, l’audit
interne des plaies de pression a identifié un taux de prévalence de 3,9%. Ce
résultat indique une amélioration nette par rapport à 2022. Des mesures de
prévention et de gestion ont néanmoins été mises en œuvre dans tous les
services.
Un monitoring a pour objectif de garantir une prise en soins qui corresponde aux standards attendus en termes de sécurité et qualité. L’exemple des plaies de pression montre que la surveillance continue de la qualité des soins permet une adaptation agile et en temps réel des ressources par les équipes soignantes.
Afin d’assurer la continuité des soins, le CHUV échange régulièrement des informations essentielles avec les professionnelles et professionnels de la santé impliqué·e·s dans la prise en soins des patientes et des patients. Transmises par différents types de documents, ces informations servent à préparer la sortie de l’hôpital. Elles permettent aussi de réduire les réhospitalisations.
Nombre de séjours (éligibles) sortis
Délai moyen
Taux de documents envoyés dans les 48 heures
Envoyé dans les 48 heures après la sortie d’une patiente ou d’un patient, le Faxmed de sortie informe la ou le médecin traitant·e du diagnostic, du traitement hospitalier et des prescriptions post-hospitalisation. La brièveté de ce délai doit permettre un relais rapide et coordonné entre l’hospitalisation et la médecine communautaire.
En 2023, seulement 46% des Faxmed ont été envoyés dans ce délai. Il est donc nécessaire de mettre en œuvre des améliorations ciblées afin qu’il soit mieux respecté. Il faut cependant noter que, pour la première fois, le délai moyen des documents envoyés est passé en dessous de 1,8 jour.
Nombre de séjours (éligibles) sortis
Délai moyen de production de la lettre
Proportion de lettres envoyées dans les 8 jours suivant la sortie
Faisant suite
au Faxmed, la lettre de sortie est un document beaucoup plus complet.
Elle décrit le séjour hospitalier et les instructions post-sortie. Le CHUV a
pour objectif de l’envoyer au plus tard dans les 8 jours après la sortie de la
patiente ou du patient.
En 2023, 48,9% des lettres de sortie ont été envoyées dans ce délai. En moyenne, l’ensemble de ces documents ont été transmis 12 jours après la sortie des patientes et patients. Des efforts d’amélioration sont donc nécessaires. Un suivi mensuel a été mis en place par la direction médicale.
Taux de DMST communiqué dans les délais”
Nombre de séjours éligibles DMST
Lorsqu’une
personne doit être transférée vers un EMS, un CMS, un CTR ou un hôpital, le document
médico-social de transmission (DMST) doit être communiqué au plus tard au moment
de la sortie du CHUV. Il contient les informations utiles pour assurer la
continuité de la prise en charge d’une patiente ou un patient.
En 2023, ce délai de transmission a été respecté dans plus de 82% des situations où un DMST était requis.
Pourcentage de séjours avec documentation de la date de sortie
Pourcentage de séjours avec documentation du lieu de sortie
Nombre de séjours
Mise en place
dans le cadre du projet GPS+, la gestion proactive des séjours assure
dès l’entrée au CHUV un projet thérapeutique et une date de sortie
prévisionnelle. Cet outil favorise une meilleure collaboration
interprofessionnelle au sein des services.
Les indicateurs du programme GPS+ montrent une progression constante des séjours ayant une date de sortie ainsi qu’un lieu de sortie documentés selon les critères définis. Pour 2023, ils montrent respectivement que 58,6% et 61,1% des séjours ont été documentés.