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Soigner

En 2020, fortement impacté par la situation sanitaire, le CHUV a dû réorienter ses ressources. L’activité d’hospitalisation et d’hébergement a très sensiblement baissé, tandis que l’activité ambulatoire a connu une croissance considérablement plus faible.

SARS-CoV-2: la gestion d’une crise sans précédent

L’année 2020 a été en grande partie consacrée à la gestion de la pandémie provoquée par le virus SARS-CoV-2. Afin de faire face à cette crise, le CHUV a été contraint de repenser les fondements de son organisation et de ses processus de gestion. Grâce à la souplesse, à l’agilité et au travail phénoménal des équipes sur le terrain, et de l’encadrement à tous les niveaux, l’institution n’a jamais été prise au dépourvu, mais a mis en place, dès le 4 mars, des structures spécifiques pour gérer cette situation extraordinaire (bureau de conduite, cellules interprofessionnelles, groupes de travail, etc.).

Anticiper au quotidien
Dès le mois de mars 2020, le CHUV a été en constante mutation. A titre d’exemple, le Service de médecine interne a dû augmenter le nombre de ses lits de 166 à 262 au plus fort de la crise. Ce déploiement a impliqué une réorganisation importante et un soutien indispensable d’autres services, qui ont fourni des forces de travail supplémentaires. Les unités d’hospitalisation ont été distribuées sur plusieurs étages du bâtiment principal du CHUV, ainsi qu’à l’Hôpital orthopédique, en plus des secteurs habituels. De plus, pour renforcer les équipes de soins, le Département de médecine a engagé du personnel soignant supplémentaire.

L’organisation du Service des urgences a été entièrement modifiée, de l’accueil au tri, à l’orientation et à l’installation des patientes et patients.

Les soins intensifs renforcés
Afin de faire face aux deux vagues de mars à mai, puis dès octobre 2020, les soins intensifs ont subi une réorganisation majeure. Ce remaniement a permis de passer de 35 à respectivement 80 lits, puis 76 lits de soins intensifs. Un étage du bloc opératoire a été transformé pour accueillir certaines de ces personnes. Alors qu’en temps normal les soins intensifs mobilisent 319 collaboratrices et collaborateurs, 886 personnes ont été affectées au service au pic de la crise. Pour ce faire, huit départements du CHUV ont envoyé des professionnelles et professionnels des soins pour soutenir les soins intensifs. De plus, les étudiantes infirmières et étudiants infirmiers de la Haute Ecole de santé Vaud et de l’Institut et Haute Ecole de la santé La Source, des militaires et des personnes astreintes à la protection civile ont été mobilisé·e·s.

Les urgences repensées
Le fonctionnement des urgences, dont la capacité d’accueil a été doublée, a été entièrement repensé. A l’activité usuelle s’est ajoutée la nécessité d’accueillir un grand nombre de patientes et patients en détresse respiratoire, d’instaurer des mesures de soutien ventilatoire immédiates et d’implanter des stratégies d’isolement, afin d’assurer la prise en charge sécuritaire de toutes les patientes et tous les patients (COVID-19 et non COVID-19). L’organisation du service a été entièrement modifiée, de l’accueil au tri, à l’orientation et à l’installation des patientes et patients. Afin de protéger l’hôpital, des filières de dépistage ont été créées hors des urgences. Enfin, les équipes médicales, infirmières et administratives ont été renforcées.

Des activités suspendues
Au mois de mars 2020, alors que la Suisse entrait en semi-confinement, les hospitalisations et les consultations ambulatoires non urgentes ont été reportées. L’activité élective de l’Hôpital orthopédique a été stoppée. En revanche, les opérations chirurgicales, notamment oncologiques, qui ne pouvaient être repoussées ont été maintenues.

Dans certains secteurs, la télémédecine a permis de maintenir un service à la population.

Une implication au-delà de ses murs
Le CHUV a également été fortement impliqué au niveau des dépistages (130’000 en 2020), de la mise en place de l’outil CoronaCheck, du développement de tests sérologiques, de la création de lignes directrices et de protocoles aux niveaux cantonal et fédéral. Les équipes du CHUV ont également participé à la Swiss National COVID-19 Science Task Force et au Conseil scientifique COVID-19 du canton de Vaud, pour ne citer qu’eux.

Les services de psychiatrie également impactés
Depuis la fin du confinement, le Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SUPEA) a constaté une augmentation marquée des demandes de suivi de crise ambulatoire. En outre, entre les mois de juin et septembre 2020, une recrudescence des demandes d’hospitalisation de 50% a été constatée, en comparaison avec 2019. Nombre de praticiennes et praticiens constatent l’épuisement de beaucoup de familles, qui ne peuvent contenir les angoisses, les peurs et les oppositions de leurs enfants.

Développement de la télémédecine
Dans certains secteurs, alors que certaines activités avaient été provisoirement stoppées, la télémédecine a permis de maintenir un service à la population. Dans le Service de dermatologie et vénéréologie, par exemple, 80% des consultations ambulatoires ont été reportées ou transformées en téléconsultations (par téléphone, e-mail ou vidéoconférence). En parallèle, un système de télétri a été créé. Cela a permis d’évaluer à distance les cas dermatologiques nécessitant une consultation urgente, tout en évitant un flux de patientes et patients sur la cité hospitalière.

Consultez le détail des mesures mises en place au CHUV dans la Rétrospective COVID-19.